Dimanche 04 avril s’est déroulé le traditionnel Pardon de Lambabu, dans la commune de Plouhinec. La chapelle était comble, et résonnait des chants traditionnnels en Français, Latin et Breton. Notons entre autres le « Da feiz on Tadoù Koz, l’Angelus en Breton, ou encore le Gloria des anges…., chantés par les paroissiens, mais aussi par des touristes attirés par la beauté et la simplicité des pardons de ces petits clochers de Bretagne.
La chapelle Saint Tugdual (XVI eme siècle) est située au voisinage immédiat de maisons de pierres du XVIII eme et XIX eme siècle, dans un petit écrin de verdure. Son clocher en granit ciselé est très représentatif des petites chapelles Bretonnes. A l’intérieur, notons entre autres une statue en bois de Saint Tugdual, portant la Tiare.
Les paroissiens, par dévotion, offrirent il y a quelques années pour cette chapelle une magnifique icône du saint, largement inspirée de l’art sacré de Russie (cf ci-contre).
Au sud de la chapelle, la fontaine Saint Tugdual guérirait les abcès et les furoncles…
Les lieux consacrés à ce saint portent les noms de Tudy, Tudwal, Pabu, Paban. On trouve ainsi les lieux Saint Tudy, ile Tudy, Saint Tugdual, Lababan, Trebabu, ou encore Lambabu. Ce dernier signifie l’ermitage de Pabu. En effet, selon la légende, Saint Tugdual se trouvait à Rome au moment de l’élection papale. Pendant qu’il priait, une colombe s’est posée sur son épaule. Cette charge lui aurait été proposée, ses pairs ayant vu là un signe de Dieu. Ainsi fut élu « Leo V Britigena ». Mais Tugdual, de par sa modestie et son humilité, y aurait renoncé. Il est ainsi toujours représenté avec la tiare papale.
Saint Tugdual fait partie des sept saints fondateurs de la Bretagne. Il a vécu entre le V eme et le VI eme siècle, fondant ermitages et monastères en ces différents lieux qui portent souvent son nom.
La chapelle de Lambabu mérite ce poème de Yann Bec’h Calloc’h, célèbre barde Groisillon, lorsqu’il disait « O douster an overeneu en ur chapél. Ur Chapelig didrous e mezeù Breizh Izel… » O douceur des messes dans une chapelle silencieuse de Basse Bretagne…Car c’est bien de la douceur qui ressort de cette chapelle et de son pardon. Une douceur qui contraste avec la force de l’océan, paradis des surfeurs, situé à seulement quelques kilomètres. La convivialité, aussi, que savent donner les paroissiens, et tous ceux qui font vivre ce pardon, tels les membres du comité de restauration des édifices religieux.
Les pardons…L’art de se ressourcer, en toute simplicité. L’art de vivre et de faire vivre une foi multiséculaire, enracinée au plus profond de l’âme Bretonne. L’art aussi de découvrir une culture, de voir ces chapelles vivantes. L’art de vivre et de faire vivre une foi multiséculaire, enracinée au plus profond de l’âme Bretonne, pourvu que l’on laisse une véritable place aux trésors que sont les chants sacrés Bretons. Cette messe de pardon en FLB (français –Latin- Breton), en a ému plus d’un. Bretonnants et non Bretonnants, tous chantaient en cœur tous ces cantiques intemporels.
Il vous est possible de vivre ces pardons Bretons dans bon nombre de paroisses Bretonnes. A Plouhinec, rendez-vous le 13 juillet prochain au pardon de Saint They, à deux pas de la magnifique plage de Gwendrez aux eaux bleu lagon, de ses dunes et des sites préhistoriques de Ménez Drégan…
Crédit photos : François Le Divenah
– Chapelle : http://www.plouhinec-tourisme.com/plouhinec-patrimoine-finistere-bretagne-
– Icône : http://www.art-sacre-creation.com/
Bravo pour ces excellents échos,venant de ces petites chapelles où j’allais prier,souvent seul et en me frayant un passage entre ronces et orties! Quelle joie au Ciel pour tous les humbles artisans des sauvetages de ces « maisons de prière » abandonnées par l’indifférence d’une ou deux générations! War zao !