Nous le soulignions il y a quelques temps, L’Académie de Musique et d’Arts Sacrés a passé commande de deux oeuvres musicales à des artistes de renommée nationale et internationale : Philippe Le Guillou et Eric Tanguy. Elles seront données en « première création mondiale » et viendront enrichir le patrimoine musical breton.
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Le choeur de femmes Camerata sainte Anne interprétera pour la première fois une ode à Sainte Anne composée spécialement pour le Grand Pardon. Un bagad de sonneurs réunis pour l’occasion interprétera une marche pour un bagad.
Intitulée Ode à Sainte Anne, la première œuvre est sur une poésie originale du littérateur / écrivain Philippe Le Guillou (grand prix Médicis, prix Méditerranée) et a été mise en musique par Eric Tanguy, l’un des compositeurs français les plus joués au monde (Etats-Unis, Finlande…) – Voir sa biographie ici. L’œuvre, un motet pour voix de femmes, sera donnée au cours de la Veillée du 25 juillet, à 21h30, par la Camerata Sainte Anne dirigée par Véronique Le Guen.
Une deuxième œuvre sera jouée le 26 juillet à l’occasion des vêpres (dès 15h – vêpres à 15h30) . Sur une partition originale d’Eric Tanguy, « Procession » a été conçue pour un bagad. Pour cette création, l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés et l’Assemblée des Sonneurs (Sonerion 56) ont constitué un partenariat qui réunit 35 musiciens des bagadous des Pays d’Auray et de Vannes, et des élèves de l’ADMAS, placés sous la direction de Fabrice Lothodé. C’est la première fois qu’un compositeur d’une telle renommée (Victoire de la Musique Classique, Grand Prix des lycéens) s’intéresse à la formation du bagad.
« Le pardon est une source d’inspiration » nous confie Bruno Belliot, directeur de l’ADMAS. « Je suis extrêmement touché par la démarche des deux auteurs, car elle s’inscrit dans une tradition de rassemblement religieux. » « C’est un peu comme si c’était Francis Poulenc qui venait d’écrire la litanie à la Vierge Noire de Rocamadour, » nous dit-il. Pour lui, ces deux oeuvres participent à l’enrichissement extraordinaire du patrimoine musical breton. Car c’est aussi le rôle de L’ADMAS de faire rayonner le pardon, de développer la culture et la foi, en faisant notamment appel à des artistes. « De cette manière, nous répondons à la lettre de jean-Paul II aux artistes, qui encourage ceux-ci à contribuer à la beauté et au renouvellement de l’art pour l’Eglise, à la suite de Paul VI. »
Enfin, ces oeuvres ont vocation à être ré-interprétées largement à l’avenir, un projet de reprise est en cours…
Ode à Sainte Anne
« Tu es notre lumière sainte mère de Marie
Belle et droite, d’une foi inaltérable
Humble, simple
Portée par la longue espérance des prophètes et des rois
Et c’est vers toi que tous avancent avec leurs chagrins, leurs douleurs, leurs blessures et leurs croix
Ils connaissent la roue des saisons, la dormition de l’hiver, la reverdie et son espérance
Tout se relève toujours
Tout renaît de la cendre et de la nuit
La mère des Bretons est cette clarté
Ce puits de feu sans fin
De feu et d’amour, d’offrande et de joie
De ses traits vénérables émane la paix
Cette paix divine, cette paix du cœur
Des confins et des lisières ils marchent vers l’autel
L’amer lumineux au milieu des tourments
La sainteté dans un corps
Loin du fracas des vagues la fluidité de la prière
Loin du vertige la certitude d’un roc
D’une jeunesse invincible et sans fin
Comme ta statue jadis trouvée dans la terre d’un champ
Tu resplendis et désignes le chemin »
Philippe Le Guillou
Source : Site Diocèse de Vannes