Nous entamons ici une nouvelle rubrique, qui proposera régulièrement des témoignages divers de personnes qui ont été marquées par la Bretagne et la culture bretonne, et ayant un lien avec l’Eglise. Aujourd’hui, nous vous proposons le témoignage du Père Olivier, qui garde une très grande reconnaissance pour ce qu’il a reçu dans le cadre des veillées d’adorations eucharistiques avec musique et chants bretons.
Arrivé à Lorient par mon travail en 1998, je ne connaissais à peu très rien de la Bretagne. Ingénieur BTP de la Marine nationale, ma mutation à Lorient était pour moi une affectation à une ville de France « comme une autre » … Et pour mon esprit de banlieusard, « comme une autre » signifiait quelque chose d’assez pauvre.
Mon premier contact avec la Bretagne a été violent. En proposant mes service au mouvement scout local, je me suis trouvé dans un groupe de personnes qui avaient presque toutes un prénom que j’entendais pour la première fois : Eflamm, Enora, Goulven, Ronan, Nolwenn, Gwenegan, Gildas, Azilis, … Ensuite, dans mes ballades du week-end, les noms de lieux en « Ker… » et en « Plou… » m’exaspéraient. Ils me donnaient l’impression d’être en pays étranger. En cherchant une maison où habiter, je m’étais promis de trouver un endroit qui « sonnerait français ». J’ai atterri à Kervignac, village de Keroman !
La fraternité chrétienne, et la fraternité scoute, m’ont fait dépasser mes sentiment négatifs, et j’ai été embarqué dans un projet d’animation de veillées de prière avec chants bretons et musique celtique. Je me suis laissé prendre par la musique, et par la beauté. Mais plus encore, je me suis laissé accueillir par ces amis, passionnés de Dieu et de la Bretagne. J’ai découvert la musicalité de la langue bretonne, le charme de la musique, la joie simple de la danse, la rudesse et la force du tempérament, et sa générosité. Des bretons m’ont accueilli comme leur ami, et la Bretagne est devenue mon amie.
Quand j’ai entendu l’appel de Dieu à devenir prêtre, après un an et demi en Bretagne, l’hésitation était encore grande pour choisir le lieu où m’enraciner. C’est par défaut (dans mon esprit, mais sans doute pas dans celui de Dieu) que je suis entré au séminaire de Vannes, à l’essai. L’essai a été transformé. Sans fracas, mais comme pour le renard du petit prince, par adoption. La Bretagne, le Morbihan m’a adopté, et c’est devenu mon pays.
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Beau témoignage. Merci