Une découverte musicale : nous ne partageons pas souvent du rap ou du hip-hop, mais nous faisons aujourd’hui une exception avec Kelenn, que nous avons découvert cette semaine en explorant le net.
Une voix, une rythmique et des mixes sobres mais efficaces, un flow et une prononciation bretonne très maîtrisés, tout cela est travaillé pour donner un résultat qui décoiffera les puristes, tenants d’un répertoire musical plus figé, mais surprendra agréablement les autres. Notre surprise est d’autant plus grande que certains textes sont inspirés de traditionnels bretons issus par exemple du Barzaz Breizh (Ar re c’hlas ou Distro eus a Vro Saoz), soit des cantiques (le titre Amañ pell diouzh an trouz, dans lequel on retrouve le chant éponyme mais aussi l’Angelus de Pâques ou encore la chanson Alc’hwez an eürusted, ou encore le titre Paotr ar c’halleg plat dans lequel se trouve le cantique Pegen kaer).
Kelenn Nikolas, le chanteur, est le fils de Kristen Nikolas, fondateur du groupe Kern et le chanteur d’origine du groupe Añjel IK (remplacé ensuite par Yann Raoult). La musique de Kelenn n’a certainement rien à envier à des artistes français ou d’autres pays. Si on retrouve dans le style de Kelenn l’approche de Krismenn, gardant l’humus traditionnel comme terreau fertile d’une musique actuelle, l’artiste garde sa patte propre méritant sa place sur la scène bretonne et sur les ondes, et permettant à des personnes loin de la culture bretonne de découvrir autrement notre langue.