Hier a eu lieu à Brest la présentation de cet ouvrage, un travail d’ Eva Guillorel (Université de Bretagne Occidentale) diffusant et développant les premières approches d’un fonds inédit de près de 1 000 chansons en breton, étude qui sortira officiellement le 31 mars prochain. Ce fonds constitue une pièce majeure au dossier de la genèse de l’ethnologie en Bretagne.
En 1906, un concours lancé dans les colonnes du Courrier du Finistère à l’initiative du jeune et dynamique vicaire Yann-Vari Perrot invite les lecteurs à envoyer les chansons en breton qu’ils connaissent et à en recueillir d’autres auprès de leurs proches. Il est précisé que les envois les plus intéressants seront récompensés par des prix et publiés dans un livre intitulé Barzaz Bro-Léon. Le titre prévu pour l’anthologie inscrit d’emblée ce projet dans la lignée du Barzaz-Breiz, le célèbre recueil de chants bretons publié pour la première fois en 1839 par Théodore Hersart de La Villemarqué. Pourtant, le contenu du fonds rassemblé par Yann-Vari Perrot s’avère très différent de celui qui compose le Barzaz-Breiz, et plus largement toutes les autres collectes du XIXe siècle. Ce constat s’explique avant tout par le mode de constitution du Barzaz Bro-Léon, qui est réuni grâce aux contributions directes des chanteurs sans l’intermédiaire de collecteurs. Cette inversion des perspectives, qui laisse place au regard que les interprètes eux-mêmes portent sur leur répertoire, conduit à s’interroger sur les méthodes qui ont fondé la recherche ethnologique dans le domaine de la chanson de tradition orale et sur les orientations mises en œuvre dans le travail d’enquête orale.
Ce fonds, qui n’a jamais été publié, est donc édité cete année avec un travail complet qui mérite d’être lu et connu. Cette publication de plus de 600 pages arrive 110 ans après le lancement de l’idée, 70 ans après l’assassinat de l’abbé Perrot, et 10 ans mois pour mois après la mort d’Herry Caouissin, qui détenait le fonds complet et qui a servi de base au travail d’Eva Guillorel.
Plus d’infomations ici : Guillorel_BL_14_.pdf
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Il est mentionné, à la page 45 du livre, qu’il a été tué par des résistants communistes, et que le personnage continue de faire l’objet d’études dépassionnées le réhabilitant largement. Un développement de quelques pages permet ainsi de resituer les choses.
Cependant cet ouvrage, s’il retrace un canevas de la vie de l’abbé, n’a pas vocation à donner dans le détail, le travail étant axé sur cette expérience de collecte en vue du Barzaz Bro Leon, travail qui représente plus de 600 pages.
Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que l’ouvrage a le concours de nombreuses personnalités et le soutien financier du Conseil Régional de Bretagne et de l’Université de Bretagne Occidentale.
bonjour,
Riche initiative. Mais il serait bon de rappeler que l’Abbé Perrot, évoqué dans cet article, a été assassiné par les communistes en 1943, soit disant pour collaboration et délation, en vérité pour crime d’anticommunisme ! Feizh ha Breizh