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Quelle liturgie pour le Jeudi Saint ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 7 min
Cène du Seigneur - Jeudi Saint
Cène du Seigneur (Rumengol – 29) – Photo EC (DR)

Il est toujours utile de rappeler quelques points concernant la liturgie. Combien d’équipes paroissiales préparent les offices de la Semaine Sainte sans connaître les indications données par la Présentation Générale du Missel Romain ou encore données par la Congrégation pour le Culte Divin ? A leur décharge, elles ne connaissent souvent pas l’existence de ces documents.

Nous invitons donc à (re)découvrir les textes liturgiques. Il ne s’agit pas juste d’appliquer des normes mais de se laisser porter par une liturgie que nous recevons de l’Eglise et qui doit nous aider à vivre intensément la Semaine Sainte et à approcher le mystère pascal.

Le Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage des paroisses rappelle qu’avec la Messe In Cena Domini, qui se célèbre le soir du jeudi de la semaine sainte, l’Église s’applique à rappeler la dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur Jésus, la nuit même où il fut livré, aimant jusqu’au bout les siens qui étaient dans le monde, offrit à Dieu son Père son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les donna à ses Apôtres en nourriture, et leur ordonna, à eux et à leurs successeurs dans le sacerdoce, de les offrir. [87] Cette Messe fait donc mémoire de l’institution de l’Eucharistie, ou du mémorial de la Pâque du Seigneur, qui perpétue parmi nous, sous les signes du sacrement, le sacrifice de la Loi nouvelle ; elle fait mémoire aussi de l’institution du sacerdoce, qui perpétue la mission du Christ et son sacrifice dans le monde ; elle fait mémoire enfin de l’amour dont le Seigneur nous a aimés jusqu’à la mort. [88] 

Il précise que, partant d’une fière affirmation de notre salut par la Croix, faisant mémoire des trois institutions de ce jour, débouchant à Gethsémani en l’attente du baiser perfide, cet Office renferme un mélange assez insaisissable de sentiments, qui se reflète dans les rites.

Voici donc un extrait de la lettre-circulaire sur la Préparation et la célébration des fêtes pascales, concernant le Jeudi Saint :

44. « Avec la messe qui se célèbre le soir du jeudi de la Semaine sainte, l’Église commence le Triduum pascal et s’applique à rappeler la dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur Jésus, la nuit même où il fut livré, aimant jusqu’au bout les siens qui étaient dans le monde, offrit à Dieu son Père son Corps et son Sang sous les espèces du pain et du vin, les donna à ses apôtres en nourriture et leur ordonna, à eux et à leurs successeurs dans le sacerdoce, de les offrir [50]. »

45. Toute l’attention doit se tourner vers les mystères qui sont au plus haut degré rappelés dans cette messe : l’Institution de l’Eucharistie, l’institution de l’Ordre sacerdotal et le commandement de la charité fraternelle. L’homélie doit mettre ces points en lumière.

46. La messe en mémoire de la Cène du Seigneur est célébrée le soir, à l’heure qui convient le mieux pour la pleine participation de toute la communauté locale. Tous les prêtres peuvent concélébrer, même s’ils ont déjà concélébré la messe chrismale ou si, pour le bien des fidèles, ils doivent célébrer une autre messe [51].

47. L’ordinaire du lieu peut, en effet, là où une raison pastorale le requiert, permettre de célébrer le soir une autre messe dans les églises et les oratoires et, en cas de vraie nécessité, même le matin, mais seulement pour les fidèles qui ne pourraient absolument pas participer à la messe du soir. On prendra bien garde que ces célébrations ne se fassent pas au bénéfice de personnes privées ou de petits groupes particuliers, ni au détriment de la messe du soir. Selon la tradition la plus ancienne de l’Église, toutes les messes en l’absence de peuple sont interdites ce jour-là [52].

48. Le tabernacle doit être absolument vide avant la célébration [53]. On doit consacrer dans la célébration du sacrifice eucharistique les hosties pour la communion des fidèles [54]. On consacrera tout ce qu’il faudra de pain pour donner la communion aussi le lendemain.

49. Pour conserver le Saint-Sacrement, on prépare une chapelle, convenablement décorée pour inviter à la prière et à la méditation; on recommande fortement une austérité en accord avec la liturgie de ces jours, en évitant ou en supprimant les abus sur ce point [55]. Quand le tabernacle est placé ordinairement dans une chapelle distincte de la nef de l’église, il est bon d’en faire le lieu de la « reposition » et de l’adoration.

50. Pendant le chant du Gloria, les cloches sonnent, selon les coutumes locales; elles se taisent ensuite jusqu’au Gloria de la Veillée pascale, à moins que la Conférence des évêques ou l’Ordinaire du lieu n’en décide autrement, selon l’opportunité [56]. Dans le même temps, on ne peut se servir de l’orgue ou des autres instruments de musique que pour soutenir le chant [57].

51. Le lavement des pieds, qui se fait ce jour-là, selon la tradition, à des hommes qui ont été choisis, signifie le service et la charité du Christ « qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir [58] ». II est bon que cette tradition soit conservée et expliquée dans sa signification propre (NDLR : le Pape François a modifié ce rituel, l’ouvrant aussi aux femmes). 

52. On peut prévoir que des fidèles apportent en procession des dons destinés aux pauvres, surtout ceux qui ont été collectés pendant le Carême comme fruit de pénitence. Pendant la procession, le peuple chante « Où sont amour et charité [59]…. »

53. Pour les malades et les infirmes qui doivent recevoir la communion à domicile, il est préférable que l’Eucharistie soit portée par des diacres ou des acolytes ou des ministres extraordinaires, qui la prennent à l’autel même au moment de la communion : de cette manière, les malades et les infirmes peuvent s’unir plus intensément à l’Église qui célèbre.

54. Après la prière qui suit la communion, la procession s’organise, croix en tête, pour porter le Saint-Sacrement, accompagné de cierges allumés et de l’encensoir fumant, à travers l’église jusqu’au lieu où il doit être déposé. On chante pendant ce tempe l’hymne Pange lingua ou un autre chant eucharistique [60]. Le transfert et la reposition du Saint-Sacrement ne peuvent se faire si dans la même église il n’y a pas la célébration de la Passion du Seigneur le Vendredi saint [61].

55. Le Saint-Sacrement est déposé dans un tabernacle ou un coffret que l’on tient fermé. Il n’est jamais permis d’en faire l’exposition dans un ostensoir. Le tabernacle ou le coffret ne doit pas avoir la forme d’un tombeau, et on évitera l’expression même de «tombeau » : la chapelle du reposoir n’est pas préparée « en vue de la sépulture du Seigneur » mais pour garder le pain eucharistique en vue de la communion du Vendredi saint.

56. Après la messe de la Cène du Seigneur, les fidèles seront invités à poursuivre l’adoration dans l’église devant le Saint-Sacrement, qui y est conservé ce jour-là solennellement. Selon l’opportunité, pendant que se prolonge l’adoration eucharistique, on peut lire une partie de l’Évangile selon saint Jean 13,17. Après minuit, l’adoration se fait sans solennité ni apparat, puisque commence le jour de la Passion du Seigneur [62].

57. Après la messe, on dépouille l’autel. Il est bon que les croix dans l’église soient recouvertes d’un voile rouge ou violet, si elles ne sont pas déjà voilées depuis le samedi avant le 5ème dimanche de Carême. On n’allumera pas de lampes devant les images des saints.

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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