Billet du Père Job an Irien : Estlammi / S’émerveiller

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Nous vous proposons ce billet de Job an Irien, issu du site du Diocèse de Quimper & Léon, avec l’aimable autorisation de l’auteur. 

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Penaoz  tenna  eur  vad  bennag  euz  an  droug,  euz  ar  gwalleur  zokén,  pa  gouez  warnom  ?  Peurliesa,  pa c’hoarvez, ne ’z-eus ennom nemed kounnar, hag om ’vel beuzet en deñvalijenn. Piou ha petra ’zo penn-kaoz d’an droug-se, d’ar c’hleñved diremed-se pe d’ar gwalleur-se a gouez warnon a-greiz pep kreiz, hag a  lak  va  buez  en  arvar  ?  Fallagriez  an  den  ? Eur  blanedenn  galed  ?  Harzou  buez  mabden  ?  Ha  penaoz neuze stourm ouz an dizesper ? O lenn ar pez a skriv Bertrand Vergely on chomet souezet eun tamm, rag e respont dezañ eo « distrei d’an estlamm »! Penaoz kompren ? An estlamm a ra ano anezañ n’oe ket hini inosant ar bugel o tizolei kaerder ar bed. Ar bugel a jom bamet dirag kaerder ar vleunienn, pe kan al labous. An estlamm a gomz ar skrivagner diwar e benn a zo eun dra bennag  all,  hini  an  den  a  oar  donded  ar  gwalleur,  hag  a  zant  beteg  pelec’h  eo  gwasket  gand  ar  pez  a c’hoarvez gantañ, pe gand ar re all a gar.

Ar C’hovid 19 a zo bet spontuz evid kalz tud, hag allaz marteze n’eo ket echu c’hoaz. « Arabad gouzañv on-unan-penn » emezañ. Red eo kredi lavared da unan bennag : « Ne ’z-an ket mad ! », rag dre ar gomz eo e c’hellan cheñch penn d’ar vaz, ha rei tro d’an nerziou a vuez a zo ennon da zispaka en-dro, ha da c’helloud lavared : « An traou a ’z-a fall awalc’h dija, ha n’emaon ket o vond da lakaad ouspenn ! » Eur seurt diskrog eo, pa zeuan a-benn da lavared : « Awalc’h gand an dristidigez hag ar reveulzi ! Stop ! Felloud a ra din beva ! » Ar volontez-se a zigor dorojou nevez, zokén en  heñchou-dalla. E-kreiz  an  deñvalijenn  e  teu  deom  nerziou  nevez  hag  a  zo  roet  deom.  Al  levenez  a ziwan en-dro, hag a ra deom beva mareou ha n’or befe morse kredet posubl. Gouzoud a ran eo gwir ar pez a lavar Bertrand Vergely, displeget ganin en eun doare re verr amañ. Bez ez-eus eur mare evid pep tra, ha da genta ar mare da zelaou an hini a zo en toull, hag a lavar e gounnar, e zizesper hag e walleur, hag ar mare-ze a c’hell beza hir. Goude-ze, marteze, e c’hello kleved an traou kaer a  zo  c’hoarvezet  gantañ  e-kreiz  e  walleur. Er  mareou-ze  n’anavezan  nemed  eur  gér  da  lavared  :  « Bez’ fiziañs ! »

Comment  tirer  quelque  bien  d’un  mal,  et  même  d’un  malheur,  quand  il  nous  tombe  dessus  ?  Le  plus souvent, quand cela survient, il n’y a en nous que colère et nous sommes noyés dans l’obscurité. Qui et quelles sont les causes de ce mal, de cette maladie incurable, ou de ce malheur qui nous tombe dessus au milieu de tout, et qui mettent ma vie en danger ? La méchanceté humaine ? Un destin cruel ? Les limites de l’homme ? Et comment tenir contre le désespoir ? En lisant ce qu’écrit Bertrand Vergely, je suis resté un peu étonné, car sa réponse est « Retour à l’émerveillement ». Comment comprendre ? L’émerveillement  dont  il  parle,  n’est  pas  de  l’émerveillement  naïf  de  l’enfant  découvrant  la  beauté  du monde.  L’enfant reste ébahi devant la beauté de la fleur ou le chant de l’oiseau. L’émerveillement dont parle l’écrivain est bien autre chose. Il est celui de l’homme qui connaît la profondeur du malheur, et qui sent  combien  il  est  écrasé  par  ce  qui  lui  arrive,  ou  qui  arrive  à  ceux  qu’il  aime.

Le  Covid  19  a  été épouvantable pour bien des gens, et hélas ce n’est peut-être pas fini. « Ne pas souffrir tout seul », dit-il. Il faut  oser  dire  à  quelqu’un  :  « Je ne vais pas bien !  »,  car  c’est  par  la  parole  que  je  peux  changer  la situation,  et  donner  l’occasion  aux  énergies  de  vie  qui  sont  en  moi  de  se  déployer  de  nouveau,  et  de pouvoir dire :  « Ca va assez mal comme ça, et je ne veux pas en rajouter ! » C’est une sorte de déclic, quand j’en viens à dire « Assez de tristesse et de révolte ! Stop ! Je veux vivre ! » Cette volonté ouvre de nouvelles  portes,  jusque  dans  les  pires  impasses. Au  milieu  de  l’obscurité  nous  viennent  des  énergies nouvelles qui nous sont données. La joie renaît, et nous donne de vivre des moments que nous n’aurions jamais cru possibles. Je sais que ce que dit Bertrand Vergely, présenté ici trop rapidement, est vrai. Il y a un temps pour tout, et d’abord  un  temps  pour  écouter  celui  qui  est  au  fond  du  trou,  qui  dit  sa  colère,  son  désespoir  et  son malheur, et ce temps peut être long. Ensuite, peut-être, pourra t-il entendre les belles choses qui lui sont arrivées au cœur de son malheur. Dans ces temps-là, je ne connais qu’un mot à dire : « Confiance ! ».

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Un commentaire

  1. De Barmon Jean Baptiste

    Ne parlant pas breton. J’ai demandé à l’ordinateur de faire la traduction. Mon ordinateur ne connaît pas le breton. Quand Google se mettra-t-il au breton?

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