Saints bretons à découvrir

[CHRONIQUE] Les Bretons et le christianisme.

Photo Ar Gedour - DR
Amzer-lenn / Temps de lecture : 16 min

Vaste sujet, énorme même. J’aurais pu titrer les Bretons sont avant tout chrétiens, mais par les temps qui courent cela n’aurait peut-être pas plu. Ou peut-être encore les Bretons ont été le fer de lance du christianisme ? Après tout, la démocratie chrétienne a été « inventée » par un député de Bretagne, le comte de Mun. Après tout, les missionnaires bretons ont « évangélisé » des régions entières en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique. Après tout, ce sont les saints britonniques, ceux-là même qui sont en grande partie à l’origine des structures culturelles et politiques bretonnes, qui ont permis la christianisation des campagnes de l’Occident chrétien. Si l’on veut parler de la culture bretonne, on doit d’abord parler du christianisme en Bretagne et chez les Bretons.

A la différence d’autres territoires, le cas breton est spécifique car il y a le christianisme en Armorique et le christianisme chez les Bretons car il ne faut pas oublier l’émigration bretonne venant de Bretagne insulaire (soit l’Angleterre actuelle) dès le IVe siècle

Vallée des Saints
Photo Ar Gedour

La christianisation des habitants de l’Ouest de l’Armorique (la province romaine Lyonnaise III avec pour capitale Tours) a commencé, comme pour les autres régions périphériques de la Gaule, durant les IVe et Ve siècles. Les premiers indices remontent aux années 286-304, époque des probables martyrs Donatien et Rogatien à Nantes. Elle est attestée par la découverte d’un médaillon de verre à l’effigie du Bon Pasteur à La Chapelle-des-Fougeretz ou par celle d’un tesson sigillée gravé d’un Chrisme à Locmaria (à Quimper) qui remonteraient au IVe siècle. Des évêques sont mentionnés en 453, 461 et 463 respectivement à Nantes, Rennes et Vannes, c’est-à-dire dans les chefs-lieux des cités antiques. Ainsi, comme ailleurs en Gaule, la structure ecclésiastique se calque sur l’organisation administrative gallo-romaine. Les évêques étaient devenus, surtout depuis que l’empereur Théodose (347-395) avait proclamé le christianisme religion officielle et exclusive, les personnages les plus importants de l’Empire romain, comparables à des hauts fonctionnaires. Riches, ces prélats dominaient des groupes cathédraux composés de plusieurs églises et de sanctuaires hors les murs : à Nantes, quatre églises et douze sanctuaires intra et extra-muros ; à Rennes, seize édifices religieux intra et extra-muros ; à Vannes, quatre sanctuaires et à Alet, deux.

Le débarquement en Armorique

Lorsque les Bretons insulaires débarquèrent en Armorique à partir du IVe siècle, ils amenèrent avec eux un christianisme quelques peu différent. Le premier historien de la Bretagne insulaire, saint Gildas, a daté l’arrivée du christianisme à la fin du règne de Tibère (Ier siècle). En fait, les premières traces remontent au IIIe siècle, ce qui est déjà pas mal du tout, sans doute provenant de légionnaires romains. Les premiers martyrs chrétiens de l’île sont saint Alban et Amphilabus vivant sans doute au début du siècle suivant. Les premiers évêques bretons apparaissent au concile d’Arles en 314. Et Pélage et son hérésie bretonne si importante pour l’histoire de la Grande Bretagne fit trembler un peu plus tard même le grand Augustin d’Hippone. En 367, la Grande Conspiration provoqua un véritable désastre. Les Légionnaires du Mur d’Hadrien se mutinèrent et laissèrent passer les Pictes en se joignant même à eux. Les Saxons et les Irlandais en profitèrent pour ravager les côtes. L’empereur Théodose reprit les choses en mains l’année suivante, mais rien n’était plus comme avant : les villes avaient été détruites, les campagnes ravagées, de nombreux Bretons avaient été enlevés, tel le futur saint Patrick (issu d’une famille de prêtres) kidnappé par les Scots d’Irlande en 405. Rome ne pouvait plus rien faire surtout que les Wisigoths l’avaiet pillée en 410. Rome évacua l’île et des roitelets bretons ou britons se partagèrent le pouvoir. Un personnage apparut, peut-être né en Bretagne continentale, dans le Léon, Iltud. Il aurait été formé par Budog qui était peut-être chrétien, dans une école installée dans une île près des côtes armoricaines. Si saint Patrick et saint Ildut étaient des chrétiens orthodoxes tous les deux, reconnaissant l’autorité de Rome, influencés tous les deux par l’influent Germain d’Auxerre, saint Patrick occupa la fonction d’évêque tandis que saint Ildut était un formateur. De l’abbaye galloise de Llaniltud Fawr qu’il avait fondé sortiront un nombre énorme d’évangélisateurs qui christianisèrent d’abord le grand bassin que forment mer d’Irlande, mer Celtique et Manche de l’Ouest. Alors que la papauté était totalement soumise à l’empereur byzantin, soumission dont elle ne sortira qu’en s’alliant aux rois « barbares » lombards, alors que les « moines noirs » (les bénédictins) s’étaient retirés auprès du pape au Latran, les moines dits celtiques, de ce bassin, évangélisaient à tour de bras, tel l’Irlandais saint Colomban (543-615) qui convertit les populations campagnardes de Gaule, d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et même d’Italie. C’était un christianisme de monastères, intellectuels, rigoureux, voire même très rigoureux qui plaisait aux souverains car tout en étant soumis à eux seuls, il structurait les territoires et encadrait les populations. L’abbaye ne comptait pas, comme aujourd’hui, quelques moines, mais on en dénombrait des milliers qui n’étaient pas tous enfermés, mais qui au contraire bougeaient, et même beaucoup. Souvent apparentés aux souverains, ces moines jouèrent des rôles politiques majeurs. Et les monastères remplaçaient les villes. Il est vrai que ces monastères ressemblaient à des villes.

Ces influents moines si dynamiques se heurtèrent bien vite aux puissants évêques de Gaule héritiers des structures romaines, surtout lorsque l’évêque de Rome, le pape, parvint au VIIe siècle à se débarrasser du joug byzantin. Les bénédictins les virent comme leurs concurrents surtout lorsqu’ils se mirent à fonder des abbayes dans leur zone d’influence : Gaule et surtout Italie. Au concile de Whitby (663), le souverain de Northumbrie trancha en faveur des évêques «romains » : le calcul de la date de Pâques qui commençait l’année suivra dorénavant les ordres venant de Rome, tout comme la tonsure des ecclésiastiques qui devra être comme celle des bénédictins de Rome. Les abbayes les unes après les autres adoptèrent la règle de saint Benoît de Nursie.

Vous me direz sans doute : c’est intéressant, mais un peu long en rajoutant mais quelle importance pour aujourd’hui. Et là je puis vous répondre : énorme car à partir de ce concile quelque peu secondaire commença l’essor d’une Eglise catholique internationale et uniforme, débuta aussi la spécificité bretonne, sa diversité, son originalité.

Deux christianismes coexistants

En Armorique, deux christianismes semblent avoir coexisté, toutes deux, ne vous y trompez pas, reconnaissant l’autorité supérieure du pape de Rome : le christianisme « celtique » comme l’a désigné l’abbé Louis Gougaud, christianisme que je préfère appeler britonnique ou du bassin de la mer d’Irlande, et le christianisme romain ou continental. Coexister car les chercheurs pensent de plus en plus que les Britons qui émigrèrent en Armorique n’arrivèrent pas dans un territoire vide de populations, surtout là où ils s’installèrent, c’est-à-dire dans la région nord-ouest économiquement la plus riche de Bretagne, région riche à bonnes terres, région qui contrôlait le passage entre la Manche et l’Atlantique, entre donc l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. La peste justinienne, les bagaudes (soldats déserteurs et esclaves en fuite – mot qui a donné bagad), les pirates avaient fait bien des ravages, mais tout de même. Ils devaient bien rester des populations armoricains dans ces espaces si lucratifs. Une idée pour expliquer ces mystérieux 180 occurrences de l’appellatif toponymique préfixé Plou- et ses variantes Plo-, Plœ-, etc, à l’origine des paroisses bretonnes, ils ont pu être créés par des soldats-paysans-marins brito-romains, recrutés en Bretagne insulaires, dans le cadre du Tractus Armoricanus du IVe siècle. Ils auraient été chargés de protéger les côtes de la Manche. Ces paroisses se seraient développées avec l’arrivée les siècles suivants d’immigrants bretons insulaires. Ils seraient étendus en taille, certains couvrant des superficies supérieures à 20 000 hectares et auraient essaimé avec des annexes et de nouveaux plou sur plusieurs siècles. Pour appuyer cette argumentation : l’origine du mot Plou qui vient du latin Plebs qui signifie paroisse, comme les Loc qui remonte au latin Locus. N’oublions pas que ces Bretons étaient des Brito-romains, connaissant la culture latine et soumis à une organisation militaire romaine (pour ce qui concerne le tractus)

Ces structures d’origine britonnique se mêlèrent au réseau de sanctuaires qui lui aussi était en train de se constituer autour d’églises baptismales élevées dans les vici, agglomérations rurales secondaires, autour des chapelles privées construites par exemple dans le sein d’un domaine, autour de sanctuaires de petits monastères. Avec le soutien des souverains, moines britonniques et évêques post gallo-romains coexistèrent afin d’encadrer les populations rurales. L’arrivée au IXe  siècle des Vikings, païens, aurait pu tout remettre en question car les riches abbayes et les groupes cathédraux furent détruits provoquant la fuite des élites religieuses et politiques. En fait, il n’en fut rien.

A leur retour, les puissants retrouvèrent leur place. Seul changement et de taille : on fortifia partout, c’est le féodalisme. Les seigneurs construisirent des chapelles dans l’enceinte de leurs châteaux et dans leur domaine. Au centre des villages qu’ils contrôlaient, ils édifièrent des églises qui furent sources d’abondants revenus car elles leur permettaient de prélever les dîmes, c’est-à-dire la part de récoltes due aux prêtres pour son entretien et l’entretien des sanctuaires. Ce fut si lucratif que la fonction ecclésiastique devint héréditaire et que l’aristocratie militaire et politique s’en empara et cela pour longtemps. Les comtes de Cornouaille furent avant tout évêques de Quimper et se marièrent aux héritières des évêques et comtes de Vannes et de Nantes, avant de ceindre la couronne ducale avec Hoel de Cornouaille en 1066. Et oui, à l’époque, les prêtres pouvaient se marier.

Mais le système était arrivé à un tel niveau de corruption, de népotisme et d’incompétence (les services religieux étaient devenus déplorables) que Rome intervint avec le soutien de nouveaux moines bénédictins, véritables « fous » de Dieu, tel Bernard de Clairvaux. Les souverains les appelèrent afin d’encadrer les populations et surtout réduire le pouvoir des féodaux qui durent abandonner églises et chapelles et surtout leurs dîmes. Cela ne se fit pas sans heurts comme partout : du XIe au XIIIe siècles, aux violences contre les moines répondirent les sentences d’excommunication, qui touchèrent même les souverains bretons. En Bretagne, comme je l’ai mentionné, il y a une particularité politique : le Nord appartenait aux comtes de Bretagne de la maison de Rennes (les Eudonides), le Sud aux ducs de Bretagne issus de la maison de Cornouaille. Chacun constitua un réseau de monastères structurant leurs zones d’influence. Si le duc Conan III chercha dans le moine Abélard, grand philosophe, fils de proches de ses parents, un homme capable de prendre la direction de cette nouvelle structure, il ne put que constater l’échec de sa tentative – Abélard étant trop fragile psychologiquement et politiquement- et dut lui aussi se tourner vers Cîteaux, c’est-à-dire vers des moines non bretons.

Cependant cela ne suffisait toujours pas. Il fallait constamment remettre des couches. Les pouvoirs politiques se méfiaient de ces prêtres devenus trop puissants, trop bien installés, trop proches du peuple ou des seigneurs, devenus trop libres et donc peu contrôlables. Il ne faut pas oublier qu’ils étaient pour le souverain des fonctionnaires qui transmettaient partout, jusqu’au moindre hameau, leurs ordres. Aux Cisterciens succédèrent à partir du XIIIe siècle les Mendiants, dominicains, franciscains, carmes. Vers 1500, près de mille religieux mendiants quadrillèrent la Bretagne. Croix et calvaires furent édifiés partout et par milliers. Le protestantisme ne prit pas racine en Bretagne, trop nobiliaire, trop urbain, trop bourgeois. Et les mendiants avaient bien travaillé.

Malgré tout, on considère en haut lieu que les façons de croire et de pratiquer en Bretagne n’étaient guère « catholiques ». Bien sûr l’adhésion de la symbolique chrétienne montrait bien que les Bretons étaient catholiques, mais l’adhésion populaire restait plus démonstrative qu’intériorisée. L’amalgame d’éléments dits celtiques ou pré-celtiques (ou britonniques, armoricains) et orthodoxes (romains) avait donné naissance à une foi hétéroclite qui convenait aux fidèles, mais guère aux autorités ecclésiastiques qui suivaient les dogmes romains. La foi était plus collective qu’individuelle. La vie paroissiale avec ses grands rassemblements populaires, dont les traces de paganisme étaient bien visibles, était trop flamboyante pour les nouveaux prêtres réformateurs. Ils n’appréciaient guère, mais étaient contraints d’accepter, que les Bretons entretiennent d’étroites relations personnelles avec leurs saints à qui ils demandaient tout ou presque : la prospérité, la santé, la fécondité et même la vengeance. Ces saints, dont très peu étaient reconnus par Rome, pouvaient tout ou presque. Ils étaient les héros des Bretons et des Bretonnes. Leurs histoires remontant au plus Haut Moyen Age étaient racontés pendant des centaines d’année au coin du feu. Alors qu’ailleurs, le surnaturel, le côté magique, pouvaient amener à se retrouver accuser de sorcellerie devant l’Inquisition, et même sur le bucher (comme ce fut le cas pour un Breton installé à Toulouse au XVIIesiècle), en Bretagne, ce n’était pas le cas, bien au contraire. On en redemandait, au grand déplaisir de nombre de prêtres romains.  croix de procession bretonnes

Cette foi, étrange, mixte, à la fois romaine et « celtique », était difficilement compréhensible par des épiscopats romains, mieux formés grâce à la Contre-Réforme, qui la considéraient comme archaïque et peu canonique. Il fallut donc de nouveau mieux encadrer : ce furent les Missions qui débutèrent au XVIIe siècle et perdurèrent jusqu’au milieu du XXe siècle ; ce furent les fameux pardons qui réunirent des dizaines de milliers de personnes ; ce furent les séminaires, petits et grands ; ce furent les écoles chrétiennes. Les résultats furent spectaculaires. La Bretagne devint une terre de grande foi religieuse et de stabilité politique. On sait aujourd’hui que les Missions ont eu un grand rôle pour calmer les régions dites « de bonnets rouges » de 1675. Même si les Bretons, surtout urbains et bourgeois, ont eu un immense rôle dans les débuts de la Révolution, les décisions de la Première République opposée à l’Eglise romaine n’ont pas été bien perçues, c’est le moins que l’on puisse dire, dans les régions bretonnes qui avaient connu les missions. Au XIXe et XXe siècle, la Bretagne était considérée comme un pivot du catholicisme. La Bretagne était très bien encadrée par des milliers de prêtres et de religieuses bretons formés dans les séminaires et les couvents. Ils se trouvaient si nombreux qui migrèrent pour évangéliser le monde : en Afrique, en Chine, dans les Caraïbes, en Amérique. Ils surent se moderniser pour mieux encadrer les populations qui elles aussi migraient. Et là nous retrouvons le rôle majeur des prêtres de la Mission bretonne de Paris qui échouèrent néanmoins en partie faute de moyens laissant partir de nombreux Bretons et Bretonnes vers l’extrémisme de l’époque, le communisme. Si au sommet, les prélats bretons aimaient le faste – il n’y a qu’à regarder les photo des enterrements des évêques -, de simples abbés que l’on nommait les abbés démocrates révolutionnèrent la vie politique, créant des journaux comme Ouest France, et surtout la vie économique puisqu’ils furent à l’origine d’énormes coopératives. L’éducation était leur terrain de prédilection, à l’école bien sûr et hors de l’école avec les Jeunesses catholiques (JOC, JEC, JAC, Scouts) qui eurent le vent en poupe jusque dans les années 1950 et qui formèrent nombre de cadres politiques, économiques et sociaux, dont des ministres bretons actuels parmi les plus connus.

La dégringolade

A partir de 1950, ce fut la dégringolade. Le clergé ne sembla plus vouloir encadrer. Il paraît avoir privilégié la qualité de la foi à la quantité. Et ce fut le cercle vicieux. Puisque les populations étaient moins encadrées, les pratiques régressèrent et donc les vocations furent moins nombreuses et le nombre de prêtres bretons s’écroula. Il est vrai que devenir prêtre ne permet plus aujourd’hui, à la différence des XIXe et XXe siècles, de progresser socialement. En 2006, on comptait dans les cinq diocèses de la région administrative Bretagne 780 prêtres ayant moins de 76 ans. Ils ne seraient plus que 423 en 2014, dont 200 âgés de moins de 65 ans. Les baptêmes, les mariages, les funérailles, cérémonies qui ont marqué profondément pendant plus d’un millénaire la vie des Bretons et des Bretonnes ne sont plus assurés par des prêtres mais par des diacres, et encore sur rendez-vous. Les spécialistes de la question religieuse en Bretagne prévoient qu’un grand nombre de paroisses va être gérée par des laïcs, paroisses qui devraient retrouver leur superficie d’origine, couvrant des dizaines de milliers d’hectares. Le catholicisme pourrait, selon eux, en Bretagne se transformer en minorité religieuse.

Texte : tous droits réservés Frédéric Morvan / Photos Ar Gedour

À propos du rédacteur Frédéric Morvan

Historien spécialisé sur l'histoire de Bretagne, Frédéric Morvan est également président du Centre d'histoire de Bretagne. Il rédige régulièrement des chroniques sur l'histoire de Bretagne dont certaines sont diffusées sur Ar Gedour avec son aimable autorisation.

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