Beau succès de la messe de Noël en breton à Pontivy

Jorj Belz, chef de choeur, et Michel Morvan, président de Kaloneu Derv Bro Pondi (Photo Ouest-France)
Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

La dernière messe de Noël en breton a remportée un vif succès au vu de la foule présente samedi dernier à la basilique Notre-Dame-de-Joie de Pontivy. L’édifice était en effet bondé, certaines personnes cherchant difficilement une place où s’asseoir.

Cette messe était animée par les chanteurs du chœur d’hommes Kaloneù Derù Bro Pondi, et présidée par le Père Jean Le Berrigaud, ancien aumônier des gens de la mer. Il faut dire que l’ensemble de la célébration – à l’exception du Gloria De Angelis (Messe des Anges) –  fut célébré en langue bretonne, et que les chanteurs bénéficiaient d’un accompagnement musical de qualité, avec orgue et bombarde, éléments indispensables pour retrouver une ambiance bretonne authentique. Une messe intégralement célébrée et chantée en breton donc, et certains fidèles présents n’auront pas hésité à faire plus d’une heure de route pour pouvoir y participer, preuve s’il en est que ce genre de célébrations répond bien à une véritable demande.

Plusieurs centaines de personnes se sont ainsi rendus à Pontivy, certains venus en famille et la plupart maîtrisant parfaitement le répertoire breton. Il y avait aussi des familles qui, au vu de l’horaire, avaient préférés cette messe à une autre plus tardive, même s’ils ne comprenaient pas le breton. Mais des livrets bilingues étaient mis à disposition de l’assemblée, avec textes en breton et traduits en français, permettant à tous de suivre et de participer.

“Je suis heureuse d’avoir pu chanter certains chants que j’entendais autrefois et que je ne pensais plus retrouver à la messe. Pour moi, c’était vraiment Noël” nous confie Suzanne à la sortie de la messe. Un petit monsieur enchérit : “Ca fait du bien ! Vraiment, ça fait du bien !”

Un jeune accompagné de sa petite amie nous dit : “moi, je ne parle pas breton, mais quand même, il y a quelque chose, dans ces chants. Ca porte vraiment. Et en plus, c’était vraiment bien chanté !”

Un habitué de la paroisse lâche :“si au moins on avait des chants bretons chaque dimanche à la messe, le reste de l’année ! Si ça se trouve, ça attirerait les gens, comme ce soir. Vous avez vu le monde ? Pour une messe en breton ?”

Si la réputation de nos chanteurs pontiviens n’est plus à faire, il faut encore reconnaître que les sonneurs de la Kerlenn Pondi se sont surpassés, offrant à leur tour une prestation de grande qualité, permettant aux fidèles de vivre cette fête de Noël dans la culture si chère à leur coeur, pour ce qui aura été un bel office. Si cela se renouvelle l’an prochain, ce qui est à souhaiter, quelques petits ajustements liturgiques seront à faire, mais il faut saluer cette proposition et ce travail, qui va dans le bon sens, permet non seulement de sauvegarder et de faire connaître notre patrimoine musical de Noël mais aussi et surtout de faire véritablement vivre ce patrimoine culturel dans la liturgie de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne.

Il faut pourtant ajouter que ce genre d’initiative demeure encore trop rare, même dans le Morbihan, où pourtant le répertoire breton fut abondamment pratiqué jusqu’il y a peu, avant d’être totalement abandonné. Et ce malgré la résistance de nombreux fidèles…

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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2 Commentaires

  1. Trugarez Braz pour cet excellent article qui souligne bien l’importance actuelle de conserver les langues régionales et de maintenir nos traditions!

    On aimerait réentendre (et pas seulement en Bretagne) les cantiques d’autrefois malheureusement trop souvent mis à l’écart depuis la réforme conciliaire! Non que les cantiques actuels soient tous mauvais, mais dans l’ensemble ils sont loin d’avoir la beauté musicale et théologique de nos cantiques d’antan.

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