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« VAINCRE OU MOURIR » : L’ENVERS DE L’HISTOIRE OFFICIELLE

Amzer-lenn / Temps de lecture : 1 min

Certes, le montage est un peu maladroit, avec des longueurs inutiles et une surreprésentation de scènes violentes; oui, la bande son a quelques faiblesses, entre une musique omniprésente et des dialogues parfois inaudibles; oui encore, il n’est pas toujours facile de comprendre le sens, pour la bonne compréhension du film, de l’inclusion de quelques courtes séquences,  a priori déconnectées du déroulé général. Mais le film « vaincre ou mourir », qui retrace la vie de Charette, le général chouan qui résista aux forces républicaines venues pacifier la Vendée entre 1793 et 1796, ce film-là, en dépit de quelques lourdeurs, vaut la peine d’être vu.

Pourquoi ?

Pas pour une quelconque exaltation de la royauté, ni pour une dimension religieuse, mais tout simplement parce qu’il fait oeuvre de pédagogie et tente, à sa manière, de rétablir quelques vérités historiques sur cette atroce guerre d’il y a plus de deux siècles. Ces vérités, ou plutôt ces faits historiques devrions-nous dire, ont été très vite expédiés dans les manuels d’histoire officielle, car gênant la construction du roman national français. Le déconstruire, ou en tout cas rétablir quelques faits  passés sous silence, ne peut être que profitable à toute personne soucieuse de mieux comprendre le présent en s’appuyant sur le passé. La vérité, surtout en matière d’histoire, n’est pas une : malheureusement, elle est souvent présentée comme telle.

À propos du rédacteur Mickaël

Lecteur régulier d'Ar Gedour, Mickaël propose de manière ponctuelle des articles sur l'actualité en Bretagne.

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6 Commentaires

  1. Oui ne boudons pas notre plaisir, surtout qu’en plus Charette est Breton de naissance !

  2. Le film est une réussite, malgré quelques faiblesses compréhensibles quant au faible budget et au temps réduit de tournage, comme au manque de figurants, aurait pu mieux faire sur quelques détails historiques qui aurait pu l’ancrer davantage dans la vraissemblance historique. :

    -premiere remarque : L’image des insurgés principalement armés de fourches en bois brise toute vraissemblance. Même en l’absence de fusils, il y avait suffisamment d’armes létales dans les outils agricoles entre faux remontées (la fameuse baïonette des Blancs), couteaux à pressoir, fourches en fer, piques bricolées, serpes enmanchées Sans compter que beaucoup d’insurgés des premiers jours étaient déjà armés de fusils de chasse. Voir brandies ces fourches en bois pour la fenaison à l’usage des enfants fait peu crédible et dénote un amateurisme sans prise de considération de bons conseillers historiques. D’autant plus que l’on continue à voir branbies ces ridicules fourches de bois au cours de la rébellion, alors, que peu à peu, tout le monde est bien équipé en fusils pris sur les Bleus. Cela sent encore trop le son et lumière et la mauvaise image d’Epinal du paysan qui va combattre la république armé d’une simple fourche en bois. Cela perd en crédibilité. De même, Charette aurait pu être représente avec son arme favorite, son espingole, tromblon utilisé à l’époque dans la Royale.

    -Seconde remarque : la scène de célébration de la victoire où l’on voit les troupes de Charette danser une danse totalement fantaisiste inspirée de la musique irlandaise avec des cornemuses de fantaisie à trois bourdons (où l’on voit bien que ce ne sont pas les figurants qui jouent.
    Selon le témoignage d’une cantinière bleue qui avait été faite prisonnière par Charette et invitée à danser par lui, on sait que sa danse préférée était la Maraîchine qui est encore dansée au sud de la Loire entre Pays de Retz et Marais breton Vendéen.
    Il y a suffisamment de sonneurs de veuze et de danseurs de maraîchine pour rendre justice à Charette plutôt que d’inventer une pseudo-danse de villageois à consonnance irlandaise.
    Cela aurait rajouté en crédibilité. J’ai déjà remarqué cela avec agacement au Puy du Fou. Si l’on veut faire un peu de reconstitution historique, cela ne coûte guère plus d’apprendre à danse rla maraîchine. Il manquait d’ailleurs cette scène attestée où Charette invite la cantinière des Bleus à danser la Maraîchine avant de la relâcher.

    -Troisième remarque : la pilosité des figurants, cela manque de poils et de perruques.
    Beaucoup de figurants ont des coiffures actuelles.
    Autant pour les acteurs principaux Bleus, comme Blancs, c’est assez respecté, avec cheveux mi-longs et rouflaquettes, autant pour les figurants, ce n’est guère crédible de voir des barbus aux
    cheveux courts. Le soldat républicain comme le vendéen avait les cheveux longs, le cavalier républicain avait des nattes, et portait la moustache. C’est pourquoi, quand on demande de tondre les prisonniers pour les reconnaître, on n’y croit qu’à moitié. Cela manque de perruques pour ceux qui n’ont pas la patience de porter les cheveux longs

    Quatrième remarque : l’absence de la figure du général bleu Haxo : véritable antagoniste de Charette (1749-1794) , aussi rusé et courageux que lui, mort les armes à la mai, contre les Vendéens. Charette aurait pleuré à l’annonce de sa mort en disant que « c’était un brave! »
    On ne lui met comme antagonistes que des couards.

    Enfin, question budget, le décor du Puy du Fou est utilisé et usé jusqu’à la corde. Il manquait une grande place pour l’exécution de Charette avec des centaines de soldats comme figurants au peloton d’exécution. Au passage, Charette a accepté de recevoir les derniers sacrements d’un prêtre jureur, faute de mieux.

    Quelques remarques qui n’ôtent rien aux qualités du film.

    • Entièrement d’accord avec ces commentaires. On peut ajouter l’utilisation de chiens incongrus pour la battue dans les bois. Il devait s’agir de dogues ou mâtins. Concernant les costumes, il y a un manque évident de moyens… On ne se bat pas avec des costumes villageois. L’inhumation hors cimetière (terre consacrée) est un pis aller, mais nullement appropriée. L’utilisation d’images, décors du Puy du Fou, pour représenter la place du Bouffas ou la place Viarme à Nantes est aussi peu crédible. Ce sont là des détails insignifiants au regard de l’intérêt du film.
      Par ailleurs, les Bretons devraient se poser quelques questions et les reposer à leurs élus : le film a été cofinancé par le département de la Vendée où les lieux de mémoire sont entretenus, où les élus ne manquent pas une occasion de célébrer et de rappeler les faits historiques, tandis qu’en Bretagne… la dernière présence d’un élu (quelque soit son étiquette) sur la tombe de Cadoudal, de Jean Jan, de Guillemot, de Boishardy… date de quand ? L’ensemble de la classe politique bretonne, y compris les régionalistes, autonomistes et indépendantistes, est révisionniste et négationniste. Les Vendéens ont entretenu et conservé une mémoire que les Bretons ont perdu et que les universitaires bretons ont soigneusement réécrite dans le « sens » de l’histoire.

    • Je n’ai pas encore vu le film, mais vos remarques rejoignent mes points de vue d’historien sur les films à prétention historique français: où sont les conseillers? Comme vous, je ne comprends pas ces erreurs basiques. Bravo pour l’espingole, nuance: Charette n’était pas « chouan » mais « vendéen », mais Breton (famille au Parlement de Bretagne) comme la majorité de ses troupes (Paydrets….). Il y a une fâcheuse tendance à oublier que le nord de la « Vendée militaire  » était de Bretagne! Pour finir, bravo à M. de Villiers, devenu Vendéen de coeur: la Bretagne manque cruellement d’un homme comme lui, qui aurait pu crever l’écran avec Pierre Mauclerc ou le général Cadoudal. Doué ha mem Bro!

  3. On sent en effet que le film tourne un peu en rond sur les mêmes décors du Puy de fou que l’on voit et revoit en boucle. J’epère que pour les prochains films, avec le succès, la production du Puy de Fou pourra avoir accès à d’autres décors plus « grandeur nature », car on reste un peu frustrés.
    C’est sûr que ce serait difficile d’obtenir pour une journée de tournage la place du Bouffay à Nantes, mais pourquoi pas une place ressemblante avec un peloton d’exécution plus conséquent.
    Pour les chiens, j’ai tiqué aussi ; d’un autre côté, ces chiens (les mâtins) ont quasiment disparu, donc difficulté d’en avoir pour le film.
    Davantage d’armes de fortune, et cela ajoutera en qualité aux futurs films, mais de grâce, stop aux fourches de bois ! Pour les costumes, on peut mieux, mais ce n’est pas la priorité.
    Il est vrai que Charette se retrouvait à la lisière géographique et stratégique entre Chouannerie et Vendée militaire, mais il appartenait à cette dernière.
    Sur le plan musical, Charette était aussi accompagné par la veuze en allant au combat, et cela manque. Il y aurait sûrement des conseillers historiques bénévoles pour amélioere la qualité des futurs films.
    Quant à la place des élus aux commémorations, on en est hélas encore loin.

  4. je ne sais pas si c’était le cas dans toutes les salles mais le son était assourdissant ( Pau lescar)

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