Le 2 novembre, au lendemain de la Toussaint où nous célébrons tous les saints, il est traditionnellement fait mémoire des fidèles défunts.
Au-delà du souvenir, ce jour est aussi un jour de prière. Le 2 novembre a été officiellement établi comme jour de prière pour les âmes du purgatoire au IXe siècle, en complément de la fête de la Toussaint, qui est célébrée le 1er novembre en l’honneur de tous les saints connus et inconnus. Le 2 novembre est ainsi devenu le moment où les fidèles se rassemblent pour prier pour les âmes de leurs proches décédés, en espérant leur offrir du réconfort et les aider à trouver la paix dans l’au-delà.
Dans l’Usus antiquor, on appelait ce jour « commémoraison des fidèles défunts », expression qui a glissé aujourd’hui pour donner dans le Novus Ordo « commémoration des fidèles défunts ». Alors… commémoration ou commémoraison ? Quel est le bon terme ?
Commémoraison ou commémoration ?
Les termes « commémoraison » et « commémoration » ont des significations similaires, mais ils sont utilisés dans des contextes légèrement différents.
La commémoraison est un terme moins courant que la commémoration. Elle fait référence à une action de se souvenir ou de rendre hommage à un événement passé, généralement de manière solennelle. La commémoraison peut également signifier un discours ou une prière qui célèbre ou rend hommage à un événement ou à une personne importante. C’est un mot qui est principalement utilisé dans un contexte religieux ou littéraire.
La commémoration est un terme plus couramment utilisé pour décrire l’acte de se souvenir ou de célébrer un événement passé ou une personne importante. Cela peut prendre la forme de cérémonies, de célébrations, de monuments commémoratifs, de discours, de publications, de jours fériés, etc. La commémoration est une pratique plus répandue dans la société pour se souvenir de faits historiques ou d’individus qui ont joué un rôle significatif dans l’histoire.
En résumé, la principale différence entre les deux termes réside dans leur fréquence d’utilisation et leur contexte. « Commémoration » est le terme courant pour décrire l’acte de se souvenir ou de célébrer, tandis que « commémoraison » est moins courant et peut avoir une connotation plus formelle ou littéraire.
Un changement du langage liturgique
La transition de l’usage de « commémoraison des fidèles défunts » à « commémoration des fidèles défunts » dans le contexte de la fête du 2 novembre (qui est la Journée des Morts dans le calendrier liturgique catholique) reflète un changement dans le langage liturgique de l’Église catholique.
La « commémoraison » et la « commémoration » sont des termes qui ont des significations similaires, mais ils sont utilisés différemment dans le contexte religieux. Dans la liturgie catholique, le terme « commémoraison » était souvent utilisé pour désigner la prière spécifique offerte en mémoire des fidèles défunts, tandis que le terme « commémoration » était utilisé d’une manière plus générale pour désigner l’acte de se souvenir et de prier pour les défunts.
L’essentiel : prier pour les défunts
Au fil du temps, l’Église catholique a apporté des ajustements à sa liturgie et à son langage. Il est possible que le changement de « commémoraison des fidèles défunts » à « commémoration des fidèles défunts » ait été fait pour rendre la langue liturgique plus accessible ou compréhensible pour les fidèles, ou pour des raisons de clarification. Les décisions concernant le langage liturgique et la terminologie peuvent en effet être influencées par divers facteurs, notamment les directives des autorités ecclésiastiques, les besoins pastoraux et la communication avec les fidèles.
Il est important de noter que ces ajustements linguistiques n’affectent généralement pas la signification ou la pratique fondamentale de la célébration de la Journée des Morts dans la foi catholique, qui demeure un jour de prière et de commémoration pour les défunts, moment où l’on offre spécifiquement la messe pour chacun d’eux, car comme le dit très bien Benoît XVI dans son encyclique sur l’espérance chrétienne, il existe une profonde interaction entre les vivants et les défunts, celui-ci soulignant que «grâce à l’Eucharistie, à la prière et à l’aumône, « repos et fraîcheur » peuvent être donnés aux âmes des défunts » (Spe salvi –Sauvés dans l’espérance, 2007).
Résumons : la commémoration est plutôt civile, la commémoraison fondamentalement religieuse. Que l’Eglise se mette à la remorque du civil n’est pas innocent…