Dans Ouest-France de ce jour, en page Morbihan, l’intégrisme laïciste d’un « libre » penseur de l’ile d’Houat fait parler.
En effet, en 2014, le seul îlien certainement capable de penser en liberté avait débuté une action en justice devant le tribunal administratif de Rennes dans l’objectif « d’interdire à Houat toute nouvelle procession des Rameaux ne se déroulant pas dans la nef du bâtiment cultuel ou sur un autre itinéraire « plus consensuel » ». Ainsi, la traditionnelle procession des Rameaux, que déjà partageaient nos aïeux serait à mettre à l’index, suivant la doxa d’ouverture de notre fondamentaliste laïc. Une mise à l’index avec un grand majeur en quelque sorte.
Mais l’homme a été débouté en juin dernier au motif que « compte tenu de son caractère ancien, traditionnel et généralisé sur l’ensemble du territoire national, la procession organisée à l’occasion de la fête religieuse des rameaux sur l’île de Houat […] doit être tenue comme conforme aux usages locaux ». Cependant, faisant preuve d’une véritable ouverture d’esprit, il estimait que l’événement « n’était pas soumis à déclaration auprès de la mairie de la commune »… ce qui était motif d’interdiction. Par ailleurs, le trouble à l’ordre public ou la dangerosité de la procession n’ont pas non plus été retenus comme motif à l’interdire.
Las, tel un Phtirius inguinalis dans sa pilosité, le monsieur s’accroche à sa procédure. Ce mercredi 8 août, il vient de saisir la section du contentieux du Conseil d’Etat pour un pourvoi en cassation. Il motive son action « l’espace public doit rester neutre pour ne pas être pollué (sic) par les religions, lesquelles ont droit à la parole dans les familles et les temples, mais certainement pas dans la rue ». Il ajoute qu’il « maintient sa position, l’affaire de la procession est loin d’être terminée ».
Mais comme disait quelqu’un : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mc 13,31). Celles du monsieur seront déjà dans les tréfonds des abîmes, oubliées à jamais, laissant à chacun la liberté de croire et de penser, au-delà des oeillères maquillées d’une pseudo libre-pensée.
Pour info, certains « chemins de croix » à l’occasion du Vendredi Saint, en pleine rue (par exemple sur le rond-point en bas des Champs-Elysées, dans la tranche de midi, pour un horaire compatible avec celui des travailleurs en col blanc) ont refait leurs apparitions en plein-Paris il y a quinze ou vingt ans. Donc bien avant la période tumultueuse contemporaine. Egalement sur la colline de Montmartre. Je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui.
Si le coeur humain est le siège de la foi, c’est-à-dire de la confiance en notre divinité créatrice, à tout instant créatrice, il est logique et inévitable que cette confiance s’exprime publiquement, et o combien paisiblement, en certaines occasions.
Bien sûr, on peut avoir un autre point de vue. Par exemple, et dans un domaine plus politique, on peut aussi penser, très librement, que les Marseillaises footeuses ad-nauseam n’ont pas leur place dans l’espace public, etc…
Il est curieux que ce monsieur, qui pourtant profite très spécifiquement – l’ile d’Houat!- de l’océan semble avoir le coeur bien agité. Il ne donne pas l’impression de comprendre quoi que ce soit à la Bretagne. J’espère que le conseil d’Etat considérera qu’il n’y a pas là de quoi casser trois pattes à un…canard!
Daoust ha e vo fur ali Kuzul ar Stad c’hall? Gwellet e vo. Un dra zo sur: chom a raio birvidik ar Feiz, ha pa vefe e-barzh pe er-maez kalon tud zo….
Pour mémoire, Saint Antoine de Padoue est le patron des marins, des naufragés et des pauvres :
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2014/01/23/la-saint-antoine-a-aregno-5279309.html
https://www.corsematin.com/article/derniere-minute/campumoru-saint-antoine-une-procession-les-pieds-dans-leau
Moralité : rétablissons à Houat , le 13 juin de chaque année , la procession de Saint Antoine , naturellement avec son animal fétiche : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/video-nager-aux-bahamas-avec-des-cochons_100721