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Chronique du Père Job an Irien : Sklêrijenn / Lumière

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

Les chroniques publiées du Père Job an Irien sont initialement publiées sur le site du diocèse de Quimper & Léon, et reprises avec son autorisation sur Ar Gedour.

Pennad e brezhonegArticle en français

Sklêrijenn gaer ar mintin a lavar deom bepred eun dra bennag euz levenez Pask. N’eo ket euz ar sklêrijenn diavêz e komzan amañ, hini an heol, al loar pe ar stered, med euz ar sklêrijenn diabarz a ra deom bep mintin lavared ya d’ar vuez. Awalc’h eo bet evid Jezuz gweled bepred en e galon steredenn gaer karantez e Dad, evid kaoud ar menoz souezuz-se : daoulina dirag treid e ziskibien da walhi dezo o zreid! Ha pebez strafuill  neuze e kalon e vignoned. Ma ra eñ kement-se, petra a rankfem-ni ober an eil e keñver egile ? E pe-lec’h ema evidom ar gwir galloud ? Er jestr-se, a ra evid pep hini ahanom d’ar Yaou Gamblid, e welan dija sklêrijenn ar Pask, rag eet eo dre-ze en tu all da gement kasoni. Heb frankiz, pardon ha karantez, ne vezo morse a beoc’h er bed. Her gweled a reom awalc’h er mare-mañ etre Rused hag Ukreniz.

        A-wechou e vez teñval-zac’h an noz, hag e teu or sklêrijenn diabarz da veza ken dihalloud hag eul lutig da sklêrijenna on hent.  Pa vez du an noz ha teñval an deiz, penaoz gouzoud c’hoaz pehini eo an hent mad ? Petra c’hell al lutig esperañs eneb ar c’houmoul du hag an aveliou foll d’on diwall da goueza en toullou ? Na ped ha ped gwech n’on-eus ket bet tro da goll kalon ha da lavared : awalc’h eo, ne c’hellan ket kén, re ziêz eo… hag on-eus kendalhet koulskoude da heul al lutig a lavare deom : ganez emaon, war-zu an deiz emaom o vond…dalc’h soñj euz an deiz-se, pa vedon puchet dirazout, o walhi dit da dreid… ganez emaon, ganeoc’h oll emaon, anaoud a ran an hent, peogwir am-eus greet anezañ en ho raog hag evidoc’h oll, hag e ouezan mad war betra e tispak : dremm lugernuz karantez an Tad, mor braz a garantez hag a vuez !

        Penaoz ober hent memestra pa ne weler ket kén da belec’h  e kas ? Ne welan nemed eur respont : gand sikour sklêrijenn Pask, azeza ha klask ober ar wirionez en eur zelaou hag o klask kompren gwirionez egile. Eun tamm izelded a galon a ranker koud evid diskoulma ar gwasa kudennou. N’eo ket gwasoc’h eged asanti e vije gwalhet deom on treid : ar garantez hepkén a oar digeri an noriou kloz! Ne vanko ket deom sklêrijenn Pask, ma fell deom.

La belle lumière du matin nous dit toujours quelque chose de la joie de Pâques. Ce n’est pas de la lumière extérieure que je veux parler ici, celle du soleil, de la lune ou des étoiles, mais de la lumière intérieure qui nous fait chaque matin dire oui à la vie. Il suffisait à Jésus de toujours voir dans son cœur la belle étoile de l’amour de son Père pour que lui vienne l’idée étonnante de s’agenouiller devant les pieds de ses disciples pour leur laver les pieds. Quel trouble alors dans le cœur de ses disciples. S’il fait cela, lui, que devrions-nous faire les uns les uns vis à vis des autres ? Pour nous, où se situe le vrai pouvoir ? Dans ce geste, qu’il accomplit pour chacun de nous le Jeudi-Saint, je vois déjà la lumière de Pâques, car par là il est allé au-delà de toute haine. Sans liberté, pardon et amour, il n’y aura jamais de paix dans le monde. Nous le voyons assez ces temps-ci entre Russes et Ukrainiens.

Parfois la nuit est absolument noire, et notre lumière intérieure devient aussi impuissante qu’un lumignon pour éclairer la route. Quand la nuit est noire et sombre le jour, comment savoir encore lequel est le bon chemin ? Que peut le lumignon espérance contre les nuages noirs et les vents fous pour nous éviter de tomber dans des trous ? Que de fois ne nous sommes-nous pas découragés et n’avons-nous pas dit: assez, je n’en peux plus, c’est trop dur… et nous avons tenu cependant à la suite de ce lumignon qui nous disait : je suis avec toi, nous allons vers le jour…souviens-toi de ce jour-là où j’étais à genoux devant toi à te laver les pieds… je suis avec toi, je suis avec vous tous, je connais la route, puisque je l’ai faite avant vous et pour vous tous, et je sais bien sur quoi elle débouche : le visage rayonnant d’amour du Père, océan d’amour et de vie !

        Mais comment faire route quand même quand on ne voit plus où ça mène ? Je ne vois qu’une réponse : à l’aide de la lumière de Pâques, s’asseoir et chercher à faire la vérité en écoutant et en cherchant à comprendre la vérité de l’autre. Il faut un peu d’humilité pour dénouer les pires problèmes. Ce n’est pas pire que de consentir à ce qu’on nous lave les pieds : l’amour seul sait ouvrir les portes fermées. Si nous le voulons bien, la lumière de Pâques ne nous fera pas défaut.

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