Saints bretons à découvrir
Abbaye de Landevennec
Photo EC / Ar Gedour (droits réservés)

3 mars : Saint Gwenolé,fondateur de l’abbaye de Landévennec (& Bhx Pierre-René Rogue sur le diocèse de Vannes)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min

Aujourd’hui nous fêtons Saint Gwenolé, l’un des principaux saints de Bretagne.

C’était au temps où les Bretons quittaient leur île, devant les envahisseurs saxons pour gagner l’Armorique. Winwalloë, fils de Gwen et de Fragan, naît près de Saint-Brieuc, à Ploufragan. Il est frère de Saint Jacut, Saint Gwezenneg et Sainte Klervi. Il serait aussi le neveu du roi Conan Meriadec. On le confie à saint Budoc qui tient une école monastique sur l’île Lavret (archipel de Bréhat). A 24 ans, saint Patrick d’Irlande lui apparaît en le priant de fonder un nouveau monastère. Il part avec 11 compagnons et se fixe d’abord sur l’îlot de Tibidi au fond de la rade de Brest, puis sur la rive opposée de l’Aulne, à Lantowinnoc, Landévennec actuellement. Son influence s’étendit bientôt sur une grande partie de la Cornouaille, et nombreux furent les disciples qui vécurent dans la mouvance de Landévennec : Gwénaël, Martin, Conogan, Idunet, Ratian, Rioc … La légende raconte qu’il aurait sauvé le roi Gradlon de l’engloutissement de la ville d’Ys.

Après sa mort, son culte se répand en Cornouaille bretonne et britannique. Dans l’abbaye de Landévennec, les moines ne manquent pas d’invoquer chaque soir “leur père saint Guénolé.” De très nombreuses paroisses de Bretagne sont placées sous son patronage en particulier Batz-sur-Mer.

Si l’on affirme traditionnellement que saint Guénolé est le fondateur de l’abbaye de Landévennec en 485, d’un point de vue historique son nom n’apparaît pour la première fois, sous la forme Win-Walloë, que dans le cartulaire de Landévennec où Gurdisten, vers 860, raconte sa vie dans un récit amplement hagiographique. Il est cependant possible de remonter un peu plus haut dans le temps si l’on admet que l’origine toponymique de Landévennec dérive de ce prénom. Le nom ‘Landévennec’ viendrait de Lan-towinnoc dérivant de lan-to-winwalloë, signifiant le lan (enclos monastique) du bienheureux Walloë, c’est-à-dire, le Lan de saint Guénolé. Comme la lettre de Louis le Pieux attestant sa rencontre avec l’abbé de Landévennec en 818 parle du ‘monasterio Landeuinnoch’ on tiendrait là un témoignage du tout début du IXe siècle attestant qu’un monastère portant le nom de saint Guénolé est déjà solidement implanté en ce lieu.

Si saint Gwenolé est aujourd’hui au calendrier, le sanctoral du Diocèse de Vannes célèbre quant à lui le bienheureux Pierre René Rogue, né le 11 juin 1758 à Vannes et décédé le 3 mars 1796 dans la même ville, victime de la Révolution française. Prêtre breton, il est un martyr de l’eucharistie. Refusant la Constitution civile du clergé, il resta à Vannes en secret pour assurer le saint ministère auprès des fidèles.
Condamné à mort, dans l’église même où il célébrait les saints mystères, il monta à l’échafaud en chantant les bontés du Seigneur.

Mab da Fragan ha da Santez Gwenn, breur da Wezheneg ha da Jagu, Gwenole a voe ganet er vro a zo bremañ hini Sant Brieg. Dedennet gant ar vuhez vanac’h, e voe fiziet Gwenole e Budog en devoa e vanati stok da enez Vriad, en enezenn Lavret.

Ne chomo ket ar manac’h yaouank gant Budog : mont a ra diouzh e du gant un dek bennak a gumpagnuned betek un enezenn e lenn-vor Brest, anvet bremañ Tibidi. Met dirak an diaes maz eo bevan war an dachenn vihan-se, e rank Gwenole en em ziazezañ war an douar, nepell diouzh Tibidi, war al lec’h a zo bremañ bepred hini Landevenneg. An ano-mañ a dalvez moarvat Manati-Tevenneg, Gwenneg o vezañ un eil stumm eus anv Gwennole.

Eno Gwenole a veve hervez doareoù rust menec’h Iwerzhon ha Breizh-veur, er binijenn hag er bedenn. 70 vloaz en devoa pa varvas e 532 e noz an 3 a viz Meurzh, goude bezañ lidet an oferenn, lodennet ar gomunion d’e venec’h, ha merket Gwenael evel e warlerc’hiad. (Gouel e Kemper, memor diret e Sant-Brieg)

Pedomp : Aotrou Doue, c’hwi hag hoc’h eus roet da Sant Gwenole ar C’hras da vont war-lerc’h ho Mab dre ur vuhez a bedenn hag a zoujañs-Doue, gratait dimp ivez ma respontimp a galon d’ho kalvadenn evit sevel d’ar barfeted-se a zo Jezuz e-unan ar patrom peurbadel anezhi, en a vev hag a ren, Doue ganeoc’h ha gant ar Spered Glan, a holl viskoazh da virviken, Amen.

Digant hon tadoù eo deuet betek ennomp ar ganenn-mañ en e enor (diwar Istor Breizh La Borderie levr. 1 p. 525) :

Cantemus sancto, cantemus Uinualoeo :
Dulcis per famulum laus resonet Domino !
Da lavarout eo :

Kanomp ur ganenn santel, kanomp da Wenole,

Ur veuleudi c’hwek da servijer Doue !

tennet eus Kelc’h katolik

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À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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