Alan Stivell, qui publie fin septembre aux Editions Ouest-France son autobiographie, entame une tournée dans les églises et cathédrales de toute l’Europe. Intitulée Kalon hag Ene (coeur et âme), ces concerts en mode intimiste passeront notamment par Quimper et Tréguier. Ainsi, il se produira en la cathédrale Saint Corentin pour célébrer les cent ans du Festival de Cornouaille ! Le spectacle affiche déjà complet.
Ce n’est évidemment pas un office religieux, mais le choix d’un concert épuré, sa voix, sa harpe, un clavier (TANGUI MIOSSEC).
La majesté des lieux n’empêche pas une plus grande intimité avec celui qui jouait à l’âge de dix ans sur la « telenn gentañ » (première harpe celtique) dans la cathédrale de Vannes, qui défilait ici, avec son bagad, dès le début des années soixante, avant de chanter devant le Mont Frugy l’année de ses débuts professionnels (1966).
Sa voix s’est élevée, comme enfantée par le son de ses harpes (la première, comme son dernier prototype), dans les vibrations d’un amour fraternel qui cherche sa route dans notre monde. Aux colonnes multiséculaires de nos églises s’ajoutera donc celui du jalon d’un renouveau musical celtique, le barde à la harpe de cristal…
Tandis que les chants bretons désertent majoritairement les offices religieux, les artistes s’en saisissent pour leurs concerts, avec la conscience d’un patrimoine dynamique qu’il convient de transmettre. On ne peut donc que se réjouir d’entendre les artistes de Bretagne, faire résonner nos églises avec leur coeur l’âme de Bretagne, du trad’ à la création, montrant que rien n’est figé.