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Abbé Perrot : du 12 décembre 1923 au 12 décembre 1943

Amzer-lenn / Temps de lecture : 34 min
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Photo Ronan Caerleon – Archives Ar Gedour – Tous droits réservés.

En ce 80ème anniversaire de la mort de l’abbé Yann-Vari Perrot, il nous a semblé intéressant de publier des extraits du Mémoire qu’il avait envoyé le 12 décembre 1923 à son évêque Monseigneur Duparc, relatant les dangers qui menaçaient l’âme bretonne, vingt ans jour pour jour, avant la tragique saint Corentin du 12 décembre 1943. Ce mémoire est aussi une réfutation des continuelles calomnies de séparatisme dissimulé dont il est, comme avant guerre, victime.

Ce que nous proposons présentement à nos lecteurs est inédit, et en cette date anniversaire, cette analyse à partir d’un document irréfutable et de grande importance, éclaire la justesse des combats de l’abbé Perrot pour l’avenir d’une Bretagne authentiquement chrétienne et bretonne.

 

1923, cinq ans sont déjà passés depuis la fin de la Première guerre mondiale, la Bretagne a payé à cette monstrueuse boucherie européenne un impôt du sang qui l’a laissée exsangue. Les villages, les bourgs bretons ont été dépeuplés, la Bretagne est devenue une terre de veuves, d’orphelins, de mutilés. La société bretonne a été bouleversée, la Bretagne de 1923 n’est plus, et de loin, celle de 1914, elle n’est plus reconnaissable, tant ces cinq années de guerre ont changé les comportements et les mentalités : il y a eu le «monde d’avant» qui est désormais rejeté, et le «monde d’après» qui est l’avenir. Un avenir qui engage la Bretagne sur la voie du reniement de soi-même, accentué par un patriotisme cocardier né des souffrances de la guerre et de l’orgueil du vainqueur ; l’ancien combattant est le héros que l’on vénère. Le problème est que cet état d’esprit de rejet de la société d’avant, qui est évidemment celle des parents, des grands-parents, c’est-à-dire une société -surtout dans le monde rural- qui est encore très bretonnante, vient s’ajouter à la francisation des bretons, une francisation fort avancée.

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Depuis les années 1870, pour ne pas remonter plus haut, les gouvernements successifs, très anticléricaux et ultra-jacobins, n’ont eu de cesse  de s’attaquer à tout ce qui faisait du Breton, par sa langue, sa culture, ses traditions, sa foi même, un être différent. C’est donc deux véritables guerres que ces gouvernements mènent contre la Bretagne. L’objectif est clair : laïciser la société bretonne encore très croyante et pratiquante et soustraire les Bretons à l’influence d’une Eglise encore très puissante ; l’arme maîtresse est la lutte contre la langue bretonne : c’est la deuxième guerre. Mais ces deux guerres ne seraient pas complètes s’il ne venait s’ajouter la lutte contre toutes les traditions bretonnes, dans laquelle le dénigrement systématique est de rigueur, provoquant une véritable rupture entre les générations, et fabriquant mentalement un peuple de complexés, honteux de lui-même, ne songeant plus qu’à se cloner à tout ce qui est français dans un parisianisme exacerbé. Partout, y compris à l’église, la langue bretonne a reculé, comme le port du costume. En outre, la lutte contre la langue bretonne et la francisation ont pour autre objectif de faciliter la pénétration des idéologies d’alors, fortement antichrétiennes, et qui jouent le très efficace rôle d’anesthésiant, voire de dissolvant pour mieux coaguler les Bretons dans l’universalisme républicain (1).

Idéalistes, naïfs même, les Bretons qui ont depuis des décennies travaillé à préserver et promouvoir tout ce particularisme breton, notamment par sa littérature, s’imaginent qu’après la saignée de 1914-1918, la France va se montrer reconnaissante, généreuse et respecter l’âme bretonne. Tous vont très vite déchanter. La France va se montrer ingrate, et plus jacobine que jamais, envoyant partout son très efficace corps professoral de l’Instruction Publique, ses célèbres «Hussards de la République», pour faire du jeune breton un bon petit républicain, un bon petit Français, et si possible le déchristianiser. Malheureusement, beaucoup trop de Bretons, et de Bretonnes se feront les zélés collaborateurs de cette francisation y compris dans la sphère religieuse (prêtres, religieuses), ne comprenant rien aux desseins à peine cachés de cette République, allant même jusqu’à trouver dans cette situation une sorte de libération des temps qu’on lui présente comme des temps d’obscurantisme social, culturel, religieux, la langue bretonne étant le principal maillon de leurs chaînes dont il importe d’être libéré.

 

UN MEMOIRE HAUTEMENT SYMBOLIQUE POUR UNE DIFFICILE RECONSTRUCTION

En 1923, tout est donc à reconstruire, c’est à dire toute l’oeuvre de redressement moral, spirituel, culturel, linguistique entreprise dès 1905 par le Bleun-Brug de l’abbé Perrot, et qui  à cause de la guerre a été supprimé. Pourtant, loin de se décourager, l’abbé Perrot et tous les Bretons conscients de l’urgence de sauver et garantir l’avenir d’une Bretagne encore chrétienne et bretonne vont relever le défi.

Cinq ans après la Grande guerre, il est possible de faire un bilan de la situation bretonne, et ce bilan incite au pessimisme le plus noir : oui, la Bretagne est sur la voie très avancée de perdre, tant au sens spirituel que profane, son âme, au bénéfice de cette francisation et des idéologies antichrétiennes, enfantées par la Révolution française, qui avec les lois de 1902/1905 ont retrouvé une nouvelle vigueur. L’abbé Perrot est alors vicaire à Plouguerneau. Homme de caractère comme il l’a jadis prouvé, ne se satisfaisant pas de mots mais d’actes, il rédige en ce 12 décembre 1923, jour de la fête de saint Corentin, le patron de la Cornouaille, un mémoire sur cette situation à l’attention de son évêque, Monseigneur Duparc.

Il connaît très bien les sentiments de son évêque sur les questions bretonnes, et de son attachement à tout ce qui relève de la foi, des traditions bretonnes, de l’Histoire même de la Bretagne, et à sa langue qu’il parle parfaitement. Bien que parfois en désaccord avec lui, l’abbé Perrot sait qu’il peut compter sur son évêque dans ces combats pour une Bretagne chrétienne, catholique et fidèle à toutes ses racines. De plus, Monseigneur Duparc, lucide, connaît parfaitement les buts ultimes des gouvernements français, et il a bien compris que la lutte contre la langue bretonne et son éradication programmée ne peut que faciliter, par le français, la pénétration des idéologies qui prennent leur source dans la Révolution française qu’il hait tout particulièrement.  En outre, Monseigneur Duparc, homme d’une grande culture n’ignore rien des droits historiques de la Bretagne en tant que nation jadis indépendante, et ses droits abolis par la Révolution française juridiquement toujours valables. Mais aux yeux du prélat, ces droits ne sauraient justifier un quelconque séparatisme, qui justement tend à se développer dans une frange du jeune mouvement breton.

SAINT CORENTIN, L’ALPHA  ET L’OMEGA  D’UN SACERDOCE EXEMPLAIRE

12 décembre 1923: en rédigeant ce jour là son Mémoire de 20 pages à son évêque, l’abbé Perrot ne se doute pas de l’importance de cette date dans sa futur destinée. Dieu a-t-il alors décidé de jalonner le sacerdoce de son vicaire par une succession de dates et de lieux symboliques, comme pour marquer celui qui sera appelé à recevoir, vingt ans plus tard, jour pour jour, la mort d’un martyr ?

25 juillet 1903 : l’abbé Perrot est ordonné par Monseigneur François-Virgile Dubillard en la cathédrale Saint Corentin de Quimper.

Vingt ans plus tard, le 12 décembre 1923, en la fête de saint Corentin, il adresse à son évêque Monseigneur Adolphe Duparc, successeur en 1908 de Mgr Dubillard, un mémoire faisant état de la situation préoccupante de la Bretagne, et de ses vives inquiétudes.

Vingt ans plus tard, le 12 décembre 1943, en la fête de saint Corentin, il est assassiné au retour de sa messe célébrée dans la petite chapelle saint Corentin de Toul-ar-Groaz en Scrignac, qu’il avait rachetée et restaurée 13 ans plus tôt pour la soustraire à un particulier qui voulait les pierres pour construire une maison au bourg.

13 ans que l’abbé Perrot avait été nommé à Scrignac, vaste paroisse déchristianisée, ultra rouge, fief des communistes les plus radicaux. La mission du recteur est de ramener ce troupeau égaré à Dieu et à son Eglise. En 1943, mission en grande partie réussie, d’où la haine communiste.

A noter que le petit enfant de choeur qui l’accompagne et va servir sa dernière messe, vient d’avoir … 13 ans.

Non seulement il est intéressant de noter la concordance des trois dates étalées en vingtaine sur ses cinquante ans de sacerdoce, mais aussi le lien avec saint Corentin (fête, cathédrale et chapelle). Ainsi, ordonné en la cathédrale saint Corentin, l’ALPHA de son sacerdoce, assassiné au seuil d’une chapelle bretonne dédié à saint Corentin, l’OMEGA de son sacerdoce. On pourra aussi retenir, pour l’anecdote, la constance du chiffre 3 (ou 13).

Autre «hasard», ou dessein de Dieu, l’abbé Perrot est assassiné sur le même chemin, et dans les mêmes circonstances que son prédécesseur, 150 ans plus tôt, l’abbé Klaoda Jégou, assassiné par les révolutionnaires le jour de Pâques 1797. Un an avant sa mort, l’abbé Perrot, ayant retrouvé les restes de son lointain confrère, fera ériger un gisant-reliquaire au pied de la chapelle Notre Dame de Koat-Kéo.

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UN  BILAN  ACCUSATEUR  ET  PREMONITOIRE

Mais venons-en au contenu du mémoire de l’abbé Perrot. Les 6 premières pages sont une justification de son action bretonne (principalement le Bleun-Brug et le contenu de sa revue Feiz ha Breiz), sans cesse critiqués par ses adversaires et des confrères jaloux colportant des ragots qui se transforment très vite en diffamations,  avant d’arriver sur le bureau de Monseigneur Duparc.  A cela vient s’ajouter l’accusation, à travers l’oeuvre du Bleun-Brug, de séparatisme déguisé, d’autant que beaucoup de ses amis et de ses soutient font dans la politique régionaliste qui est limite avec une politique séparatiste  tendant à se développer dans la jeunesse militante très active. L’abbé Perrot doit donc régulièrement se justifier, démentir, prouver ses bonnes intentions, d’où durant tout son sacerdoce une perte considérable de temps au détriment de l’action, et une usure physique, morale prématurée. Il en était déjà ainsi avant-guerre, la jeunesse de son sacerdoce, il en sera de même durant toute la seconde période de son ministère.

Puis, à partir de la 7ème page, l’abbé Perrot en vient au coeur de son sujet : la guerre qui est faite aux Bretons dans leur foi, dans leur langue, dans leur culture, dans leurs traditions. N’étant pas un adepte de la langue de bois, il n’hésite pas à nommer les choses, et les gens, par leurs noms, il accuse les lois laïques de travailler pervertir l’âme des Bretons, de travailler à la destruction de la Bretagne.

«Au point de vue de l’action catholique : la destruction des lois laïques s’impose (sic). Les persécuteurs français ne sont qu’un petit nombre, mais comme disait le grand pape Léon XIII «Ils sont les maîtres et on les laisse faire !». Cette dernière parole tombée à l’adresse de la France des lèvres expirantes de Léon XIII, les militants bretons l’ont pieusement recueillie comme un testament, et ils croient pouvoir s’en inspirer constamment dans leur action sociale.»

 

Au point de vue breton : la destruction des lois révolutionnaires (sic) qui ont démembré notre patrie et fait disparaître officiellement jusqu’à son nom de toutes les cartes françaises. Nous pensons que les lois laïques et les lois révolutionnaires ne sont pas meilleures ni plus intangibles les unes que les autres. Pour les faire disparaître nous avons l’intention de recourir, bien entendu, qu’aux moyens légaux : propagande par la parole, par la presse, par le théâtre; nous n’entendons pas obtenir leur suppression du bon plaisir d’un gouvernement en sollicitant humblement, comme une grâce de sa toute puissance, nous voulons l’obtenir de notre qualité de citoyen.»

L’abbé Perrot, comme Monseigneur Duparc, ainsi que toute l’élite culturelle, politique et religieuse, très enracinées, ont conscience que les dites lois laïques sont de puissantes machines de guerre contre l’identité et la foi des Bretons, qu’elles n’ont rien à voir avec une saine laïcité qui sépare le temporel du spirituel, n’excluant pas pour autant une bénéfique collaboration entre les deux pouvoirs. D’ailleurs, les élites politiques françaises n’ont rien caché de leurs véritables intentions, marginaliser la foi, la confiner dans la sphère privée, tout comme la langue bretonne. Clemenceau, une des figures de proue de l’anticléricalisme, n’a pas dissimulé, par un jeu de mots qui détourne la célèbre réplique du Christ aux Pharisiens, les objectifs à terme de laïcité : au «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu», cynique, il répond, « Oui, mais tout est à César ! » Ainsi, à cette guerre qui ne dit pas son nom, l’abbé Perrot entend répliquer sur le même terrain, la destruction de ces lois antichrétiennes et anti-bretonnes, mais dans la légalité.

Si Monseigneur Duparc est d’accord sur le fond avec son recteur, il est par contre en désaccord sur la forme. Et pour cause. L’Église depuis les lois de séparation de 1902-1905, est, malgré un apaisement des relations avec les gouvernements, dans le collimateur de ses idéologues qui n’ont rien renié des grands principes de la Révolution et entendent bien achever leurs applications. C’est donc la politique du «pas de vagues», d’où une mollesse qui irrite fort l’impétueux prêtre. Dans son mémoire, l’abbé Perrot se lance longuement, avec force citations, dans des comparaisons avec les autres provinces, notamment l’Alsace au statut particulier, les statuts de fédérations des autres peuples au sein de d’autres pays, louant l’esprit de décentralisation de leurs gouvernements :

«Cette large décentralisation (dans les autres pays: Canada, suisse, et autres), qui laisse l’initiative et les responsabilités, sur place, aux intéressés, tandis que chez nous ou l’on parle de démocratie et de liberté, le pouvoir central congestionné absorbe tout ; il veut tout voir, tout faire, tout contrôler, comme s’il avait une défiance innée de la liberté. Nos municipalités, véritables juges des besoins immédiats des communes, sont en tutelle, et l’école «annexe essentielle de la paroisse et de la famille» est gouvernée de loin et dans les détails par l’État, sans que les conseillés naturels, les plus aptes et les mieux placés, aient un mot à dire, pas même les parents des enfants.»

Ce texte est d’une stupéfiante actualité, l’abbé Perrot dit l’essentiel sur la nocivité de la centralisation de l’État qui a la prétention de se mêler de tout et partout, et d’uniformiser la société, renvoyant aux prétentions étatique de Clemenceau. Monseigneur Duparc partage ce point de vue, et il est partisan d’une forte décentralisation, de donner (redonner) à la Bretagne la liberté de s’organiser suivant ses propres besoins économiques, culturels et spirituels. Mais pour lui, il ne faut surtout pas confondre une certaine autonomie avec des visées séparatistes comme le prône désormais un courant autonomiste par le mouvement Breiz Atao qui à cette époque a le vent en poupe. C’est justement cette crainte des confusions qui amène le vicaire général Pierre Joncour à l’inciter à prendre des distances. En effet, voyant des autonomistes partout, il n’a de cesse de rappeler à l’ordre l’abbé Perrot, le mettant, ainsi que son œuvre en permanence sur la sellette. Sa nomination à Scrignac, poste redouté par tous les prêtres, relève en grande partie du désir de soustraire l’abbé Perrot à ces influences militantes, de le cantonner dans les activités propres à son seul ministère.

UNION  N’EST  PAS  SUICIDE

L’abbé Perrot, pourtant héros de la grande guerre, qui a prouvé sa bravoure et n’a donc pas à recevoir de leçons de patriotisme, et il le fera savoir, se voit pourtant régulièrement accusé d’être anti-français, et d’instrumentaliser la culture, la langue bretonne, et même la foi pour justifier ses activités bretonnes. Fin connaisseur, comme son évêque, des droits historiques de la Bretagne, il n’hésite pas à mettre les points sur les I quant à l’Union de la Bretagne avec la France (mariage d’Anne de Bretagne, Traité de 1532) :

«La Bretagne s’est unie à la France, mais elle ne s’est pas suicidé pour cela, elle vit toujours et ses enfants ne doivent jamais l’oublier. Les nations n’ont pas plus que les individus le droit d’attenter à leur existence. Pie XI, dans sa lettre I DISORDINI, qu’il vient d’écrire aux évêques italiens dit que le caractère universel de sa sollicitude pastorale, au lieu d’étouffer en lui le sens inné du patriotisme n’a fait que l’ennoblir. Pourquoi les Bretons ne pourraient-ils pas aussi bien dire que l’union de la Bretagne à la France, au lieu d’étouffer en eux le sens inné du patriotisme, n’a fait que l’ennoblir?»

Dans ces propos, nous chercherions en vain un quelconque désir de séparatisme …

Sur sa lancée, l’abbé Perrot n’hésite pas à rappeler les propos d’Alexandre Millerand, alors chef de l’État (1920-1924) lors d’un déplacement en Auvergne :

«Le chef de l’État français, lui-même a bien fait une analyse du patriotisme qui se trouve être en plein accord avec celle prônée par le Bleun-Brug et Votre Grandeur: «C’est en resserrant d’abord l’idée de patrie que nous la vitalisons en nous. La patrie, l’étymologie seule du terme l’indique, c’est d’abord la terre de nos pères «Terra patrum», l’endroit particulier où a duré notre famille». Ceux qui se dressent à penser autrement et qui prétendent ne plus faire de distinction entre leur pays et les autres pays le dénaturent tout simplement. Il est bon, il est sain que ces paroles tombées de haut proclament solennellement ces vérités élémentaires.»

L’abbé Perrot tient encore, si besoin en était, à préciser :

«J’ai voulu appendre aux chrétiens de ce temps que Dieu qui créa les nations dissemblables, veut les voir rester ce qu’elles sont.»

A la lecture de tous ces propos, nous ne pouvons qu’y voir ceux d’un visionnaire, d’un lanceur d’alertes comme nous disons aujourd’hui, pour son temps, assurément, mais aussi pour le notre, face à un mondialisme niveleur des patries.

DE LA FORMATION DE LA JEUNESSE CATHOLIQUE

Après avoir défendu et justifié, une fois de plus, les articles dans Feiz ha Breiz d’un de ses éminents collaborateurs, Monsieur Le Moal  (pseudonyme , Dir-na-Dor) : qui n’a jamais parlé d’indépendance politique, et surtout n’a jamais dit que l’indépendance politique était le seul moyen de sauver le catholicisme en Bretagne», l’abbé Perrot en vient à parler de la jeunesse. Il accordait une extrême attention à la formation chrétienne et bretonne des jeunes, craignant de les voir pervertis par une éducation laïque, évidement antichrétienne «Je constatais avec douleur, que les vieilles générations encore chrétiennes étaient remplacées par une nouvelle génération d’athées sortie des écoles laïques.»

«Pour ce qui est du programme que la jeunesse catholique résume en ces trois mots : piété, étude, action, il est d’emblée nôtre, à la condition toutefois que cette piété, que cette étude et que cette action soient adaptées à notre peuple, selon notre droit imprescriptible que proclamait Léon XIII lorsqu’il écrivait dans sa célèbre Encyclique Proeclara gratulationis : «Il fut et sera toujours dans la pensée et dans la discipline du Siège apostolique de tenir largement et loyalement compte des origines et des traditions de chaque peuple.»

 

DU  SEPARATISME

En quelques lignes, il reprécise à nouveaux puisque cela s’avère nécessaire, la position de sa revue Feiz ha Breiz et du Bleun-Brug quand à la question du séparatisme supposé :

«Nos ne séparons rien, ni la foi de la Bretagne, ni la Bretagne de la foi, ni la Bretagne de la France. Nous voulons entre elles l’union la plus étroite toute faite de justice et de charité, et qu’on les aime et qu’on les serve dans la mesure où elles doivent être aimées et servies.»

 

Ainsi, tout au long de son sacerdoce, l’abbé Perrot sera contraint de justifier son patriotisme français, et comme nous l’avons dit plus avant, le citant question patriotisme, lui héros de la Grande guerre «il n’avait aucune leçon à recevoir.»

Même, Jean-Pierre-Calloc’h dont le patriotisme français est incontestable, sera peu avant la guerre très sévère envers l’ingratitude de la France et le régime antichrétien dont les idéologies commencent à pénétrer la Bretagne :

«Le séparatisme s’explique surtout chez les Bretons catholiques sur qui agit en plus d’indignations purement patriotiques très motivées, l’écoeurement de subir le contact journalier d’une nation païenne (sic), la tyrannie d’une nation persécutrice des croyances ancestrales.»

Et pas avare de reproches, il ajoute :

«Dans cinq-six ans, si ce régime de pourriture maçonnique n’est pas crevé (sic), nous serons absolument tous séparatistes.»

Le Marquis Régis de l’Estourbeillon (1858-1946), créateur et président de l’Union Régionaliste bretonne (URB), et qui est très loin d’avoir des idées séparatistes, aura des propos, des écrits à peu près aussi virulents.

A cette époque, toute l’élite bretonne, ses œuvres, ses mouvements et associations sont majoritairement profondément chrétiennes, catholiques; l’athéisme, un certain néo-paganisme sont encore très marginaux, l’inquiétude est grande et partagée de voir ce qui reste de Bretagne bretonne et de foi être corrompue. Pour tous, il ne saurait y avoir de Bretagne que chrétienne, et c’est bien pourquoi l’abbé Perrot et son Bleun-Brug sont devenus les leaders de ce combat aux multiples fronts, et ses ennemis, qui sont aussi ceux de l’Église ne s’y sont pas trompés : ce curé qui ne se satisfait pas d’être un simple curé de campagne est devenu dangereux. Retenons que nous ne sommes encore qu’en 1923, et des vingt années qui s’annoncent, dépend l’avenir de cette Bretagne.

Le 31 décembre 1923, Monseigneur Duparc, dans ses vœux pour le Nouvel An, précise :

«C’est par la pénétration quotidienne des principes chrétiens dans les âmes que se crée la mentalité chrétienne, laquelle manque aujourd’hui si douloureusement dans beaucoup de milieux croyants. Eclairons et élevons l’esprit de notre peuple. Ne perdons jamais de vue que nous voulons, dans tous les Bretons, former des hommes complets, solidement chrétiens, éclairés et fermes, comprenant leurs devoirs et leurs droits, fidèles au passé comme au présent, enlaçant sans effort, dans la même affection et générosité, leur patriotisme breton au patriotisme français.»

Dans ces vœux, nous pouvons y voir une réponse supplémentaire au mémoire de l’abbé Perrot, et constater que tous deux sont en phase avec les urgences pour, face aux idéologies, garantir le redressent moral, spirituel des Bretons. Inévitablement, Monseigneur Duparc qui est profondément breton dans tout son être, sa culture, mais qui est de la même manière profondément français, ne peut s’interdire de rappeler l’indispensable unité qu’il y a entre le patriotisme breton et le patriotisme français. La crainte d’une contagion du séparatisme dans la jeunesse militante bretonne est une obsession, et il sait que seul l’abbé Perrot est à même de canaliser ce patriotisme breton,  de l’ancrer de manière raisonnée dans l’âme bretonne, d’où ses continuels rappels à l’ordre sur cette question.

DES  CONFRERES

Si une grande majorité du clergé breton est très enraciné dans la culture et les traditions bretonnes, et est de surcroît bretonnant, il y a également un clergé, alors très minoritaire, qui aspire à faire able rase de cette Bretagne d’avant, estimant que le monde a changé, donc aussi l’expression de la foi, et que la francisation est l’avenir. Ces confrères révoltent l’abbé Perrot, et il est très sévère à leur égard, tout comme il l’est vis-à-vis des religieuses (les Ursulines surtout). A maintes reprises, il s’en plaindra à son évêque :

«Il y a cependant des séparatistes autour de nous et ce sont hélas des pauvres prêtres qui, aveuglés par je ne sais quelles idées suspectes de modernisme, chassant le breton de leurs églises, de leurs écoles, de leurs cercles d’études, de leurs patronages, de leurs presbytères, de leurs relations quotidiennes, qui le poursuivent de leur haine, jusque dans l’asile sacré de la famille où ils imposent aux parents, malgré leurs protestations, que la carrière de notre langue, de nos traditions (le costume entre autres) est finie, et qu’elles n’ont qu’à disparaître. Ces prêtres donnent ainsi l’impression d’être plus agents d’expansion française que ministres de la Sainte Eglise, et allant par là même à l’encontre des directives romaines si souvent tracées au clergé et récemment renouvelées par sa Sainteté Benoît XV dans son Encyclique Maximum illud. Voilà les vrais séparatistes qui veulent à tout prix briser l’alliance bientôt deux fois millénaires de la Bretagne et de la foi, qui par une aberration aussi incompréhensible que criminelle séparent intellectuellement les enfants de leurs parents, les générations présentent des générations passées, la Bretagne d’aujourd’hui de la Bretagne d’hier.»

L’abbé Perrot en éprouvera une réelle souffrance : «Je rougis de honte à la pensée d’être obligé de lutter contre des confrères dans le sacerdoce. Qu’il m’est douloureux d’entendre dire que la foi n’a rien à voir avec les intérêts communs de la collectivité bretonne, étalant ainsi davantage la lèpre du laïcisme qui nous ronge, et qui a été si souvent condamné par le pape Pie XI.»

Dans bien des échanges épistolaires avec Monseigneur Duparc, et son vicaire général Joncour, l’abbé Perrot reviendra sur tous ces problèmes. Et il conclu son Mémoire :

«Je vous écris ces lignes, Monseigneur, en la fête de saint Corentin et je prie le fondateur du diocèse de Cornouaille qui est en même temps l’un des Pères de notre nation, de vous conserver de longues années encore sur son siège que vous illustrez, et de dissiper une fois pour toutes les malentendus réitérés et les suspicions perpétuelles qui séparent depuis si longtemps de Votre Grandeur le plus humble et le plus obéissant de vos serviteurs.»

Malheureusement, malentendus, suspicions, voire calomnies vont durer encore vingt ans, jalonnant le sacerdoce de l’oeuvre de l’humble recteur de Scrignac, et trouver sa tragique conclusion ce 12 décembre 1943.  C’est bien parce qu’il voulu que la Bretagne reste fidèle à sa foi, à son identité bretonne qui en était inséparable, qu’il s’opposera, sans compromissions, à tous les ennemis du Christ, de l’Église, de la Bretagne,  et tout particulièrement à cette laïcisation et au communisme, tous deux vecteurs des idéologies qui détruisaient la France chrétienne et commençaient à ronger la Bretagne. Cette lutte se conclura dramatiquement comme on le sait.

LA  REPONSE  DE  MONSEIGNEUR  DUPARC

Monseigneur Duparc lui répondra personnellement, laissant d’habitude  à son vicaire général ce soin (lettre du 18 décembre) :

«Un prêtre a le devoir d’observance en tout, surtout quand il a été mis en garde contre un danger. Vous connaissez déjà toute ma pensée sur la question qui nous occupe. Je n’ai rien à dire contre la devise de votre collaborateur «Pour la France par la Bretagne», mais je crains que sa manière de l’appliquer n’aboutisse au rebours de ses espérances. On doit de tout son coeur aimer la Bretagne, revendiquer ses droits, défendre sa religion, étudier et parler sa langue, se dévouer à ses intérêts économiques, et si possible obtenir qu’elle devienne plus libre dans sa vie provinciale par une sage autonomie. Mais on peut et on doit le faire en évitant de développer dans les âmes à l’égard de la France des sentiments de défiance et d’antipathie à l’heure où elle a le plus besoin d’être aimée et défendue par ses enfants. Sans le vouloir, des articles comme celui que je regrette favorisent les tendances séparatistes qui mèneraient la Bretagne à sa perte. C’est pourquoi il convient de ne pas traiter dans la revue (Feiz ha Breiz) le thème de cet article (l’indépendance historique et … rêvée). Vous invoquez le patronage de Monsieur de Mun. Vous savez bien ce qu’il aurait pensé de cette manière de servir la cause bretonne.» (2)

De cette réponse, il en ressort que Monseigneur Duparc réaffirme son approbation à un militantisme pour, dans le cadre de la France, l’exercice «d’une sage autonomie», la revendication toute aussi sage de tous les droits historiques des Bretagne. Mais il renouvelle ses mises en garde contre la tentation d’un militantisme séparatiste. Il n’ignore pas que dans le Mouvement breton, à côté des régionalistes, il y a une fraction, certes minoritaire, mais très active qui milite ouvertement pour l’indépendance, et que celle-ci a pour leaders des personnalités affichant leur hostilité au christianisme, à l’Eglise et prônant un néo-paganisme fantasmé. Cette mouvance, par son radicalisme séparatiste, n’est pas sans séduire certains jeunes militants, y compris des proches de l’abbé Perrot. Les écrits, les discours de ces leaders, publiés dans leur presse (Stur, Breiz Atao, Nemeton), sont de haute tenue politique, économique, culturelle, et très en phase avec la réalité sociétale bretonne, d’où leur séduction. Monseigneur Duparc en perçoit d’autant plus les dangers. Avec l’abbé Perrot, il sait parfaitement que si des jeunes sont attirés par une indépendance de la Bretagne, c’est bien à cause de la France qui n’a aucune reconnaissance du sacrifice de milliers de Bretons, et qu’elle poursuit ces politiques d’éradication de la langue bretonne, de sa culture, de ses traditions, qu’elle poursuit l’oeuvre de la Révolution.

En outre, cette jeunesse bretonne, à la suite de l’abbé Perrot, perçoit très bien que la France est un bateau en perdition qui entraîne dans son naufrage la Bretagne. Monseigneur Duparc dans sa célèbre homélie à Vannes en 1932, sera très clair sur les devoirs de la France vis à vis des Bretons ( ), d’avoir cette reconnaissance envers un peuple qui lui a tant donné. Lui aussi sait encore parfaitement que la France apostate, qui n’a rien reniée des idéaux de la Révolution, par ses lois antichrétiennes corrompt l’âme des Bretons, les invitant à se renier. Mais l’éminent Prélat n’en justifie pas pour autant le séparatisme. Pour lui, il existe d’autres voies. Or, en cette année 1923, l’abbé Perrot ne dit pas autre chose que ce que dit son évêque, les décennies suivantes vont pourtant l’amener à durcir ses positions, comme d’ailleurs chez tous les militants bretons, car ils ont tous des raisons de ne plus croire en la France. Certains iront jusqu’à dire, et Monseigneur Duparc le pense aussi, que «c’est l’ingratitude, le jacobinisme centralisateur de la France, les guerres constantes faites à l’identité, à la langue bretonne, la négation de sa culture, de son histoire, qui ont créés le séparatisme breton.»

Dans sa réponse, il n’évoque pas la question soulevée par l’abbé Perrot concernant ces prêtres anti-bretons qui travaillent à débretonniser les Bretons. Il n’a d’ailleurs pas besoin d’y revenir, car il en a souvent débattu avec son recteur, qui connaît parfaitement la position et les inquiétudes de son évêque. Monseigneur Duparc n’a eu de cesse depuis le début de son épiscopat, au Siège de Quimper et Léon, de multiplier les recommandations envers son clergé, les communautés religieuses, les instituteurs et institutrices de ses écoles, pour que soit donné dans les écoles catholiques à la langue, à la culture, à l’histoire, à la géographie bretonnes, toutes leurs places, y compris dans l’enseignement du catéchisme et à l’église (cantiques entre autres). Ses directives qui sont claires, seront hélas trop souvent ignorées. Il le sait, il est donc à même de comprendre et d’approuver les inquiétudes de l’abbé Perrot ( ). D’ailleurs, il ne faudra pas attendre bien longtemps après sa mort (mai 1946), pour que le clergé hostile à la langue bretonne, à l’oeuvre de l’abbé Perrot prenne, si l’on peut dire, sa revanche, rejetant l’essentiel de l’héritage breton et se faisant désormais les agents très efficaces de la francisation  de l’Église en Bretagne. Ce sera la triste besogne de prêtres, qui ordonnés entre les années 1935 et 1955, vont prendre prétexte du Concile Vatican II et de ses réformes liturgiques, entre autres, mal comprises et détournées pour justifier leur rejet de ce que l’Église avait toujours défendu : la foi d’un peuple par sa culture et ses traditions.

Monseigneur Duparc avait nommé, ne l’oublions pas, l’abbé Perrot en terre déchristianisée et rouge pour qu’il ramène les brebis perdues à Dieu. Monseigneur Duparc, malgré les nombreux désaccords avec son bouillonnant recteur, et indépendamment de vouloir l’isoler pour le calmer, avait vu juste en nommant un prêtre de caractère à cette paroisse refusée par tous les autres. Le 2 décembre, huit jours donc avant son assassinat, il lui écrit :

«Mon cher Monsieur Perrot.  Je n’ignore rien de l’immense bien que depuis treize ans vous avez fait à Scrignac. Vous avez arraché bien des âmes aux impies, et vous les avez ramenées vers Dieu. Vous avez redonné à la Mère du Christ, Notre-Dame de Koat-Kéo, toute la place qui lui revenait en reconstruisant sa chapelle, restaurant son Pardon. S’il est parfois arrivé que nous soyons en désaccord sur des causes qui vous sont chères, mais qui sont aussi, soyez-en assuré, les miennes, nous sommes unis dans la foi du Christ pour le plus grand bien de nos Bretons, de notre Bretagne. Je n’ignore pas non plus, combien à Scrignac votre tâche est difficile, et la somme de grâces que le Ciel vous a envoyées. Au seuil de cette nouvelle année, dont nous espérons tous qu’elle sera celle de la paix retrouvée, recevez pour tout votre si dévoué ministère auquel, je tiens à vous l’affirmer, vous n’avez jamais failli, ma paternelle bénédiction, et toute mon affectueuse estime en Notre Seigneur.»

 

Cette lettre est pour l’abbé Perrot un immense réconfort. Monseigneur Duparc va réitérer toute son estime envers son recteur, quand il décidera, contre certains avis, le souhait de présider ses obsèques, chose qu’il faisait très rarement pour son clergé. Et à l’adresse des opposant, dont l’inévitable vicaire général Joncour, il lancera cette apostrophe: « Monsieur Perrot est un des prêtres les plus près de mon coeur. Lui au moins avait un idéal, ce n’est pas comme certains curés qui ne pensent qu’à jouer aux dominos.»

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SCRIGNAC, TERRE  DE PRÊTRES  MARTYRS

La mort tragique de l’abbé Perrot, qui fut celle d’un authentique martyr pour la foi, permet de rappeler encore une fois que Scrignac fut, depuis la Révolution française et sa Terreur, une terre de martyrs pour six de ses recteurs, victimes de la même haine :

Le 3 mars 1792, l’abbé Bernard, est emprisonné au château de Brest avec ses deux vicaires, il meure en prison des suites des tortures le 17 juin 1793, ses deux confrères sont guillotinés.

Le 27 octobre 1793,  l’abbé Le Coz, recteur de Scrignac-Poullaouen, bénissait clandestinement à Koat-Kéo le double mariage de Pierre Thépaut et de Jeanne Le Pors, de Michel Thépaut, le frère, avec Anne Le Floc’h. Dénoncé, arrêté, il était guillotiné à Brest le 13 mars 1794.

A Pâques 1797, l’abbé Klaoda Jégou est assassiné en revenant de dire clandestinement sa messe, alors qu’il égrenait son chapelet.

150 ans plus tard, l’abbé Perrot sera assassiné dans les mêmes circonstances, après avoir célébré la messe, en disant son chapelet sur le chemin du retour, au même endroit que son prédécesseur. Peut- être serait-il temps que ces martyrs soient enfin reconnus, et que Koat-Kéo soit davantage qu’une simple petite chapelle bretonne oubliée dans un vallon de la campagne bretonne (3)

Sources et notes:

Pour en savoir plus, lire Vie de l’abbé Perrot «J’ai tant pleuré sur la Bretagne» (épuisé), et «Yann-Vari Perrot, une âme pour la Bretagne», éditions Via Romana -Ar Gedour. 14 euros.

Correspondances de l’abbé Perrot et de Mgr Duparc (archives Herry Caouissin).

2) Albert de Mun (1841-1914), homme politique français,député du Finistère, créateur des lois sociales d’inspiration chrétiennes et des Cercles catholiques d’ouvriers. Séduit par la personnalité de l’abbé Perrot et de son Bleun-Brug, il en sera le vice-président, et ira jusqu’à les défendre au Palais Bourbon. Il fera aussi tous son possible pour que le château de Kerjean en St Vougay (Finistère) soit acquis par le Bleun-Brug, pour, disait-il «le soustraire à un monopole culturel païen» (sic) de l’État français, en vain (correspondance abbé Perrot – Albert de Mun – Archives  Herry Caouissin.

3) La chapelle de Koat-Kéo est restée, pour cause de la guerre, puis des ses lendemains, inachevée. Dans la partie extérieur, de chaque côté de l’autel, aux murs, devait figurer deux grandes fresques sur céramiques de Xavier de Langlais, représentant le martyre des cinq recteurs assassinés pendant la Révolution. Il aurait été juste que ce projet soit repris, en y ajoutant le martyre de l’abbé Perrot, dont il avait dessiné le projet pour l’illustré Olôlé.

À propos du rédacteur Youenn Caouissin

Auteur de nombreux articles dans la presse bretonne, il dresse pour Ar Gedour les portraits de hauts personnages de l'histoire religieuse bretonne, ou encore des articles sur l'aspect culturel et spirituel breton.

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Un commentaire

  1. Constat lucide et visionnaire d’hommes qui n’ont jamais renoncé, toujours d’actualité, et dont il faut s’inspirer.
    S’il est nécessaire de rétablir la vérité sur la mort de l’abbé Perrot, il ne faut pas se focaliser sur les évènements de la guerre ou les différences d’opinion qu’il y a pu avoir, qui nous détournent du message de ceux qui avaient en commun l’intérêt la Bretagne.

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