La Bretagne a toujours été un territoire plurilingue, les différentes langues en usage ont peu à peu façonné son identité, ses coutumes et traditions au fil de l’histoire. Ce territoire a aujourd’hui la richesse de conserver deux langues de France le breton et le gallo (« patrimoines de la France » comme le définit l’article 75-1 de la Constitution). Ces deux dernières sont d’ailleurs reconnues depuis 2004 comme langues de Bretagne par le conseil Régional de Bretagne. C’est pourquoi, pour conserver cette richesse de « la maison commune » (Laudato Si), l’enseignement catholique s’engage pour leur conservation et leur promotion au sein de ses établissements.
Enseignement bilingue français-breton
« Faire aujourd’hui le pari d’une éducation bilingue pour nos enfants, c’est leur donner de réels atouts pour leur épanouissement, leur développement personnel et l’apprentissage des langues étrangères. » – Stéphane Gouraud, directeur diocésain du Morbihan et président de la Commission de Pilotage pour la Langue Régionale.
Ce qu’en dit l’Enseignement catholique Bretagne : « La langue bretonne s’inscrit dans notre histoire et celle de notre Région. Autrefois langue du quotidien, sa pratique s’en est amoindrie au sortir de la seconde guerre mondiale. Cependant, la langue bretonne est toujours présente à l’échelle régionale et cela a été possible grâce notamment aux institutions scolaires qui n’ont jamais cessé de proposer des enseignements dans cette langue. » Cette offre scolaire se justifie notamment car maîtriser le breton offre bien plus qu’un moyen supplémentaire de communication. C’est permettre au locuteur d’y trouver un enrichissement personnel considérable, une occasion de participer à la (re-)transmission d’une langue, et continuer à la faire vivre.
Pour se former au métier d’enseignant au sein des filières bilingues de l’Enseignement Catholique de Bretagne, il existe plusieurs parcours qui s’adaptent à chacun. Pour se former au métier d’enseignant au sein des filières bilingues de l’Enseignement Catholique de Bretagne, il existe plusieurs parcours qui s’adaptent à chacun.
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Je maîtrise déjà la langue. Si j’ai déjà un niveau attesté de maîtrise du breton, il faut attester d’un niveau master (des formations spécialisées pour devenir enseignant au sein des filières bilingues existent), et obtenir le concours (des concours spécifiques pour les enseignants des filières bilingues existent) ainsi que l’accord collégial. Le master MEEF parcours Professeur des écoles bilingues proposé par l’ISFEC est dispensé sur 3 sites : Brest, Rennes et Vannes.
- Je suis novice, deux possibilités. Je ne suis pas enseignant et peux me former à la langue et au métier d’enseignant Je suis déjà enseignant et je me forme uniquement à la langue
ecole.bzh, le site pour trouver une école en breton !
Pourquoi choisir le bilinguisme français-breton ? Un enfant construit sa faculté de langage entre 0 et 7 ans. Cette faculté ne se construit qu’une seule fois dans la vie. C’est dans cette période que l’enfant développe son oreille et sa capacité à articuler des sons. Il profite de tout ce qu’il peut entendre pour se former. Entendre plusieurs langues est pour lui une source d’enrichissement et d’épanouissement. Le bilinguisme se construit de manière intelligente et stimulante pour l’enfant quand la langue se rapporte à son environnement culturel, affectif et social.
En Bretagne, le breton est la seconde langue la plus parlée après le français. Elle est présente naturellement dans notre quotidien, noms de lieux, de personnes, médias, internet, réseaux sociaux, édition, centres de loisirs et de plus en plus dans le monde professionnel.
Questions / Réponses les plus fréquentes
- Deux langues, si jeune, n’est ce pas trop ? Non, l’apprentissage précoce consolide les acquisitions de la première langue, et favorise l’épanouissement et la construction personnelle.
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Pour être un « vrai bilingue », est-ce nécessaire de parler les deux langues parfaitement ? Cette idée que les bilingues doivent être performants dans tous les domaines de la langue (oral, écriture, lecture, écoute) de manière égale et de plus, avoir une parfaite connaissance des deux cultures est une idée fausse et ancrée chez de nombreuses personnes. Il existe en général un léger déséquilibre entre les deux langues parce que le bilingue utilise chacune d’elles dans des domaines ou des activités différents (maison, travail, école…).
[CC BY-NC-ND : Partage autorisé sur un autre site à condition de citer Ar Gedour en entête avec un lien cliquable. En savoir plus]
Parler du « gallo » comme si c’était une langue équivalente au breton est ridicule. Les parlers gallos n’ont pas de littérature, de Barzhaz Breizh, 20.000 écoliers, l’adhésion de 80 % des bretons qui ne s’y trompent pas. Quand à la vie religieuse il n’y a absolument rien.
C’est bien le discours de certains courants idéologiques identitaires, que de « le patois gallo n’est qu’un problème à régler chez l’orthophoniste ». Edifiant n’est-ce pas ! Discutez avec les locuteurs honnêtes du gallo pour comprendre qu’on ne peut hiérarchiser le besoin de reconnaissance des histoires individuelles et collectives, que la dignité d’untel n’est pas supérieur à la dignité d’un autre. Quand à dire que la vie religieuse est vide en Haute Bretagne, c’est aller bien vite en dénigrement. Le breton n’a vraiment pas besoin de casser des cailloux sur le dos du gallo. Les chrétiens ont là-aussi un rôle à jouer dans la réconciliation des personnes avec leurs histoires humaines, plus que d’alimenter les oppositions, les frustrations, les accusations … Bien-sûr, les politiques linguistiques doivent être être adaptées à l’historique des pratiques et aux besoins exprimés des populations, mais c’est autre chose.
Klevet am m’eus » hep brezhoneg Breizh ebet » abaoe va bugaleaj . ret eo da gellen ar vrezhonek e Breizh a-bezh en abeg da savetein hor yezh . Re alies , breman an tud zo a enep ar vrezhonek e Breizh uhel .
Dalc’homp sonj ive ar vrezhonek a oa war-gil dirag ar galleg rak gwechall gozh ar veven a oa pell etre ar ster Renk , ar Wilun hag a hed ar ster Erdr .
Setu perag , profan a reomp an diuz splann evit ar bobl vreizhad , ar vrezhoneg da gentan ha ar yezh galleg = (gallaoueg) mardouen .
Pep hini a zleo da zibab pa a venn ar gerent da rein ur yezh broadel staliet e Breizh . Eeun eo !
L’enseignement catholique s’engage pour le Breton et le Gallo, et d’une manière générale les langues régionales et c’est une très bonne chose.
Concernant le Breton et le Gallo. Toute langue a droit de vie sur son territoire.
On entend souvent des oppositions breton gallo, alors que cela se complète historiquement parlant. Ainsi, lorsque l’on entend que le Breton n’a pas sa place en Haute Bretagne, car il n’y a jamais été présent, c’est une erreur et un mensonge historique. Le brittonique continental ou Breton était parlé pendant plusieurs siècles sur l’ensemble du massif Armoricain. En témoigne l’ éthymologie des noms de lieux. Des ilôts essentiellement urbains de romanité se sont implantés avec l’empire romain. Le contact entre brittonique et langue romane, renforcé plus tard pat les échanges et invasions franques, ont donné naissance au Gallo. Cette langue est donc bien née du contact entre langue celtique et langue romane, et sa naissance aurait été impossible si le brittonique n’était pas présent initialement. Le Breton a donc historiquement parlant toute sa place sur l’ensemble de la Bretagne.
Pour ceux qui estiment que le gallo n’a pas sa place, je leur répond que, de par son histoire très ancienne en haute Bretagne, il a AUSSI toute sa place, aux côtés du Breton.
Mais ne nous y trompons pas: le gallo n’est pas une langue bretonne et Gallo vient bien de Gall, c’est à dire l’autre, distinct du « nous » dont parlaient les Bretons. Et c’est bien la langue bretonne qui a forgé l’âme bretonne, que l’on voit reflété dans les monuments religieux: une église, une chapelle en haute bretagne est très différente d’une église du Finistère par exemple…
Cependant, l’opposition entre Breton et Gallo ne sert que les Jacobins, qui ne souhaitent qu’une chose: une langue unique et la disparition ne nos langues dites régionales.
Enfin, je dirai aussi que pour sauver le Breton, et toute langue dite régionale, il n’y a que deux façons complémentaires à mettre en marche: faire des enfants et les élever en Breton ET rendre obligatoire l’apprentissage d’une langue régionale au même titre que l’Anglais par exemple. Inspirons nous du Pays de Galles…
En amzer-vreman, n’eus ket da dortal, ar Saozneg a zo unan eus an 2 yezh muioc’h implijet hakomprenet tamm-pe-damm er bed a-bezh.
Setu perag er Vro-ni , ret a vo kelenn 3 yezh d’ar skolidi yaouank. En ur kelenn ar Brezhoneg, ar Galleg hag ar Saozneg er skolioù Breizh, ar gerent a vo muioc’h techet da gas o bugale d’ar skolioú sorse. Evelse ‘vez graet en Euzkadi hag e Bro Katalunia.
J’entends souvent un son de cloche sur le fait qu’il n’existait pas de Breton en Haute Bretagne. Cela est entièrement faux : le breton était parlé dans toute l’Armorique, avec toutes ses variantes. L’arrivée de langue romane a fait ensuite reculer cette « frontière linguistique ». Ce n’est pas parce que pépé et mémé parlaient Gallo que le Breton n’existait pas sur ce territoire bien avant leur naissance. Dire que le breton est un produit d’importation en Haute Bretagne est donc un non sens. Certains gallésants souhaiteraient, par « équité », que le gallo soit présent sur toute la Bretagne, au même titre que le Breton. En faisant cela, il y aurait confusion et affaiblissement du Breton. Car sans le Breton, il n’y a pas de Bretagne…. Si le Breton était langue historique sur toute la Bretagne, ce n’est pas le cas du gallo qui n’a jamais, lui, été parlé en Basse Bretagne. Je rejoins donc « an Erminig » sur le fait que le Breton a toute sa place dans l’ensemble de la Bretagne historique, et en Haute Bretagne, Gallo et Breton ont toute leur place.