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[BAUD] Une chapelle à vendre… Encore une !

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 min
© Ouest-France

 

Érigée au milieu des champs, la chapelle consacrée à Saint-Julien et Saint-Cornély, à Baud, est à vendre depuis 2011. Toujours sacralisé, l’édifice attend ceux qui lui donneront une seconde vie. C’est ce que dit Ouest-France aujourd’hui.

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A peine visible de la route, elle se dresse en plein champ, sous l’œil impassible des vaches qui paissent. La chapelle de Kernaud, à Baud, est à vendre depuis déjà sept ans.

Consacré à Saint-Julien et à Saint-Cornély, l’édifice est difficile à dater. Il a cependant été rebâti en 1874, sa cloche portant une mention de 1814.

« C’est une chapelle privée, bâtie par une riche famille de Lille, les Bernard. Elle est incorporée aux terres d’une ferme établie dans le village tout proche. Mes parents, agriculteurs, étaient locataires, explique Léonie Lorcy, l’une des trois propriétaires des lieux. Dans les années 1970, quand la ferme été mise en vente, mes parents l’ont achetée et ont récupéré la chapelle. »

 

L’édifice s’abîme

En lien avec les travaux de la ferme, « nous entretenions la chapelle et ses abords pour la rendre facilement accessible, se souvient Émile, le mari de Léonie. Chaque troisième dimanche de septembre, il y avait un pardon en hommage à Saint-Cornély, protecteur des bêtes à cornes. Le dernier a eu lieu il y a près de dix ans. Nous avons décidé d’arrêter pour des raisons de sécurité car l’édifice s’abîme depuis que nous sommes partis à la retraite. Et il supposerait un investissement financier trop important, ajoute Émile. Nous avons donc décidé de mettre la chapelle en vente. »

C’était en 2011. Les acquéreurs potentiels ne se sont pas bousculés au portillon. Léonie et Émile Lorcy évoquent, amusés, un guérisseur qui voulait s’installer dans la chapelle pour donner à ses interventions une « dimension mystique et religieuse ». Mais cela n’a jamais abouti.

A vendre, oui, mais à quel prix ?

Le terrain de la chapelle a été borné par les propriétaires pour créer une parcelle de 2 500 m2 avec une entrée depuis la route qui se fait par le haut du bois adjacent. L’édifice a aussi l’accès à l’électricité.

Pour le reste, les propriétaires sont dans l’expectative : quel prix demander ? Pourrait-on y construire une maison ? Aurait-on le droit de faire de la chapelle une résidence familiale ?

Car le « hic » dans cette histoire pas banale, c’est que la chapelle est toujours sacralisée. Pour cela, « il suffit que la famille fasse une demande motivée de désacralisation au diocèse. C’est une chapelle pleine de charme. Ce serait dommage qu’elle n’appartienne pas au bien commun… », affirme le prêtre, Jean-Yves Le Guével.

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Pour compléter cet article, Ar Gedour vous propose une série de photos livrées par l’un de nos lecteurs, auxquelles nous joignons quelques précisions : 

Historique

La chapelle Saint-Julien est reconstruite en 1892 (date gravée sur la porte sud), à l’emplacement d’un édifice plus ancien du 17e siècle dont elle remploie certains éléments : corniche extérieure, pignon ouest, rampants est, chaînes d’angles. A l’intérieur de l’édifice, sur le mur du chevet, une inscription signale de nouveau la date de sa reconstruction : « Rebâtie en 1892 par Monsieur Raut, curé doyen, Monsieur Legal, trésorier, Joseph Jan, maître maçon ». La chapelle était anciennement enduite. Cette chapelle dépendait peut-être du manoir de Kernaud situé à moins d’un kilomètre au sud.

Description

La chapelle Saint-Julien est isolée, construite au fond d’un vallon, à l’est de la commune. L’édifice, de dimensions modestes, est construit en moellon de granite enduit sur soubassement en pierre de taille. Le plan rectangulaire, à vaisseau unique et chevet polygonal, est éclairé par des fenêtres cintrées et dominé par un clocheton sur sa façade ouest. A l’intérieur, le plafond est lambrissé, orné d’une corniche à modillons. Les murs intérieurs sont enduits, le sol est dallé de granite.

Photos Ar Gedour – Droits réservés. 

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À propos du rédacteur Erwan Kermorvant

Erwan Kermorvant est père de famille. D'une plume acérée, il publie occasionnellement des articles sur Ar Gedour sur divers thèmes. Il assure aussi la veille rédactionnelle du blog et assure la mission de Community Manager du site.

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Un commentaire

  1. dominique de lafforest

    quel gâchis !!! Merci de lancer un appel! Alors qu’à Paris, des millions sont donnés à de soi-disant « artistes », pour faire jaillir de l’eau jaune aux fontaines, ou « déconstruire » des bancs publics ( Grand Palais), le patrimoine est laissé à l’abandon, sans que cela sempble inquiéter les « contribuables »…Marci encore d’avoir mis ces illustrations éloquentes sur l’écran!

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