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[POINT DE VUE] Les médias et les réseaux sociaux contribuent-ils au mal-être social ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

La période épidémique et sa suite semblent être des révélateurs des sentiments longtemps cachés. Pensez donc : auparavant, les gens se paraient bien souvent d’un masque invisible dissimulant qui ils étaient vraiment. Aujourd’hui, le masque est visible et dissimule encore parfois le visage, et révèle souvent qui ils sont vraiment… Un peu comme si la société devenait l’extension dans la vraie vie (IRL – in real life) des agoras numériques que sont les réseaux sociaux. Une super agora en réalité augmentée dans laquelle chacun donne son avis comme dans une foire d’empoigne  comme une vérité à assener et autant de nouveaux païens à convertir, que ce soit sur les idées politiques, religieuses, sanitaires, culturelles, sociologiques…  Aucun sujet n’est épargné. On like et on dislike, que ce soit sur les réseaux ou face à nos interlocuteurs !

On n’écoute finalement plus l’autre, convaincus chacun – d’un bord ou de l’autre – d’avoir LA vérité et de faire partie d’un cercle de sachants, cathares d’un nouveau genre prônant un manichéisme dont on aurait extirpé toute raison. Il suffit de lire les commentaires laissés à la suite de sujets aussi divers sur Facebook ou sur Twitter pour s’en rendre compte. Mieux : la majorité du temps, les simples manchettes de journaux suffisent à laisser un commentaire. On ne lit plus l’article mais uniquement le titre, et on commente et on donne son avis  uniquement depuis ce titre. Ces commentaires n’ont donc aucun intérêt, mais leurs auteurs sont convaincus que cela apporte quelque chose au débat.

Les médias notamment télévisuels et radiophoniques quant à eux, depuis des années mais plus particulièrement depuis deux ans, abrutissent l’audimat par un tourbillon informatif qui ressasse encore et encore les mêmes sujets, au point que les commentaires des réseaux sociaux ne deviennent qu’un relais complémentaire des médias mainstream. Pire : bien souvent, les commentaires apportent de la violence verbale et contribuent à une certaine haine. Mais un point essentiel est à souligner : on se jetait des insultes à la figure comme on n’aurait jamais osé le faire en réel… jusqu’à ce qu’arrive le Covid19. Les digues ont été rompues et désormais le lynchage numérique est arrivé sur nos places et jusque dans nos maisons. Même ce qui relevait du privé devient désormais règle sociale et la transparence sanitaire est désormais gage de citoyenneté, dans un individualisme qui se pare du souci de l’autre. Le couperet n’est pas loin pour celui qui s’en affranchit. Avec une violence telle qu’on se demande encore où est passée la raison.

Alors que les médias sociaux pourraient être diffuseurs de ce qui se fait de beau et de bon dans la société, l’interpénétration des réseaux sociaux et médias avec nos existences IRL et leurs interconnections contribuent ainsi à la violence générale et au mal-être d’un monde qui se transforme peu à peu en cyclone dévastateur dont on ne sait pas ce qu’il en adviendra…

Alors que nous approchons de la Pentecôte et que par la grâce de l’Esprit Saint chacun était capable de comprendre dans sa langue les témoignages des apôtres, la question se pose ainsi : et nous, participons-nous à cette chute d’une nouvelle tour de Babel dans laquelle chacun plus personne ne semble se comprendre ?

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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Un commentaire

  1. Vous avez une solution toute simple :
    a) à quiconque invoque  » on …  » , lui rappeler cette maxime du Deuxième Régiment de Cuirassiers :  » On ! Vous avez dit On ! On … On est un con qui n’a pas de matricule ! Question suivante ?  »
    b) à quiconque se dissimule dans l’anonymat , lui rappeler l’article 648 du code de procédure civile :  » Tout acte d’huissier de justice indique, indépendamment des mentions prescrites par ailleurs …Si le requérant est une personne physique : ses nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance … Ces mentions sont prescrites à peine de nullité .  »
    En conséquence , décliner sa propre identité , et inviter le contradicteur à décliner la sienne . S’il refuse , il suffit de lui dire :  » Vous n’existez pas .  » Je ne discute pas du fond , quelqu’un qui n’existe pas ne peut parler . Interlocuteur suivant ?
    c) à quiconque , tel le hors-bord , fait beaucoup de bruit , va très vite , mais ne va nulle part , quand il prend la parole , déclencher le chronomètre , ne surtout pas l’interrompre , puis quand , épuisé de son monologue , il se tait , arrêter le chronomètre , le féliciter de la profondeur de sa pensée , lui rappeler Boileau ( Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément ) , et l’inviter à résumer sa pensée en une phrase : un sujet , un verbe , un complément , ce sera parfait … Et vous lui rendez la parole .
    d) si l’épreuve est concluante , lui poser cette question :  » acceptez-vous la disputatio ?  » : la disputatio , c’est , depuis la loi des 12 tables ( 451 avant JC ) , l’alpha et l’oméga de la justice : le demandeur présente ses moyens et prétentions , puis se tait ; le défendeur réfute les moyens et prétentions du demandeur , puis se tait ; le demandeur réplique aux moyens et prétentions du défendeur , puis se tait ; et ainsi de suite jusqu’à ce que les deux parties déclarent jeter l’éponge , même après un an ; alors , et alors seulement , le juge tranche .
    C’est une ascèse de la pensée , car il faut réfuter tous les arguments adverses , sans en éluder un seul , sinon le juge le relève , et déclare aussitôt gagnant l’adversaire ; l’équivalent d’un  » échec et mat  » .
    Avec ces quatre conseils , vous devriez faire le ménage .

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