Le samedi 26 avril 2014, il y a dix ans cette année, les voûtes de l’église Saint Yves des Bretons (Rome) avaient résonné des cantiques bretons lors de la veillée d’adoration eucharistique proposée par le Père Guillaume Le Floc’h (alors recteur du lieu) et du groupe Gedour ar Mintin, originaire du diocèse de Vannes (cf photo ci-dessous), veillée soutenue par de nombreuses personnes en amont comme en aval et qui aura marqué l’histoire de Saint-Yves -des-Bretons. Il faut dire que l’équipe de bénévoles, autour du Père Guillaume Le Floc’h, avait pavoisé l’église aux couleurs de la Bretagne et préparé les lieux pour accueillir les très nombreux pèlerins.
De nombreuses veillées de prières avaient lieu dans Rome, en diverses langues et dans les diverses églises nationales. E brezhoneg ivez…
A 21 heures, la veillée commença au son de l’orgue et de la bombarde. Ce furent alors environ 250 personnes qui se pressèrent dans le petit édifice et sur le parvis pour préparer dans la prière la double canonisation des Papes Jean-Paul II et Jean XXIII. 250 personnes, c’est beaucoup pour cette église de taille modeste. On apercevait Monseigneur Centène, évêque de Vannes, qui peinait à trouver de la place. D’autres évêques et prêtres, bretons ou étrangers, avaient aussi fait le déplacement et étaient dans l’assemblée. Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor était également présent… Aussi dans les rangs des étudiants des Missions Etudiantes de Vannes et de Lorient (dont des mexicains chantant en breton), des jeunes de Loire Atlantique, des personnes venant de Rennes et de Brest, de Vertou ou de Nantes, de Lannion et de Paris, ou encore des Bretons de Rome. Personne n’est là pour se montrer. Tout le monde était là pour vivre ce moment unique : une veillée comme il n’y en a alors pas eu depuis au moins 400 ans dans cette église bretonne dédiée au saint patron des Bretons, rassemblant des ressortissants des cinq départements et de la diaspora, mais pas seulement… Le cardinal Alain de Coativy, à l’origine de cette église nationale ( et inhumé en la basilique Sainte Praxède – Rome), et tous les Bretons qui ont prié en ces lieux à travers les siècles, se retrouvaient sûrement dans cet instant de prière…
Les moments musicaux avec chants polyphoniques en breton et en latin (Adoramb holl, alleluia inour de zoue, re vo melet, anima christi) alternaient avec des moments de silence et de méditation auprès du Saint Sacrement. L’orgue, l’alto ou la flûte irlandaise accompagnaient le silence des notes s’envolant de ce petit morceau de Bretagne vers le ciel italien. Beaucoup de monde chantait. Certains se laissaient porter. Les confessions avaient lieu dans la petite sacristie attenante.
Que ce soit par la communication importante qui a été faite en amont sur les sites officiels, par les divers médias grand public, les sites bretonnants, les réseaux sociaux ou encore par le bouche à oreille, cette veillée aura drainé de nombreuses personnes et les aura conquises. Elle aura aussi attisé la curiosité de nombreux journalistes venus interroger le recteur. “Le coté celtique annoncé a sans doute aussi attiré des curieux”, a dit Mgr Centène au journal La Croix, peu surpris de voir Saint-Yves-des-Bretons aussi pleine.
“C’était magnifique” nous disait ainsi Marie-José. Ou encore Véronique qui indiquait qu’elle “a vécu une forte expérience grâce à la qualité des chants, des choeurs et de l’interprétation des instruments…”
De nombreuses personnes ont témoigné alors avoir vécu un moment fort et avoir été touchés au plus profond d’eux mêmes, par la prière et par les chants. Il faut dire qu’entendre et chanter, avant de se séparer, le “Da feiz hon Tadoù kozh” (chant à la foi de nos ancêtres) dans cette église multiséculaire et haut lieu spirituel et historique, en ce moment lui-même historique, avait de quoi remuer les tripes de chacun, achevant ainsi en apothéose une heure trente d’adoration et de prière. “Prions pour la Bretagne : qu’elle se rappelle son héritage chrétien et soit encore et toujours infatigable missionnaire”, disait une des intentions. La prière portera sûrement. Toujours est-il que cette soirée aura aussi été un phare rayonnant de la Bretagne dans la ville éternelle, montrant aux différentes nations du monde une Bretagne toujours vivante et chrétienne, présente pour la canonisation du Pape qui était venu en 1996 à Sainte Anne d’Auray et avait su s’adresser à eux en breton.
Une association de soutien à Saint Yves des Bretons
A Rome, depuis le début du XVème siècle, les Bretons ont leur église : Saint-Yves-des-Bretons. Fondée en 1455, soit avant la réunion de la Bretagne au domaine des rois de France, cette église détruite et reconstruite plus petite au XIXème siècle fait en quelque sorte partie du patrimoine breton : une église bretonne au-delà des Alpes, ou le rayonnement de la Bretagne encouragée par la Fest’Yves bien avant l’heure.
Le saviez-vous ? Depuis peu, et nous nous en sommes déjà fait l’écho, les statuts d’une association visant à soutenir cette église ont été déposés. L’idée de créer une association des Amis de Saint-Yves des Bretons à Rome s’est récemment concrétisée et le siège a été établi à la Maison Saint-Yves de Saint-Brieuc, avec le bienveillant appui de Mgr Denis Moutel. Les statuts ont été déposés à la Préfecture des Côtes d’Armor.
L’association, présidée actuellement par Bernadette Malgorn, a vocation à réunir « les personnes physiques ou morales soucieuses de maintenir et conserver le capital matériel et immatériel que constitue l’existence de l’église Saint-Yves des Bretons, sise vicolo della Campana à Rome ». Il s’agit « de soutenir les Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette dans la conservation, l’entretien et la valorisation de ce monument dédié à Saint-Yves. Pour ce faire, l’association devra promouvoir et fédérer toutes les bonnes volontés, qu’elles soient françaises (principalement issues de Bretagne) ou italiennes. »
Pour cela, l’association s’efforcera par des publications, conférences, visites ou événements, de rappeler les souvenirs et les traditions qui s’y rattachent et d’entretenir ainsi entre la Bretagne et Rome la liaison culturelle et spirituelle qui apparait comme une constante historique.
Par votre engagement au service de la justice et du droit, votre attachement au patrimoine, votre fibre patriotique pour le patron de la Bretagne ou votre amour pour Saint-Yves en ses figures d’avocat, de juge et de prêtre, vous pouvez éprouver un intérêt pour cette initiative qui mérite d’être soutenue.
Nous vous proposons de télécharger le bulletin d’adhésion et de le renvoyer à l’adresse indiquée. Vous pouvez même mentionner que vous avez connu cette initiative par Ar Gedour.
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