Ouest-France vient de publier un article concernant l’information suivante :
Elmar Ternes, célèbre linguiste allemand, revient sur l’île de Groix pour la première fois depuis ses recherches sur le breton en 1967. Il est attendu avec émotion le 14 juin sur l’île, où aura lieu à 17h30 (à la salle des fêtes) une table ronde qui aura pour sujet le breton vannetais parlé à Groix et ses particularités, son usage dans la société d’hier et la trace qu’il a laissé dans celle d’aujourd’hui. Elle se fera en présence entre autres de Fañch Broudic, Alain et Geneviève Le Buhé, Loeiz Le Bras, José Calloch, Jo Le Port, Christian Rivoalen…
Elmar Ternès était venu à Groix en 1967/1968 enregistrer des Groisillon(ne)s bretonnants pour réaliser sa thèse universitaire. Celle-ci, « Grammaire structurale du Breton de l’île de Groix » a fortement marqué les personnes concernées par ce sujet. Ce livre, d’un grand intérêt linguistique, ne se trouve que difficilement à l’heure actuelle dans le commerce.
Fañch Broudic livre dans le quotidien : « Professeur émérite de l’université d’Hambourg et docteur honoris causa de l’université de Glasgow, Elmar Ternes a publié sa thèse sur le breton de l’île de Groix en 1970 », commence Fañch Broudic, le journaliste qui a contacté la mairie lorsque le linguiste allemand a émis le souhait de revenir sur l’île pour la première fois depuis 1967. « Je l’ai connu à cette époque et nous avons repris contact il y a peu. Il m’avait dit alors : Je me demande s’il y a quelqu’un qui sache encore prononcer le breton de Groix avec le vrai accent. Je suis probablement le dernier. »
A aucun moment dans l’article il n’est question du pourquoi il s’est mis à étudier le breton de Groix et qui lui a mis le pied à l’étrier. Il s’agit n’i plus, ni moins du linguiste breton Alan J. Raude, qui était collaborateur (entre autres) d’Ar Gedour jusqu’à sa mort l’an passé. Nos lecteurs peuvent découvrir la richesse de son travail au fil des années. Ar Gedour remet donc les choses au clair, histoire de rendre à César ce qui est à César, et à Alan Raude ce qui est à Alan Raude.
Car Alan J. Raude est celui qui a fait venir Elmar sur l’ïle de Groix. Il n’est pas cité… il est même oublié par le gotha linguistique breton. Alors livrons un peu d’histoire : Elmar Ternes, dans un bus qui faisait visiter la région de Brest, demanda à une personne (que nous connaissons très bien) si elle connaissait un dénommé Alain Raude, dont il avait découvert les recherches dans une université allemande. Cette personne -hasard – était l’une des filles d’Alan J. Raude. Il s’agit ici de son PREMIER contact avec la Bretagne.
Par la suite, intéressé par la question bretonne (et c’est peu de le dire), il est venu à Groix sur invitation d’Alan J. Raude, qui lui avait fait part de son travail important de collectage dans l’ïle de Groix, dont il était originaire. Beaucoup de documents d’Elmar Ternes proviennent justement du travail d’Alan J. Raude, qui n’est malheureusement pas cité dans cet article (mais peut-être cela n’est-il pas connu du journaliste et des autres ? ) ou ailleurs.
Après, une question se pose : est-ce que cela motivera les édiles à envisager l’ouverture d’une filière bilingue sur l’île ?
Bonjour,
Je suis Agathe Marin, correspondante de Ouest France sur l’île de Groix et auteur de l’article que vous mentionnez. Effectivement je n’avais pas trouvé cette information sur les raisons de la première venue d’Elmar Ternes à Groix, merci donc pour la précision! Serait il possible de vous recontacter pour plus de précisions sur le rôle d’Alain RAude?
Merci d’avance pour votre réponse.