LES PARCELLES DE LA VRAIE CROIX EN BRETAGNE 1/3

C’est à Saint Hélène, mère de l’empereur Constantin, converti au christianisme, que l’on doit la découverte de la Croix du Christ.

Déjà, au début du IIème siècle, l’empereur Adrien avait découvert le Calvaire et le Saint Sépulcre, sous une terrasse de 100 mètres de long, sur laquelle on avait élevé une statue à Jupiter, et un temple à Vénus. Au IVème siècle, l’impératrice Hélène fit raser ces monuments, et en creusant le sol on découvrit clous et croix. La guérison d’une femme confirma la reconnaissance du bois sacré. Sainte Hélène en fit trois part : pour Rome, pour Constantinople, et pour Jérusalem.

Dans les siècles suivants, des parcelles de la Vraie Croix furent réparties dans la chrétienté. Notre Bretagne en reçut, et notamment les paroisses ou monastères placés sous le patronyme du Christ ou du Sauveur.

La paroisse de la Vraie-Croix, au pays de Vannes, ancienne trève de Sulniac, dans le canton d’Elven, en fut l’une des principales. Mais lisez plutôt cette histoire que nous rapporte la tradition :

Au XIIIème siècle, un pélerin croisé ramenait un fragment de la Vraie Croix. Il s’arrêta aux alentours de Sulniac, et perdit la précieuse relique. Après de vaines recherches, désespéré, il reprit chemin. Or cette même nuit, une lueur, en haut d’une grande aubépine, attira les regards. Au jour, on vit un nid de pie s’y balançant, et dans le nid se trouvait le morceau de la vraie croix, trouvé par la pie.

Aussitôt, une chapelle fut bâtie pour le recevoir. Mais toujours, la relique retournait au nid de pie. On finit par comprendre qu’elle voulait rester et l’on bâtit une seconde chapelle, de manière à ce que la relique fut placée à la hauteur même où était le nid.

Elle fut ensuite enfermée dans un reliquaire : une croix à double branche en cuivre doré surâme de bois, orné d’une branche de chêne gravée en creux, les bras du Christ s’étendant sur la branche supérieure. Neuf pierres précieuses sont incrustées au-dessus de la tête, sous les pieds, au bout des mains du Christ.

La forme de la chapelle de la Vraie-Croix est étrange : elle est construite sur une voûte, sous laquelle passe une route allant du Nord au Sud. La chapelle s’oriente d’Est en Ouest, avec un portail à cinq voussures en arc brisé.

La dernière repose sur des colonnettes à chapiteaux décorés de feuillages, donnant sur une crypte. Seul le portail esu XIIIème siècle. Le reste est du XVIème siècle.

Un autre sanctuaire, portant à l’origine le nom de Chapelle-du-Temple, dont les bâtisseurs ont été les célèbres Templiers, est devenu l’église paroissiale, sous le patronage de Saint Jean-Baptiste, en souvenir des Hospitaliers de l’Ordre de Saint Jean qui y avaient une aumônerie. Primitivement, ce sanctuaire rappelait par son double transept la forme du reliquaire de la Vraie Croix. Hélas, d’autres bâtisseurs, au XVIIème siècle, firent disparaitre cette architecture inspirée. Et au début du XXème siècle, le sanctuaire restauré de 1691, disparu à son tour pour laisser la place à une construction plus « moderne » (1).

ARTICLE EN 3 PARTIES. Partie 1/3   –  2ème partie disponible ici. 

(1) Dictionnaire de Bretagne, par Ogée – Eglises du Morbihan – Enquête Maël Courtiel ; Kado (Ololê)

1ère diffusion de cet article sur Ar Gedour le 10/10/2011

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