Ar Gedour avait été de ceux qui avaient tiré la sonnette d’alarme et remis régulièrement en avant depuis 2014 le fait que le couvent du Sacré Coeur à Ploërmel, à l’abandon depuis l’incendie de 2006, se dégradait dangeureusement et qu’il était à vendre pour l’euro symbolique. Datant du XVIIème siècle, le bâtiment avait été racheté par la municipalité. Il est aujourd’hui dans un état de délabrement important, et interdit d’accès en raison du danger d’éboulement.
En raison de cette dangerosité et le montant important des travaux (au moins 10 millions d’euros), la municipalité souhaitait donc se défaire de ce pan du patrimoine local qui avait vu passer Carmélites puis Ursulines et Filles de Jésus après la Révolution Française. A la recherche d’investisseurs, le maire était ouvert à toute proposition et à céder le lieu pour un euro.
L’un de nos articles a ainsi été vu plus de 12 000 fois, montrant l’intérêt pour ce patrimoine perdu. Nous avions même eu une proposition pour en faire une maison refuge d’urgence pour femme avec ou sans enfant victime de maltraitance conjugale.
Mais nous sommes heureux aujourd’hui d’apprendre que la restauration du couvent fait partie des projets retenus par Stéphane Bern pour 2019 qui pourront bénéficier de financements dans le cadre du loto du patrimoine. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a dévoilé le 11 juin une nouvelle liste des monuments qui viennent s’ajouter aux 18 « emblématiques », déjà annoncés en mars. Pour Patrick Le Diffon, il s’agit d’une « grande nouvelle » (lire en cliquant ici).
Voici la présentation de ce projet telle qu’elle est faite sur le site de la fondation du patrimoine :
INTÉRÊT PATRIMONIAL
Le couvent des Carmélites de Ploërmel est fondé en 1627. Sa construction débute vers 1630 pour finir en 1645. Vers 1680 est construite la chapelle, dotée à l’extérieur d’une façade occidentale à l’Italienne et à l’intérieur d’un magnifique retable en pierre façonné par le sculpteur lavallois François Houdault et classé au titre des monuments historiques. Vers 1702 vient s’adjoindre à la chapelle le chœur des religieuses appelé de nos jours « le petit théâtre ». Après la Révolution, le couvent change d’affectation et devient un établissement pour jeunes filles. Au cours du XXe siècle, le site connait de nombreux aménagements pour adapter l’établissement qui devient le collège du Sacré-Cœur, avant son transfert en 1995. L’édifice, propriété de la ville depuis 1996, a subi un incendie ravageur en 2006.
PROJET DE VALORISATION
Le projet concerne la réhabilitation du site à des fins culturelles, à travers l’aménagement de la chapelle en salle de concerts et conférences, du chœur des religieuses en salle d’exposition et, de l’aile Ouest du couvent (partiellement) en annexes (loges, vestiaire du public, sanitaires, local technique). A l’avenir, la chapelle n’a pas vocation à être affectée au culte. Les espaces extérieurs aménagés seront ouverts au public et une liaison piétonne permettra de rejoindre la place de la mairie. Le projet global permettra, en plus de la sauvegarde des bâtiments, d’augmenter la visibilité de la commune et l’attractivité du territoire. »
Les travaux:
– Tranche 1 : démolition et complément de sécurisation (travaux en cours) ;
– Tranche 2 : réhabilitation de la chapelle et du chœur des religieuses et restauration du retable ;
– Tranche 3 : aménagements paysagers. »
Les travaux soumis à la Mission Bern concernent la Tranche 2 (hors retable).