Hier, je buvais un verre avec un ami dans une taverne du Centre Bretagne. On causait en breton. Une personne d’environ 60 ans s’est assise à notre table et nous avons commencé à échanger. Ce monsieur, pas spécialement catho pratiquant, a toutefois été interpellé par notre conversation et nous a fait part de quelque chose qui l’avait marqué. Il y a quelques années, un membre de sa famille est décédé. Originaire de Gourin, il était parti aux USA pour des raisons professionnelles. Parfois, quand ils se retrouvaient au téléphone, arrivaient alors des conversations en breton. Il y tenait, à sa Bretagne. Il aurait aimé avoir un peu de terre bretonne dans son caveau, mais pas possible. Cependant, celui qui était resté au pays – avec qui nous avons parlé- allant aux funérailles, a ramené avec lui le cantique “Salud deoc’h Iliz ma farrouz” qui a résonné alors dans cette cathédrale de Newport. Cela l’avait marqué. Pas pratiquant, il a toutefois la Bretagne et la foi chevillée au corps, comme bien d’autre parfois loin de la Bretagne. Les Eglises locales savent-elles toujours s’adresser à eux ?
Nous le disions dans un article dédié aux funérailles : lorsque s’élèvent sous les voutes les cantiques bretons, ce ne sont plus les timides voix qui du bout des lèvres balbutient les chants en français, mais le coeur vibrant et la voix forte que l’assemblée entonne ces superbes cantiques hérités de nos pères, portant des racines séculaires qui parlent au plus profond de chaque Breton. Ce fut le cas ici.
EC