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AMZER, le nouvel album d’Alan Stivell

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Les fans guettent les informations depuis maintenant plusieurs mois : voici la pochette du nouvel album d’Alan Stivell « Amzer » qui sortira le 22 septembre dans les bacs via Harmonia Mundi et World Village. Il s’agit de son 24ème album, qui marque ses 50 ans de carrière musicale. Son dernier album, un régal musical du doux nom d’Emerald, était sorti en 2009, suivi d’un Best Of en 2012 et d’un album « anniversaire » en 2013 reprenant le live des 40 ans à l’Olympia. 

L’un des titres « New’AMzer » sortira en single, sous forme de clip et radio edit en septembre : « un titre qui est un instant d’optimisme dans un monde de brutes » confie le barde breton sur son forum, titre composé par Kentin Bleuzen en 2000 (qui avait à l’époque 14 ans et était au collège Diwan de Kemper). 

Alan nous a habitué à des approches musicales différentes au fil de ses disques. Parfois déstabilisantes, ses explorations sonores sont toujours originales. C’est ainsi que son album Explore, à la première écoute, a laissé certains sans voix… puis au fil du temps l’on s’approprie les titres et on imagine clairement au cours de ses albums les paysages du Menez Are ou des côtes sauvages se dévoiler alors que s’égrènent comme les secondes du temps les notes cristallines de sa harpe, faisant danser les sons nouveaux et les rythmes envoûtants.

AMzer, c’est une ode au temps qu’emporte le vent. Du printemps à l’hiver, l’artiste de Betton nous livre un opus poétique sortant encore une fois des sentiers battus, portant à la contemplation. Au-delà des mots était déjà dans une ligne portant à la sérénité, à l’instar d’un Renaissance de la Harpe Celtique ici renouvelé par les effets sonores des technologies modernes ou d’un Symphonie Celtique dans lequel flirtaient les langages du monde. AMzer, c’est un hommage au temps inspiré par le rythme des saisons, porté par un « sound design » où voix, cordes, flûtes et percussions sont au service de cette musique contemplative, entre avant-folk et approche électronique innovante. Passé immémorial et modernité se rejoignent alors dans ce temps qui passe, an amzer, une ligne qui se courbe et dont les extrémités se rejoignent dans ce cercle (in)temporel, une sphère de vie(s) dans laquelle Alan Stivell, tel un chronovoyageur, puise ses notes enchanteresses dans la tradition et les racines de l’humain pour nous proposer une musique actuelle, oxygène dans un monde parfois trop violent. 

Que sera donc vraiment AMzer ? Attendons la sortie de l’album… mais déjà, au vu des artistes collaborant à ce disque, on s’aperçoit que -tout en gardant l’empreinte celtique- la culture japonaise sera bien présente, puisque Alan a repris des textes de Kobayashi Issa, poète japonais du XIXème siècle, de Matsu Bashô, poète japonais du XVIIème siècle, considérés tous deux comme maîtres de l’haïku, et accompagné de Corinne Atlan, experte de la littérature nippone. Chaque album porte une marque musicale personnelle, une approche différente. AMzer se distinguera aussi des autres.  car Alan n’avait pas vraiment encore exploré cette culture dans son parcours musical. C’est maintenant chose faite.  Mais n’oublions pas aussi les vers d’un poète comme Bruno Geneste (Au-delà des limites / An tostañ d’an harzou), poète des lisières atlantiques originaire de Pont l’Abbé qui avait déjà collaboré avec l’électro-harpiste Andréa Seki. A noter aussi le titre Purple Moon, d’après une composition de Laurent Bourdelas, écrivain ayant consacré un ouvrage à Alan Stivell en 2012 et proposant dans ce titre l’ivresse de ses rimes mises en musique par Alan. Ce dernier a aussi repris un texte de Seamus Heaney, poète irlandais qui faisait jaillir des images fortes des mots qu’il faisait sonner. 

Sans nul doute, cet album sera surprenant mais d’une certaine fraîcheur que le temps ne nous fera pas lasser d’écouter. Saint Augustin disait que « le présent s’enrichit de la mémoire du passé et des perspectives du futur »New’Amzer, c’est le printemps. C’est aussi un temps nouveau… perspective musicale enracinée d’un temps prochain fait de paix et d’harmonie… 

Eflamm Caouissin

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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