Parce que sur le diocèse de Vannes, peu de paroisses ont connaissance de ce document, nous reprenons ici une partie du Projet Missionnaire breton « Communion pour la mission » indiquant des perspectives pastorales et missionnaires dans le domaine du breton et de la culture bretonne. Nous reviendrons régulièrement sur ce document, quelques années après sa diffusion, maintenant que notre lectorat a fortement augmenté, et nous invitons chacun de nos lecteurs à rappeler dans leurs paroisses l’existence de ce document (que vous pouvez télécharger ici) signé de Mgr Centène, évêque de Vannes. Un résumé est disponible sur ce lien.
Au moins un chant breton chaque dimanche
Oser le breton dans les célébrations, c’est proposer déjà des messes bilingues, en veillant à ce qu’il y ait un document avec les traductions. Si ce projet invite à communiquer aux paroisses l’existence de ce projet missionnaire breton, il faut aussi « insister auprès des responsables liturgiques paroissiaux pour qu’ils mettent régulièrement lors des célébrations un ou des éléments de la liturgie en breton (chant d’entrée, chant de communion, chant de sortie, prière pénitentielle, Gloria, psaume, alleluia, refrain de prière universelle, sanctus, anamnèse, agnus…). »
Nous pouvons citer par exemple les paroisses de Sainte-Anne-d’Auray, de Ploemeur, de Kernascléden et de manière plus occasionnelle de Pontivy mais toutefois régulière, qui intègrent au moins un cantique breton à la messe dominicale. Autrement dit, chaque dimanche devrait voir au moins un cantique en breton dans chaque paroisse.
Mentionnons l’effort qui est fait lors des messes à dimension diocésaine de la Semaine Sainte, de confirmation ou encore des ordinations pour inclure au moins un chant en breton, voire intégrer des couplets en breton dans un chant en français dans la liturgie.
Une messe à dominante bretonne régulière
Le document précise aussi que « de temps en temps (une fois par mois, par trimestre, par an), une messe à dominante bretonne soit proposée dans la paroisse : par exemple que tous les chants soient en breton mais que la liturgie soit en français ». Ce qui permettrait aux paroisses qui n’ont pas de prêtres brittophones d’avoir toutefois de manière régulière une messe à dominante bretonne, comme à Kernascléden le 1er dimanche du mois (messe en français, latin et breton).
Du breton dans nos pardons
Le document ajoute « qu’il faut insister pour que, lors des pardons, une place significative soit réservée au breton (toujours avec une traduction des documents) ».
Nous avons pu remarquer que tous les pardons qui mettaient de côté la langue et plus largement la culture bretonnes déclinaient ensuite rapidement. C’est cet enracinement qui participe aussi à toucher les coeurs.
Enfin, il est indiqué qu’il faut encourager la mise en place d’une célébration intégralement en langue bretonne, dans un rythme à déterminer avec l’équipe paroissiale.
A ce jour, sur le diocèse de Vannes, en-dehors des pardons, il y a une messe en breton :
- à Sainte Anne d’Auray, le 1er dimanche de chaque mois (10h30)
- à Ploemeur, le troisième vendredi de chaque mois (18h30)
- Pour Noël, une messe entièrement en breton à Ploemeur, Pontivy, Crac’h.
- Pour le Grand Pardon de Sainte Anne d’Auray, le 26 juillet (9h)
- Pour le Festival Interceltique de Lorient
- A Langonnet, à l’occasion de Gouel Broadel ar Brezhoneg et du Pardon paroissial
Il y a aussi une messe en français, latin et breton :
- le 1er dimanche du mois à Kernascléden (11h)
- Pour Noël à Lorient (église St Louis)
S’intéresser à la culture locale pour mieux toucher les gens
La commission diocésaine pour la Pastorale en langue bretonne du Diocèse de Vannes invite donc tous les prêtres, diacres et paroissiens qui liront ce document à tout faire pour mettre en oeuvre les actions de ce projet missionnaire. Beaucoup de gens aiment la culture bretonne, et nous le voyons dans la fréquentation des festivals ou des festoù-noz, ainsi que dans l’engagement dans les bagadoù et cercles celtiques (avec d’ailleurs une population jeune), montrant l’intérêt et leur attirance pour la culture bretonne.
Monseigneur Guillon, alors évêque de Quimper & Léon, suite à la création d’une commission Langue et culture bretonnes créée dans le diocèse, en vue, notamment, de « promouvoir l’utilisation de la langue bretonne dans la vie de notre Église diocésaine là où c’est possible et souhaitable » insistait sur l’attention aux jeunes générations. Dans un document consultable ici et dans la ligne de ce que dit aussi le diocèse de Vannes, il rappelait que notre Eglise choisit d’évoluer en encourageant les nouvelles générations à prendre leur place dans sa vie courante. Bien des jeunes, y compris des non bretonnants, manifestent un vif intérêt à la langue et la culture bretonnes. La prise en compte par nous de cet intérêt lorsque nous annonçons l’Evangile les rendra mieux disposés à entendre cette annonce.
A l’heure où certains parlent évangélisation des périphéries, il est évident que c’est en proposant une liturgie enracinée dans la culture du territoire que nous serons capables de les toucher, Dieu se chargeant du reste du travail.
C est vrai en Bretagne tout le monde parle breton et pourquoi pas en latin !!!! du folklore tout ca….
Ah oui ?
Imaginons une seconde que l’anglais prenne la place du français en Europe et plus particulièrement en France, que la messe ne soit plus qu’essentiellement en anglais comme la vie quotidienne… puis que vous soyez amenés à laisser de côté la langue française parce que des gens dirait que chanter en français serait « du folklore tout ça… » (sic) vous réagiriez comment ?
C’est exactement ce qui se passe pour la Bretagne : on coupe les racines, on coupe la langue, on empêche les locuteurs de vivre dans leur langue, puis après, histoire de bien enfoncer le clou, on termine par dire qu’utiliser sa langue, c’est du folklore. Comme disait Milan Hübl, historien tchèque : “Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite.“