Les gazettes le soulignent aujourd’hui : l’hymne breton « Bro gozh ma Zadoù » est officiellement reconnu par la Région Bretagne.
En août dernier, Jacques-Yves Le Touze, président du Comité Bro Gozh, annonçait à l’occasion du départ de Lizardo Lombardia, directeur du Festival Interceltique, une avancée majeure pour cette reconnaissance du Bro Gozh par la Région et pour la popularisation de cet hymne.
Cette œuvre a été composée en 1898 par Taldir Jaffrenou sur l’air de l’hymne national du pays de Galles, Hen Wlad Fy Nhadau (Vieille terre de mes pères). Nous retrouvons un équivalent en cornique, langue celtique apparentée au breton et parlée dans les Cornouailles britanniques, sous le titre Bro Goth agan Tasow (Vieille terre de nos pères), qui reprend également l’air de l’hymne gallois.
L’usage donne en Bretagne la version de Taldir. La Région Bretagne a donc commandé une version annoncée comme plus accessible au grand public, revisitée par la compositrice Frédérique Lory, avec une nouvelle orchestration, et joué par l’Orchestre national de Bretagne. Vous pouvez la découvrir ci-dessus.
Comme ils l’avaient fait ensemble à Brest lors du départ du Tour de France 2021, Gilles Servat et Aziliz Manrow l’interpréteront, sans aucun doute avec le talent dont ils font preuve, en ouverture du derby Lorient-Rennes le 28 novembre, coup de lancement de ce Bro Gozh dépoussiéré.
De nombreuses orchestrations ont déjà vu le jour, y compris modernisées comme l’avait fait Alan Stivell dans son album Brian Boru ou encore dans la version ci-dessus, voire celle plus récente de l’Orchestre National de Bretagne (ci-dessous).
Le rythme revient aux sources, et c’est très bien. Gilles Servat et Aziliz Manrow l’interprètent avec beaucoup de talent et de conviction.
Toutefois, il est gênant de lire le terme « officiel ». Car les paroles, d’après ce que j’ai entendu sont celles d’origine ainsi que le rythme. Et c’est tant mieux, car beaucoup craignaient une réécriture des paroles selon l’air du temps. Nos vieux saints sont toujours là, Deo gratias !
L’essentiel est sauf.
Par contre, il y aurait à redire sur l’orchestration qui est quelque peu mièvre : que fait donc ici ce piano qui liquéfie ce chant magnifique ? Entre nous j’ai envie de lui mettre un bon coup de mell-houarn.
Tant qu’à avoir une interprétation « officielle » , pourquoi ne pas avoir fait le choix d’un choeur d’hommes avec bagad et orchestre symphonique et pourquoi pas des grandes orgues ?,
Ce piano anesthésie le souffle épique de la Bretagne.
Sachant que le chant est destiné à accompagner des rencontres sportives et de grands évènements de foules, cela ne sert à rien de créer une ambiance intimiste au coin du feu.
Le final pseudo-lyrique n’est pas très heureux, manque de virilité et vire dans la sensiblerie bon marché et le grand spectacle plutôt que dans l’attachement charnel à la Patrie.
On pourra comprendre que l’on ait ommis l’usage de scander à la fin le triple : Bevet Breizh !
Je ne vois pas en quoi cette version sentimentaliste est « plus accessible au grand public. »
Quand on compare avec le Hen Wlad Fy Nhadau entonné sur les stades de rugby ou par les rassemblements de choeurs gallois, ce n’est guère accessible au grand public.
Cet hymne n’appartient pas au conseil régional de Bretagne, même s’il a dépensé de l’argent public pour cette version officielle,, il est au peuple breton qui continuera à la chanter sans ces flonflons bien propres subventionnés.
Que librement les Bretons continuent à se l’approprier et ç le chanter a bouiz penn.
Bevet Breizh !
Breizh digabestr!!!! Breizh atao!!!! Bevet ma Bro!!!! N’eon ket gall. A benn nebeut, Breizh a vevo, an dro. Ne ket gant tud an tri c’horn med gant Doue ha Breizh!!!
Le Bro Gozh est un hymne. Chanté par un chœur et non par des solistes, il est toujours plus émouvant.
La version du Orchestre National de Bretagne et de ses 2 chœurs/cœurs, breton et gallois, est l’une des meilleures que je connaisse.
Par contre, le Bro Gozh chanté par Nolwenn Leroy Nolwenn Leroy au stade de France avant la finale Rennes-Guinguamp, c’était du spectacle à la gloire de la chanteuse mais pas de la Bretagne. Un autre version, celle chantée au Festival Interceltique de Lorient, en 2020, par Morwenn le Normand, accompagnée par Ronan Pinc au violoncelle, est également très « douteuse ».
Le Bro Gozh est fait pour être chanté par tout un peuple, debout et fier de lui-même !
Quant à la toute nouvelle version « officielle », elle est, entre autre, écrasée par le piano. Jobig a raison !
Comme quoi, il faut se méfier des nouveautés et effets de mode …