CARNAC/KARNAG – Si les mégalithes abondent en Bretagne – les alignements de Carnac, dans le Morbihan, sont bien connus – on vient d’en découvrir…sous la mer. Entre Carnac et Saint-Pierre-Quiberon (56) ce ne sont pas moins de 230 menhirs qui ont été repérés ces dernières années par les archéologues. Une découverte majeure qui apporte un éclairage nouveau sur le plus lointain passé de l’Europe.
Tout est parti, raconte Le Télégramme (19/07/2012), de la découverte il y a cinq ans, par deux touristes qui pêchaient à pied lors d’une grande marée à Saint-Pierre-Quiberon, de quatre haches datant du néolithique. Alerté, Serge Cassen, responsable du laboratoire de Préhistoire de l’Université de Nantes, avait entamé quelque mois plus tard des recherches qui ont permis de mettre en évidence la présence de 45 monolithes dans le secteur côtier de Saint-Pierre-Quiberon.
Longues de 1m50 ces pierres ont probablement été recouvertes par la mer plusieurs millénaires avant notre ère. En 2009, 150 menhirs ont été localisés au lieu-dit Kerbougnec par l’équipe d’archéologie sous-marine et une vingtaine d’autres au Petit-Rohu, à un endroit qui se trouvait, il y a des millénaires, à 500 mètres de la mer. «Nous sommes persuadés qu’il s’agit du prolongement sous-marin du grand site néolithique du Moulin, à Saint-Pierre-Quiberon», affirme Serge Cassen au Télégramme.
Pour le scientifique, ces menhirs – «très ordonnés et disposés dans des endroits stratégiques» – ne présentent pas en effet de similitudes avec le substrat minéral sur lequel ils reposent. Dans les prochains mois, une nouvelle campagne de prospection sera lancée, dans le but de mettre en place une cartographie plus complète et plus précise de ces menhirs. «Dans le secteur de Kerpenhir, précise Serge Cassen, nous avons retrouvé une soixantaine de menhirs. Nous sommes persuadés qu’il en existe beaucoup plus. En tout cas, si on se limite à Carnac, on fait abstraction de 80% des mégalithes de la région. Le phénomène est extrêmement étendu.
De la ria d’Étel à la presqu’île de Rhuys, une vingtaine de sites ont été inventoriés à terre et en mer». L’universitaire nantais entend procéder à l’analyse globale des sites, seule façon, selon lui, d’avancer dans la connaissance de la civilisation des mégalithes. Une civilisation qui garde encore bien des secrets. Crédit photo : DR