Et si nous osions un Puy-du-Fou breton ?

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

anne de bretagne

Régulièrement me viennent à l’oreille des propos disant qu’il manque de projets ambitieux pour la Bretagne. Bien évidemment, il existe par exemple les festivals (Interceltique, Cornouailles, etc… ), le Tro Breiz ou encore la Vallée des Saints, pour citer des exemples précis alliant à la fois l’histoire, la culture et la religion, en tenant compte de ce que nous ont légués nos pères, sans non plus tomber dans un folklore désuet. Nous avions aussi évoqué sur Ar Gedour l’idée d’une statue géante de Sainte Anne au Menez Hom, chose qui nous l’espérons verra le jour, sans doute pas à cet endroit, mais en un lieu marquant tout de même. Vous pouvez d’ailleurs nous aider à avancer dans ce projet en cliquant ici.

Aujourd’hui, nous vous proposons de nous pencher sur une autre idée, qui serait clairement utile pour une réappropriation de notre histoire et de sa transmission aux générations à venir… Le magazine Bretons de janvier 2016 évoque cette question, et un colloque s’est déroulé à Brest récemment, comme le relatent les sites 7Seizh et ABP.

A l’occasion du 500ème anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne, nombreuses ont été les initiatives remettant l’Histoire de Bretagne sur les devants de la scène. Les Bonnets Rouges de Sebastian ar Balp sont désormais un épisode connu des populations locales. Mais qui connait par exemple Jeanne La Flamme, Jeanne de Penthièvre, deux femmes qui marquèrent aussi leur temps ?

 

Alors quoi de mieux, après avoir proposé aux élèves des écoles l’Histoire de Bretagne (voir notre article « Quand les écoles catholiques enseignaient l’Histoire de Bretagne« ), que de les amener dans un parc d’attraction basé sur les grandes heures bretonnes, utilisant les technologies actuelles et du futur (et pas juste des panneaux pédagogiques) pour se plonger pleinement dans les bataille de Ballon, de Jengland ou de Saint Aubin du Cormier, pour être aux côtés de Saint Colomban, à la cour d’Anne de Bretagne, sur la Marie La Cordelière ou encore pour naviguer aux côtés de Surcouf, de Jacques Cartier ou du Duc Jean IV ?

En mai 2014, nous signalions que l’Angleterre envisageait un Puy du Fou local :

« Puy du Fou International signe une nouvelle collaboration pour la création d’un spectacle nocturne au château d’Auckland en Grande-Bretagne, sur le modèle de la Cinéscénie, qui devrait naître au printemps 2016.

Dans un premier temps, ce projet consiste en la création d’un spectacle nocturne qui aura pour décor le château d’Auckland situé dans le nord-est de l’Angleterre. Les équipes du Puy du Fou ont été particulièrement sensibles à ce projet qui vise à valoriser à la fois la région, ses habitants et l’histoire de la Grande-Bretagne. Pour la première fois, c’est le concept même de la Cinéscénie qui s’exporte puisque ce spectacle nocturne en plein air traversera 2000 ans d’histoires avec des reconstitutions grandioses : combats de gladiateurs romains, invasions vikings, joutes chevaleresques, etc. Et le spectaculaire sera au rendez-vous avec jets d’eau monumentaux, projections géantes, musique épique, etc.

Pour cette première étape, Puy du Fou International va valider la faisabilité du projet, élaborer le cahier des charges, et surtout écrire scénario. Ce spectacle sera joué 30 fois par an avec une capacité d’accueil de 6 000 spectateurs par soir et interprété par 600 bénévoles.

Dans un second temps, le groupe Eleven Arches prévoit de créer un parc à thème historique sur le modèle du Puy du Fou, qui ouvrirait en 2020.

La Russie y travaille aussi. Imaginons maintenant, à la manière du Puy-du-Fou et du Domaine de la Chabotterie, non pas un parc de manèges, mais un domaine retraçant ainsi l’Histoire de la Bretagne, un parc que les Bretons pourraient s’approprier et qui serait leur fierté, tout en montrant au monde la richesse de leur histoire. Un lieu où adultes et enfants redécouvriraient une histoire trop longtemps effacée ou transformée par plusieurs siècles de besoins idéologiques.

Mais ce projet ne pourrait se faire à moitié. Je suis persuadé, au vu du succès de la Vallée des Saints, que certaines entreprises et institutionnels pourraient être de solides partenaires pour un tel projet qui, au-delà de l’aspect culturel, serait aussi un réel atout économique ! Quelque chose se créé actuellement à Vannes, et un autre projet se profile, mais y aura-t-il l’envergure d’un Puy du Fou, avec la volonté de structurer et d’enraciner les choses, capable de drainer les écoles et les autres, pour refaire prendre conscience de l’histoire du peuple breton, puisqu’il ne peuvent l’apprendre à l’école ? Après les formations de dressage et l’académie équestre, la mise en place de section de recherches pour des nouvelles technologies utilisées sur le Grand Parc ou lors de la Cinéscénie, le Puy du Fou vient d’ouvrir une école permettant de former les enfants qui seront l’avenir de cette aventure. La Bretagne ne pourrait-elle pas s’en inspirer ?

Les idées ne manquent pas, à la rédaction d’Ar Gedour ! Nous invitons aussi nos lecteurs à réagir en nous faisant des propositions par mail ou en commentaire de ce billet. Enfin, voici un sondage, que nous vous invitons à remplir et à diffuser autour de vous. Cela motivera peut-être certains à se lancer dans un tel projet !

À propos du rédacteur Tudwal Ar Gov

Bretonnant convaincu, Tudwal Ar Gov propose régulièrement des billets culturels (et pas seulement !), certes courts mais sans langue de buis.

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4 Commentaires

  1. L’ idée est intéressante – et créatrice d’ emplois. On pourrait s’ inspirer de ce qui se fait dans les pays de nord de l’ Europe, comme au Danemark, où on peut voyager dans le temps dans un musée composé d’ animations avec figurants à diverses périodes historiques.

  2. Ya , evel-just, un dra dispar e vefe evit Breizh.

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