« Le grand relèvement » ! C’est le beau nom que les chanoines de l’abbaye de Lagrasse dans l’Aude ont donné à leur défi, de relever leur église gothique partiellement détruite. Un projet, d’une envergure sans précédent, appelé à se dérouler sur cinq ans et qui devrait coûter près de 6 millions d’euros.
Ce magnifique projet devrait inspirer les chrétiens d’Europe tant le mot même de « grand relèvement » résume à merveille la tâche à accomplir. Il n’est plus bon ton de parler de croisade, même si celle-ci se voudrait bien sûr pacifique. Mais au moment où les chrétiens, les catholiques surtout, semblent invités à raser les murs en expiation des crimes de certains clercs, l’urgence est, au contraire de relever la tête.
Puis de retrousser les manches, comme les chanoines, et relever les ruines, au sens propre, des églises, chapelles et abbayes de plus en plus menacées de destruction, dans ce qui fut une vieille terre de chrétienté. Plusieurs responsables épiscopaux laissent déjà entendre à mi-mots que nombre de sanctuaires dont l’institution est propriétaire pourraient être cédés à l’encan pour abonder un fonds d’indemnisation des victimes. Faut-il ajouter des crimes patrimoniaux, irréversibles, à d’autres, sexuels ? Les monuments ne sont pas coupables. Et ces églises appartiennent à tous.
Et, plus largement bien sûr, comme saint François appelant, en son temps au sortir de la chapelle ruinée de San Dan, à rebâtir l’Église, nous sommes tous conviés à RELEVER L’EGLISE pour élever les âmes dans un « grand relèvement » spirituel de la France et de l’Europe. Dans un temps de crise de civilisation, de doutes, d’interrogations majeures, les chrétiens attendent des paroles fortes de l’institution Eglise. Ils n’entendent rien tant ce qui fut une Parole de feu s’est éteinte en une langue de buis.. Nous faudra t-il ajouter « Deus vult » ou « Montjoie ! Saint Denis » en cri de ralliement ?
Il se pourrait bien que soit venu le temps du Grand Relèvement.
Bonsoir,
J’aimerais joindre Philippe Abjean. Pourriez-vous me donner son mail ou lui donner mes coordonnées pour que je puisse échanger avec lui ?
Merci d’avance.
Jakez
Demat deoc’h ! Je m’occupe de cela. Ken ar c’hentañ !
Bonjour à tous ! Les écrits anciens étant métaphorisés à volonté, je pense qu’il serait de bon ton d’expliquer à la mas populi le véritable sens des mots. Par exemple, les antis vilipendent souvent l’Eglise sans savoir, si l’on se réfère au sens étymologique du mot, qu’il s’agit de la communauté des Chrétiens. Ainsi, comme vous le dites si bien dans votre article, François d’Assise s’était trompé en voulant relever les murs d’une église, en tant que bâtiment religieux, puisque le message qu’il reçu était de relever l’Eglise (communauté). Ma question est la suivante : ne serait-il pas plus judicieux, au départ, d’inciter ce relèvement spirituel afin de provoquer, par effet de volonté, animé par la foi, toutes oeuvres de reconstruction matérielle ? Et enfin, bien que monarchisée, l’organisation uniformisée de l’Eglise n’est-elle pas la cause de sa vétusté ? Ses nombreuses remises en questions ne nous remémorent-elles pas cette plaisante histoire du chêne et du roseau? La flexibilité n’est-elle pas la solution à une rigidité qui s’apparente à un proche état cadavérique? Permettez-moi enfin de m’interroger sur cette hypocrisie générale qui laïcise à outrance et qui, dès le moindre malheur se précipite dans des églises, ou des cathédrales, pour pleurer ses morts. Mais la religion, on le voit, n’est plus de mode, l’armée de Dieu commandée par quelques tyrans a profondément terni le message de Paix tout au cours des siècles. Ce que l’on nous reproche de nos jours. Sans compter sur toutes ces brebis galeuses qui n’en finissent pas de salir une réputation pourtant bienfaitrice à bien des égards. En résumé, pour reprendre vos termes, les églises appartiennent à l’Eglise, et il est dommage, voire dommageable, que ce *système romain continue de fonctionner bon gré mal gré, sans concertation aucune avec les Fidèles. Fort heureusement d’heureuses initiatives voient le jour. Et, comme le dit si bien l’adage : la Foi déplace les montagnes ! Ce que personne ici bas ne pourra vous reprocher. * Je pourrais vous en dire plus sur ce système, subi par le duché de Bretagne, mais je crains de monopoliser le débat. Une prochaine fois peut-être. A galon.