« Des pistes pour comprendre nos vieilles chapelles » le 30 mai 2024 à Ploemeur

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

En 2002, Jean-Claude Berçu avait montré que l’orientation des temples grecs et romains puis des églises chrétiennes concernait toute l’Europe. Philipe Braguier établit les orientations des chapelles locales, qu’il prolongea dans un article avec l’entraide de Jean-Yves Le Lan, paru en 2023.

Il restait à nous interroger sur le sens de ces traditions. Pourquoi nombre de chapelles regardent vers un Est, souvent approximatif ? Que voulaient signifier ces pratiques ? Que  racontent-elles des bâtisseurs ? C’est l’objet de cette communication, illustré par la chapelle Saint-Léonard de Plœmeur.

L’architecture et l’agencement de Saint-Léonard signent une construction du XIIe siècle, par sécurité, nous disons, XIIIe siècle.

Pourtant, vers 1850, le recteur Le Livec, s’appuyant sur les archives paroissiales, authentifie sa présence avant le XIIe siècle. Elle fut isolée  géographiquement et socialement durant des siècles au point qu’en 1879, l’abbé Luco, historien racontant la paroisse, se contente d’écrire qu’elle se situait en un lieu inconnu !

En 1985, un dictionnaire des saints bretons la déclare aussi disparue depuis longtemps. Orientation, toponymie, implantation, accès et circulations sont alors convoqués. Dans un rayon de quelques centaines de mètres autour de notre chapelle, Nicolas Le Badezet, médiéviste, a relevé une vingtaine de parcelles décrivant des fonctions sociales ou religieuses. À trois reprises, son organisation intérieure a subi des modifications architecturales significatives et bien visibles de nos jours. Elles révèlent des interprétations culturelles différentes selon les époques, liées à des modifications de pratiques sociétales et liturgiques depuis le Moyen-Âge.

Pour comprendre les accommodements interculturels des bâtisseurs de nos chapelles catholiques bretonnes devrions-nous distinguer leurs dimensions catholiques romaines et celto-bretonnes ?
Comment ces cultures interagissent-elles, voire interfèrent-elles à travers le temps ?
Dès lors, l’ethnologie, dont l’objet est l’étude comparative et explicative de l’ensemble des caractères culturels des groupes humains, pourra-t-elle venir à notre secours ?
Évidemment, la rigueur méthodologique et la prudence invitent à justifier ce qui relève du possible ou du probable, du vraisemblable ou du certain.

Passionné par l’histoire et la culture bretonne, Jean-Yves Radigois, président de Diwallerien chapel
Sant-Leonard, a étudié la chapelle Saint-Léonard durant 10 ans. Il contribue, parmi d’autres, à réintroduire la culture et la langue bretonne dans les cérémonies sur la paroisse et sur le diocèse.

Ancien dirigeant d’établissement d’action social communal et chercheur associé en sciences humaines et sociales, il a étudié des groupes sociaux de culture atypique ou minoritaire, socialement controversés ou non. Sa thèse de doctorat a porté sur l’intervention socio-éducative en contexte sectaire.

Formateur-consultant, il a travaillé, entre autres, sur les problématiques liées à l’interculturalité près de travailleurs sociaux et de collectivités territoriales de métropole ou des outremers.

À propos du rédacteur Erwan Kermorvant

Erwan Kermorvant est père de famille. D'une plume acérée, il publie occasionnellement des articles sur Ar Gedour sur divers thèmes. Il assure aussi la veille rédactionnelle du blog et assure la mission de Community Manager du site.

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