Nous vous proposons ce billet de Job an Irien, issu du site du Diocèse de Quimper & Léon, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Penaoz tenna eur vad bennag euz an droug, euz ar gwalleur zokén, pa gouez warnom ? Peurliesa, pa c’hoarvez, ne ’z-eus ennom nemed kounnar, hag om ’vel beuzet en deñvalijenn. Piou ha petra ’zo penn-kaoz d’an droug-se, d’ar c’hleñved diremed-se pe d’ar gwalleur-se a gouez warnon a-greiz pep kreiz, hag a lak va buez en arvar ? Fallagriez an den ? Eur blanedenn galed ? Harzou buez mabden ? Ha penaoz neuze stourm ouz an dizesper ? O lenn ar pez a skriv Bertrand Vergely on chomet souezet eun tamm, rag e respont dezañ eo « distrei d’an estlamm »! Penaoz kompren ? An estlamm a ra ano anezañ n’oe ket hini inosant ar bugel o tizolei kaerder ar bed. Ar bugel a jom bamet dirag kaerder ar vleunienn, pe kan al labous. An estlamm a gomz ar skrivagner diwar e benn a zo eun dra bennag all, hini an den a oar donded ar gwalleur, hag a zant beteg pelec’h eo gwasket gand ar pez a c’hoarvez gantañ, pe gand ar re all a gar.
Ar C’hovid 19 a zo bet spontuz evid kalz tud, hag allaz marteze n’eo ket echu c’hoaz. « Arabad gouzañv on-unan-penn » emezañ. Red eo kredi lavared da unan bennag : « Ne ’z-an ket mad ! », rag dre ar gomz eo e c’hellan cheñch penn d’ar vaz, ha rei tro d’an nerziou a vuez a zo ennon da zispaka en-dro, ha da c’helloud lavared : « An traou a ’z-a fall awalc’h dija, ha n’emaon ket o vond da lakaad ouspenn ! » Eur seurt diskrog eo, pa zeuan a-benn da lavared : « Awalc’h gand an dristidigez hag ar reveulzi ! Stop ! Felloud a ra din beva ! » Ar volontez-se a zigor dorojou nevez, zokén en heñchou-dalla. E-kreiz an deñvalijenn e teu deom nerziou nevez hag a zo roet deom. Al levenez a ziwan en-dro, hag a ra deom beva mareou ha n’or befe morse kredet posubl. Gouzoud a ran eo gwir ar pez a lavar Bertrand Vergely, displeget ganin en eun doare re verr amañ. Bez ez-eus eur mare evid pep tra, ha da genta ar mare da zelaou an hini a zo en toull, hag a lavar e gounnar, e zizesper hag e walleur, hag ar mare-ze a c’hell beza hir. Goude-ze, marteze, e c’hello kleved an traou kaer a zo c’hoarvezet gantañ e-kreiz e walleur. Er mareou-ze n’anavezan nemed eur gér da lavared : « Bez’ fiziañs ! »
Comment tirer quelque bien d’un mal, et même d’un malheur, quand il nous tombe dessus ? Le plus souvent, quand cela survient, il n’y a en nous que colère et nous sommes noyés dans l’obscurité. Qui et quelles sont les causes de ce mal, de cette maladie incurable, ou de ce malheur qui nous tombe dessus au milieu de tout, et qui mettent ma vie en danger ? La méchanceté humaine ? Un destin cruel ? Les limites de l’homme ? Et comment tenir contre le désespoir ? En lisant ce qu’écrit Bertrand Vergely, je suis resté un peu étonné, car sa réponse est « Retour à l’émerveillement ». Comment comprendre ? L’émerveillement dont il parle, n’est pas de l’émerveillement naïf de l’enfant découvrant la beauté du monde. L’enfant reste ébahi devant la beauté de la fleur ou le chant de l’oiseau. L’émerveillement dont parle l’écrivain est bien autre chose. Il est celui de l’homme qui connaît la profondeur du malheur, et qui sent combien il est écrasé par ce qui lui arrive, ou qui arrive à ceux qu’il aime.
Le Covid 19 a été épouvantable pour bien des gens, et hélas ce n’est peut-être pas fini. « Ne pas souffrir tout seul », dit-il. Il faut oser dire à quelqu’un : « Je ne vais pas bien ! », car c’est par la parole que je peux changer la situation, et donner l’occasion aux énergies de vie qui sont en moi de se déployer de nouveau, et de pouvoir dire : « Ca va assez mal comme ça, et je ne veux pas en rajouter ! » C’est une sorte de déclic, quand j’en viens à dire « Assez de tristesse et de révolte ! Stop ! Je veux vivre ! » Cette volonté ouvre de nouvelles portes, jusque dans les pires impasses. Au milieu de l’obscurité nous viennent des énergies nouvelles qui nous sont données. La joie renaît, et nous donne de vivre des moments que nous n’aurions jamais cru possibles. Je sais que ce que dit Bertrand Vergely, présenté ici trop rapidement, est vrai. Il y a un temps pour tout, et d’abord un temps pour écouter celui qui est au fond du trou, qui dit sa colère, son désespoir et son malheur, et ce temps peut être long. Ensuite, peut-être, pourra t-il entendre les belles choses qui lui sont arrivées au cœur de son malheur. Dans ces temps-là, je ne connais qu’un mot à dire : « Confiance ! ».
Ne parlant pas breton. J’ai demandé à l’ordinateur de faire la traduction. Mon ordinateur ne connaît pas le breton. Quand Google se mettra-t-il au breton?