Saints bretons à découvrir

La Fête-Dieu, cette si belle fête

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Petit rappel : la Fête-Dieu est une fête catholique célébrée soixante jours après Pâques rappelant la présence du Christ à travers le sacrement de l’Eucharistie. 

En 2016, nous avions consacré un article à la Fête-Dieu, intitulé « Du soleil de l’ostensoir au soleil du Ciel« . L’année précédente, une vidéo de l’Ina présentait une Fête-Dieu à Ouessant. Cette année, nous vous proposons d’écouter une archive sonore, dans laquelle Bernadette et Pierre Delanoë évoquent la Fête-Dieu dans le quartier de Sainte-Thérèse ; Brigitte et Yvon Ruault et Pierre Goupil, la Fête-Dieu du quartier de Cleunay et Raymonde Fabre celle du centre-ville

« Ils faisaient un reposoir… »

Aujourd’hui peu de catholiques connaissent cette fête ;  qu’une telle fête eu pu exister, beaucoup l’ignorent encore. La Fête-Dieu unissait dans une même adoration le Divin, le sacré, le beau, et…la nature. Elle ne pouvait être  s’il n’en était pas ainsi. C’était l’époque où le festif religieux prenait encore le pas sur le festif profane, car toute la société d’alors, la ville, le village, les paroisses vivaient au rythme de la chrétienté.  Hélas ! La Fête-Dieu, expression simple mais riche de symboles  de la foi du charbonnier, a été sacrifiée au profit d’une foi cérébrale, froide  et…insipide  qui nous permet, nous dit-on,  de « prendre conscience et d’assumer les démarches de notre vécu spirituel ».

Fete Dieu Pontcallec 2016
Photo Ar Gedour 2016

En Bretagne, cette cérémonie revêtait une grande importance pour les paroissiens qui avaient coeur et soin de la préparer, pavoisant maisons et rues, préparant un reposoir, des tapis de fleurs et compositions à partir de sciure de bois colorée et marc de café laissant la part belle à la création artistique de la part des enfants… ou des plus grands.

Le jour dit, on revêtait le costume du « dimanche » et pour d’autres le costume traditionnel breton. On sortait le dais et les flambeaux, et la procession s’engageait à travers les rues, qui n’étaient alors pas encore infestées d’un laïcisme radical.
L’avènement de la photographie fut propice à montrer cette cérémonie et de nombreuses cartes postales furent ainsi éditées, comme vous pouvez le constater dans le diaporama.

Peu de paroisses ont donc maintenu cette fête, la reléguant parmi « les vieilleries religieuses d’autrefois ». Cela est regrettable, car à elle seule, la Fête-Dieu est une très belle page de catéchisme pour expliquer et adorer Jésus-Hostie. Célébrer cette fête, ce n’est pas faire preuve de passéisme, mais être soucieux de l’avenir qui doit s’enraciner dans le Christ. C’est pourquoi cette fête s’est maintenue dans certaines communautés religieuses soucieuses de la beauté de la liturgie et de  la Tradition, ce qualificatif étant entendu dans le sens d’une fidélité à la Tradition de l’Eglise autant dans sa liturgie que dans ses dogmes. L’arrivée de communautés dites « nouvelles » a aussi permis, à la suite des Communautés « traditionnelles » de restaurer l’Adoration Eucharistique qui est tout naturellement liée à la Contemplation, d’où, ici et là, un renouveau, encore timide,  des Fêtes-Dieu.

Ainsi, il existe encore quelques endroits où cela a lieu (comme à Pontcallec, en Berné ce jeudi matin), ou même certaines paroisses tentent de la faire revivre (comme à Lignol, ce dimanche 18/06 à 10h30) pour ne citer que le diocèse de Vannes.

Et chez vous ?

À propos du rédacteur Yvon Abgrall

Publiant régulièrement des articles dans la presse bretonne, il propose pour Ar Gedour des articles documentés sur le thème "Feiz & Breizh" (foi et Bretagne), d'un intérêt culturel mais aussi ancrés dans les préoccupations actuelles.

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2 Commentaires

  1. Une petite précision sur la fête-Dieu: elle a été institué par le pape Urbain IV, né à Troyes dans l’Aube en 1200.

    La basilique Saint Urbain à Troyes (construite sur l’emplacement même de l’échoppe que tenait les parents de Jacques Pantaléon futur pape Urbain IV) a cette particularité d’avoir la forme d’un ostensoir !

  2. A Nantes, tous les ans, il y a plusieurs processions organisées par les paroisses attachées au rite traditionnel, comme à St Clément le soir du jeudi de la Fête Dieu.

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