Denez chante “Ur mor a zaeloù”

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

Nous ne présentons plus Denez, dont nous parlons à chaque nouvel album sur Ar Gedour. Le barde aux notes bleues s’envolant vers le ciel nous offre à chaque fois une échappée nostalgique aux accents multicolores, comme un jardin enchanteur aux racines plongées dans cette terre de Bretagne. Les influences diverses n’entachent jamais sa musique, mais lui offrent au contraire une couleur particulière au fil des albums, sa signature. A quelques exceptions près, vous le savez si vous suivez Denez, c’est la gwerz qui prime. Ur Mor a Zaeloù est dans cette veine.

Dans son nouvel album titrant une mer de larmes, il reprend principalement des thèmes traditionnels (Marv e ma mestrez, Iwan Gamus, Ti Eliz iza, Bossen Elliant…) qu’il a pu interpréter au fil des ans, thèmes profonds et tristes. Mais avec la voix de Denez, ces thèmes prennent une autre dimension. Les musiciens offrent à l’artiste un écrin extraordinaire, mettant sa voix en valeur pour mieux offrir au public ces chants si anciens et toujours bien vivants. Pas d’électro, mais juste la simplicité de la voix, et la mélopée instrumentale, comme résonnant au milieu des colonnes de pierres de chapelles et d’églises centenaires…

Et c’est d’autant plus vrai sur les titres auxquels ont participé les petits chanteurs de Saint-Brieuc, dirigés par Goulven Airault. Des chants qui nous semblent si connus sont ici transfigurés par les voix angéliques des choristes, comme un coin de paradis qui nous est révélé. Et c’est peut-être là la richesse principale du nouvel opus de Denez UR MOR A ZAELOU. Et si, après avoir offert le gouvernail du vent dans son album précédent, le chanteur nous invite à traverser une mer de larmes, c’est peut-être un amer pour l’âme qu’il nous offre là, comme un repère scintillant au-delà de l’écume du monde, un instant suspendu dans un temps incertain. Naonegezh Kiev (gwerz évoquant la famine de Kiev qui causa la mort de 5 millions d’habitants entre 1932 et 1933) semble ainsi être un de ces titres pour nous le rappeler, comme si le passé et le présent ne faisaient plus qu’un dans un moment hors du temps.

Cet album à dix titres fait donc partie des disques à vous offrir, comme un bol d’oxygène laissé à une humanité qui plonge dans l’abîme.

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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