Cette année, la traditionnelle fête des brodeuses qui a lieu a Pont l’Abbé ce week-end (14 et 15 juillet) change de nom et devient « Festival des brodeuses ». Un changement pour un événement majeur du pays bigouden qui l’ancre parmi les grands moments de l’année, dans le sillage du Festival de Cornouaille ou du Festival Interceltique de Lorient ou de Kan al Loar.
Il faut dire qu’en 2018, la fête des brodeuses célèbre sa 65ème édition, et les spectateurs pourront profiter de superbes concerts (Carlos Nuñez est de la partie cette année) et défilés aux costumes richement brodés, patrimoine riche que certains voudraient voir classer au patrimoine de l’Unesco.
De la fête au festival
Créée en 1954, la Fête des Brodeuses est l’une des plus anciennes manifestations traditionnelles de France. Elle a pour origine l’élection de la « Reine des Brodeuses », élection dont la première eut lieu en 1909. Cette tradition mobilisait à cette époque les nombreux ateliers de broderie que possédait la ville. C’était parmi les ouvrières de ces ateliers qu’était choisie la reine qui devait représenter la profession toute entière.
Créée en 1954, la Fête des Brodeuses est l’une des plus anciennes manifestations traditionnelles de France. Elle a pour origine l’élection de la « Reine des Brodeuses », élection dont la première eut lieu en 1909. Cette tradition mobilisait à cette époque les nombreux ateliers de broderie que possédait la ville. C’était parmi les ouvrières de ces ateliers qu’était choisie la reine qui devait représenter la profession toute entière. Depuis, cette fête est restée très authentique et traditionnelle. On peut y voir plus de 1200 costumes dans les rues et sur scène.
La messe aura-t-elle lieu ?
Une question se pose cependant : alors qu’on met en avant le patrimoine breton et qu’on en fait la promotion comme outil d’avenir, une disparition de taille cette année encore, qui ne fait que confirmer la tendance des années précédentes.
En effet, le site internet de la Fête des Brodeuses dit que « le dimanche est le point culminant de la manifestation. Il débute par une messe bretonne suivie d’un grand défilé d’une trentaine de cercles celtiques et bagadoù (ensemble de sonneurs). Nombreux sont aussi les enfants en habit bigouden qui se font une joie d’y participer. Pratiquement tous les costumes et coiffes de Bretagne sont représentés ».
Sur le net, vous ne trouverez donc aucune indication cette année quant à cette messe en breton / bilingue. Pas même sur le site internet de la fête et sur le programme ! Cette fameuse messe, qui avait déjà été décalée les années passées au samedi soir, semble avoir véritablement disparu des radars depuis 2015.
Nous avons voulu en savoir plus.
Contacté par la rédaction, un bénévole nous a assuré qu’il ne s’agissait pas de leur fait. Il ne s’agit donc ni d’un oubli, ni d’une volonté de l’organisateur, du moins directement. Et pour cause…
Impossible d’accéder à l’église
Un contact à la paroisse nous a confié qu’il est impossible de stationner et d’approcher de l’église, ce qui depuis plusieurs années a remis en cause cet événement au sein de l’événement. Des messes sont proposées dans les paroisses attenantes. Mais celle qui, inscrite dans une tradition de 60 ans, était le point de départ d’une journée d’exception, n’est plus.
Cette disparition nous semble consternante, et plusieurs personnes nous ont fait part de leur incompréhension face à cette disparition. Pour elles, la paroisse se doit de proposer une messe en breton ou bilingue à cette occasion.
Il serait souhaitable que d’un côté les organisateurs fassent le nécessaire pour que l’on puisse s’approcher de l’église (même si l’on comprend aisément que l’on ne puisse y stationner, mais un peu de marche à pied n’a jamais fait de mal), et que de l’autre côté la paroisse puisse proposer – à l’église des Carmes ou dans un lieu proche et accessible – la messe qui, enracinée dans la tradition, peut toucher plus d’un breton ou touriste. Car les périphéries, ce sont aussi tous ces non-habitués de la paroisse, ces festivaliers qui au détour d’un cantique breton s’ouvriront peut-être à la foi de nos ancêtres. S’exiler pour des questions pratiques qui ne sont pas insurmontables laisse donc dubitatif.
Rassurons-nous cependant : la grand-messe footballistique va quant à elle être retransmise en direct sur écran géant sous chapiteau. Panem et circenses…
Encore un triste exemple de la déchristianisation !
Seigneur prends pitié!
Ur vezh! Ur weach ouzhpenn ar pezh a gont eo ober plijadur d’an douristed ha netra ken.
Renerien ar barouz n’o deus koustians vreizhat ‘bet.