En ce mercredi des cendres, le Pape a consacré sa catéchèse de l’audience générale au sens que revêt le carême, ces quarante jours de pénitence qui conduisent à Pâques. Aux premiers temps de l’Eglise, a-t-il d’abord rappelé aux fidèles rassemblés Salle Paul VI, le carême était le temps de conversion et de préparation des catéchumènes au baptême. Par la suite, on invita tous les fidèles à vivre ce moment de renouveau spirituel, de manière à ce que « la participation de la communauté aux différentes étapes du parcours quarésimal soit une dimension importante de la spiritualité chrétienne. Grâce à la mort et à la résurrection du Christ, la rédemption s’ouvre à tous et non à quelques uns… Le carême qui est Menatonia, temps de conversion et de repentir, identifie notre existence et notre histoire à un processus engagé ici bas pour nous conduire, à la fin des temps, à la rencontre du Seigneur ». Pour l’Eglise, le carême est une quarantaine, « chiffre symbolique qui dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament représente une période saillante de la foi vécue par le peuple de Dieu. Exprimant la purification et l’attente du retour du Seigneur, la conscience de ce que Dieu est fidèle à ses promesses…il sert à prendre la décision d’assumer sans réserve nos responsabilités. Le carême est le temps des décisions mûries ».
Quarante sont les jours du déluge et quarante pour que Noé touche la terre ferme. Moïse resta quarante jours au désert avant de recevoir la loi, alors que le peuple juif avait erré pendant quarante ans. Quarante ans dura la paix pour Israël sous le gouvernement des juges, quarante ans la pénitence de Ninive, quarante les règnes de Saul, David et Salomon. Jésus se retira quarante jours au désert avant d’entamer sa vie publique, et pendant quarante autres il enseigna aux disciples avant son ascension. La liturgie quarésimale, a poursuivi Benoît XVI, « favorise un parcours de renouveau spirituel éclairé par cette longue tradition biblique, qui sert surtout à apprendre comment imiter Jésus qui, au désert, vainquit la tentation grâce à la parole de Dieu ». Il partit au désert « pour être en profonde union avec le Père, selon une dynamique constante de son existence terrestre qui le voyait se retirer seul pour prier Dieu et être en communion totale avec lui… Dans ces temps de désert…il se trouva en danger, assailli par la tentation du malin, qui lui proposa une voie messianique éloignée du projet divin, passant par le pouvoir, le succès et la domination et non par l’amour et l’offrande absolue de la croix ».
Pèlerine dans le désert du monde et de l’histoire, l’Eglise en subit malheureusement l’aridité, « une pauvreté de parole et de valeurs, le sécularisme et le matérialisme qui réduisent l’être à un horizon mondain sans référence à la transcendance. Voici pourquoi le ciel s’obscurcit sur nos têtes, couvert par les nuages de l’égoïsme, de l’incompréhension et de la trahison. Malgré tout, ce temps de désert peut être pour l’Eglise d’aujourd’hui un temps de grâce, car nous avons la certitude que Dieu peut faire jaillir l’eau vive de la roche la plus dure ». concluant, le Saint-Père a souhaité aux fidèles d’avoir un «nouveau courage, afin d’accepter avec patience et foi toutes les difficultés, souffrances et épreuves, puisque le Seigneur fera jaillir un jour nouveau. Si nous sommes fidèles à Jésus en le suivant sur le chemin de la croix, le monde lumineux de Dieu, de la vérité et de la joie, nous sera comme rendu ».
Après la catéchèse, le Pape a salué les différents groupes, rappelant d’abord que le jeûne et la prière, la pénitence et les œuvres de miséricorde sont les moyens de bien de préparer à Pâques. Puis il a béni de manière particulière les pèlerins de l’Ordinariat de Notre Dame de Walsingham, créé il y a un peu plus d’un an en Angleterre et Pays de Galles pour les prêtres et fidèles d’origine anglicane.
Source : Vatican Information Service (22/02/12)