Saints bretons à découvrir
calvaire finistère
Pleyben (Photo Ar gedour- DR)

[LE BILLET DE PHILIPPE ABJEAN] Un peuple mémoire …

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

« Vivons-nous aujourd’hui dans un monde sans prophètes ? s’interroge Marek Halter, déplorant qu’après les prophètes bibliques, lanceurs d’alerte avant la lettre et quelques lointains successeurs jusqu’à Mandela et l’abbé Pierre, un tumulte, orchestré par une multitude de faux prophètes, compose la bande-son de la planète au début du troisième millénaire. Nous éprouvons tous en effet combien fait défaut une grande parole qui maintiendrait un peuple éveillé. Ce monde est sans enchantement, sans rêves collectifs, destitué chaque fois un peu plus des valeurs qui avaient conduit à souder au fil de l’histoire des tribus sous toutes les latitudes. Alors je veux simplement, avec d’autres, tirer la sonnette d’alarme face à tous ceux qui dans l’ombre, s’acharnent à détruire cultures, nations et jusqu’à une conception millénaire de l’homme pour imposer un seul marché mondial. Et qui y parviennent facilement tant la soumission contemporaine est assourdissante. Le peuple n’aime rien tant que la servitude volontaire, avait alerté La Boétie.

Je veux oser un rêve. Et si c’était le peuple breton dans un même élan collectif qui se faisait prophète et donnait le signal d’une insurrection planétaire ! En reconstruisant son histoire sur le champ de ruines des barbares des temps modernes qu’aveuglait le triste et fanatique mot d’ordre de déconstruction. En restaurant son patrimoine culturel, religieux, moral, artistique, comme autrefois on retroussait ses manches pour relever les temples mis à terre par les hoquets des guerres… Et en donnant ainsi exemple aux autres peuples menacés dans leur identité pour leur rappeler que, nulle part, nul pouce de terrain ne doit être cédé au fatalisme. J’entends bien qu’une parole d’homme ne suffit pas à mobiliser un peuple. Qu’elle doit être l’écho d’une transcendance et parler à l’humanité toute entière. Précisément, l‘esprit breton est imprégné, dans chaque village de cette vieille aventure de la main tendue de Dieu. Peuple mémoire, capable de raconter les évangiles de pierre au pied des calvaires et dans les milliers de chapelles qui conservent encore jalousement un peu d’une âme commune. Les visages granitiques, sentinelles immuables en nos enclos paroissiaux gardent encore des voix et des cris qui ont remué les âmes de nos ancêtres.

À propos du rédacteur Philippe Abjean

Souhaitant redonner à la Bretagne une nouvelle dimension spirituelle et culturelle, Philippe Abjean a remis à l'honneur le pèlerinage du Tro Breizh (Tour de Bretagne), fondé la Vallée des Saints et l'Oeuvre de St Joseph. Ancien professeur de philosophie, il a publié plusieurs ouvrages, retraçant ses intuitions et ses engagements (que vous pouvez retrouver sur Ar Gedour).

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5 Commentaires

  1. Oui bien sur la Bretagne aura un rôle à jouer dans le monde de demain, comme la France d’ailleurs, ainsi que la Russie (c’est sans doute déjà le cas). Cela à été prédit de longue date, et nous ne pouvons douter que cela ne se produise un jour.
    Mais pas de réveil collectif en Bretagne comme en France s’il vous plaît, sans commencer par un puissant électrochoc : Seul une crise économique de grande ampleur ou une guerre civile, voire les deux à la fois, pourront tirer les français de la léthargie dans laquelle ils sommeillent depuis tant d’années (inutile d’idéaliser. Une nation cplt lobotomisée du cerveau comme le sont les français, ne risque pas de se lancer dans l’aventure qui consisterait à régénérer la planète !!?).

    Les catastrophes à venir sont le passage obligé. En effet, que nous enseigne l’histoire récente ? que c’est d’abord l’effondrement de l’URSS, puis la crise économique et la récession catastrophique qui s’en sont suivi, qui ont enfin permis la renaissance de la Russie traditionnelle. Comprenez bien ceci : il fallait au moins ça pour aider nos amis russes à dessaouler définitivement des foutaises que produisent en pagaille les idéologies révolutionnaires.
    Et bien il en sera de même pour nous cher Mr Abjean : Si l’URSS n’était pas la Russie, la République n’est pas non plus la France, encore moins la Bretagne ! Si les Russes sont parvenu à digérer tout une masse de conneries vieilles de plus de deux siècles… avant de les déféquer définitivement, il n’y a pas de raison que nous n’y arrivons pas non plus un jour prochain.

    Aussi, dans l’attente du grand chambardement libérateur qui approche, commençons par démasquer nos  »faux prophètes » avant de leur régler leurs comptes : A savoir, les affabulateurs-menteurs de 89, et autres  »philosophes » auto-proclamés aux lumineuses pseudo-lumières.
    Nous ne nous en porterons pas plus mal.
    Merci.

    • Ce qui s’appelle parler cash!

      « Dessaouler définitivement des foutaises »…etc… C’est clair et net, je souscris. Même si ce niveau de langage n’est ordinairement pas le mien. Mais il fait bien appeler un chat un chat et un matérialiste athée un…aveugle ignorant.

      Restent les passages obligés, selon vous:

      . 1 un bouleversement économique. Très tôt, j’ai pensé que le COVID19 était un événement d’ampleur considérable, qui venait à point, à la croisée du réchauffement climatique, pour nous conduire vers la transition énergétique. Apte à nous faire envisager enfin une vitesse de croisière optimale (« sustained development ») pour notre planète Terre, essoufflée et, au rythme actuel, en voie d’être détruite. De ce point de vue, la pandémie actuelle, plutôt qu’une malédiction sociétale (de toute façon provoquée par l’homme) pourrait être vue par de futurs historiens comme un avertissement salutaire. Nous verrons.

      .2 guerre civile. L’épisode des gilets jaunes est encore tout bouillant, sous le quotidien. Les « blacks-blocks », la « fête » (!!???) à tout crin, la revendication « racialiste » (le racisme mâtiné de gauchisme?) , le LGBTisme (on se perd dans ces acronymes insensés), la « bio-éthique » (dont les scientifiques aperçoivent déjà les partis-pris monstrueux que l’on peut en tirer),bref tous ces avatars de la non-culture qui ouvrent la route à une vraie barbarie, sont-ils annonciateurs d’un bourbier que l’on appellera « guerre civile »?

      Une chose paraît sûre: l’avenir ne sera pas « rose ». L’aujourd’hui est déjà trop souvent rouge sang. Sklaer eo un dra: ne vo ket « roz » an dazont. An amzer a hirio a zo ruz-gwad dija, re alies.

  2. Le peuple, le peuple, le peuple… Et le Peuple se lèvera en masse pour briser ses chaînes… (Lol)
    on connait bien la musique. Et pendant que le peuple fait joujou à la démocratie,
    c’est la Banque qui gouverne.
    Petite mise au point si vous permettez : Ce qu’il faut de toute urgence pour sauver le peuple (réel),
    c’est une élite véritable, évidemment ! A savoir, une élite qui défendrait les principes pérennes et le bien commun.

    Le  »Peuple » abstrait auquel vous vous référez tous, n’existe pas en tant que tel. Le  »Peuple » abstrait n’est qu’une idole d’intellos déconnectés. Un mot magique servant à relayer des chimères (Un peu comme l’Homme abstrait des Lumières de Satan). Bref, ce langage biaisé dérive de la rhétorique révolutionnaire de nombreux idéologues (Généralement soutenus par des puissances d’argent !).
    Mais demain il nous faudra plus que des entités platoniciennes manipulables à l’infini pour sauver les peuples, je crois. Quand au peuple réel, il est le monde du non-pouvoir. Et ce peuple-là, quand il ne subit pas des  »élites » complètement dépravées, n’est ni souverain ni esclave, mais il croit le plus souvent ce qu’on lui dit, c’est tout.

  3. Disons plus clairement les choses : nos élites sont les esclaves de Mammon,
    autant qu’elles sont toutes prisonnières d’une fiction ingurgitée de force,
    la Révolution. Il en va de même du peuple. Hélas.

  4. Je pense qu’il y a beaucoup de bonnes pistes dans votre article, et que cela ne vaut pas que pour la Bretagne : en effet, la France n’est-elle pas la Fille aînée de l’Eglise … mais peut-être que la Bretagne pourrait lui servir d’aiguillon ?
    Je pense qu’une des choses importantes à re-construire, c’est le LIEN.
    Car la déconstruction a commencé par la disloquation de la société, de la famille, des générations …
    Tant que les hommes créent des frontières, des clivages entre eux, la communication passe mal, ou plus du tout.
    Il faut combattre l’individualisme qui est source de solitude, de déprime, de mépris, d’égoïsme, et même de haine parfois.

    Les moyens technologiques modernes ont de grosses limites, et ne font pas de miracles en la matière, car le lien se crée in situ, avec l’autre, autour d’un verre, d’un repas … de contextes humains.

    La culture traditionnelle peut beaucoup y aider à mon avis, car on constate qu’elle fait fi de toutes ces ruptures; en particulier la musique et la danse.

    Cela commence par la base : n’attendons pas que cela vienne de la hiérarchie; agissons, chacun tout simplement autour de soi, et la mayonnaise prendra, car l’homme reste l’homme, et ses besoins vitaux perdurent à travers les siècles et les évolutions multiples.

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