![Bernard Lasbleiz et Daniel Giraudon, les auteurs, entourent Julien Cornic, de Dastum Bro Dreger qui édite le livre. | Céline Martin](https://www.argedour.bzh/wp-content/uploads/2016/10/ils-exhument-du-grenier-un-tresor-de-chants-bretons-300x169.jpg)
Lu dans Ouest-France (Lannion) 12/10/2016
Des Trégorrois sortent un livre sur Constance Le Mérer : le travail de collectage mené en secret hisse cette Lannionnaise au rang des plus grands collecteurs bretons.
Il s’agit d’une trentaine de carnets, qui prenaient la poussière dans un grenier de Lannion. Ils y dormaient paisiblement depuis plus de 70 ans, jusqu’à ce qu’on les y trouve en 2012. À l’intérieur, des pages noircies de l’écriture appliquée d’une certaine Constance Le Mérer (1857-1945) : » Ces carnets renfermaient environ 500 chants bretons, collectés dans le Trégor à la charnière des XIXe et XXe siècles ! « s’en étonnent aujourd’hui encore Bernard Lasbleiz et Daniel Giraudon. À l’issue de deux années de travail sur ces carnets, l’accordéoniste et l’universitaire publient un ouvrage consacré à cette « découverte majeure et inattendue » dans l’histoire du collectage (1).
Derrière cette découverte, cette femme : Constance Le Mérer, qui s’est adonnée en toute discrétion à un intense travail de collectage des chants bretons et dictons dans le Trégor. » Pour une raison qui nous échappe, elle a tenu secret tout son travail de collectage « relève Bernard Lasbleiz.
Le fruit de ce travail est colossal : à l’issue de 50 ans de collectage, Constance s’était constituée « un répertoire comparable à celui que l’on trouve par exemple chez François-Marie Luzel », décrypte Daniel Giraudon, professeur émérite à l’Université de Bretagne occidentale (UBO) et chercheur au Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC). Il est essentiellement composé de gwerzioù (complaintes) et sonioù (chansons plus légères). Dont certaines, inédites. Pour l’universitaire, « la qualité et la quantité de ces archives placent désormais Constance Le Mérer dans la lignée des plus grands collecteurs de la tradition orale bretonne ».
Les chanteurs d’aujourd’hui verront dans son travail de collectage l’occasion d’étancher leur soif de renouvellement, en puisant de nouvelles chansons dans cette source importante, « surgie d’une sous-pente, celle de la maison familiale de Constance Le Mérer ».
Une erreur factuelle concernant la paroisse de Paule située dans le département des Côtes d’Armor (22) et non dans le Finistère (22).
L’île de Môn (Anglesey) prend un accent circonflexe en gallois. Les bardes allaient s’y « recycler ».