Le cardinal Sarah envoyé spécial du Pape à Sainte-Anne-d’Auray pour le Jubilé des apparitions

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Le grand pardon de Sainte-Anne-d’Auray va accueillir en cette année jubilaire à double titre un hôte particulier. À l’occasion des quatre cents ans des apparitions de la mère de la Vierge, sainte Anne à Yvon Nicolazic, le Pape Léon XIV se fera en effet représenter par le cardinal Robert Sarah qui sera en Bretagne les 25 et 26 juillet. Il y célébrera notamment la procession et la messe pontificale le samedi 26 juillet à 10h30.

Cette venue du cardinal Sarah coïncidera également avec l’arrivée de l Troménie de Sainte Anne après plusieurs mois de périple à travers le diocèse de Vannes, ainsi qu’avec le festival Sainte-Anne consacré aux 16-30 ans. En cette année jubilaire pour l’Église universelle, le sanctuaire sera le point de départ de jeunes qui se rendront à Rome pour leur jubilé. Ils rejoindront les centaines de milliers d’autres jeunes du monde entier qui se retrouveront autour du Saint-Père.

Ce n’est pas la première fois que la Cardinal Sarah se rendra dans le sanctuaire de Sainte Anne d’Auray puisqu’il y avait donné une conférence en 2019 puis en 2024. Il s’est également rendu à l’abbaye de Kergonan (Plouharnel) en 2018, ainsi qu’au pardon de Notre-Dame du Roncier (Josselin) en 2019 et à celui Rochefort-en-Terre en 2023. Il faut dire qu’il avait jusqu’à il n’y a pas si longtemps un ancrage à Langonnet, chez les spiritains.

Apparitions au XVIIe siècle

Le sanctuaire breton a été construit sur les lieux même des apparitions de sainte Anne à un paysan, Yvon Nicolazic. La première fois que cet homme vit la grand-mère du Christ, ce fut en 1623. En août de cette année-là, elle apparut un flambeau à la main, à la fontaine du petit village de Keranna en Pluneret. Suivirent plusieurs apparitions jusqu’en 1625. Lors de l’une d’elle, sainte Anne dit: «Me zo Anna Mamm Mari». «Yves Nicolazic, ne craignez rien; Je suis Anne, mère de Marie. Dites à votre recteur que, dans la pièce appelée le Bocenno, on a construit autrefois, même avant qu’il y eut un village, une chapelle dédiée en mon nom. C’était la première de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois qu’elle est ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt, et que vous en preniez soin, parce que Dieu veut que j’y sois honorée, Dieu veut que vous y veniez en procession…».

Visites du futur Jean XXIII et du Pape Jean-Paul II

Le 7 mars 1625, l’antique statue de sainte Anne est retrouvée dans le Bocenno, dans les ruines de la vieille chapelle du VIIe siècle. Une nouvelle chapelle est construite et bénie en 1628. Le site connaitra un nouveau souffle au XIXe siècle, l’empereur Napoléon III se rendant en pèlerinage avec l’impératrice Eugénie le 15 août 1858. En 1866, la première pierre de la basilique actuelle est posée et l’édifice est consacré en 1877. En 1949, le nonce apostolique en France, Mgr Roncalli, futur Jean XXIII, y préside les fêtes dédiées à sainte Anne. En 1996, c’est Jean-Paul II qui visite le sanctuaire du Morbihan lors d’un de ses voyages apostoliques en France. Le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray va donc connaitre un autre grand moment, son jubilé s’inscrivant dans celui du Jubilé de l’espérance, renouvelant le message que sainte Anne transmit: «Dieu veut que je sois honorée ici».

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD". En 2024, il a également publié avec René Le Honzec la BD "L'histoire du Pèlerinage Militaire International".

Articles du même auteur

Mémoire des groupes bretons : Sonerien Du

Amzer-lenn / Temps de lecture : 4 minParler de Sonerien Du, c’est évoquer l’un des …

[ROUDOUALLEC] Messe en breton le 9 novembre 2025

Amzer-lenn / Temps de lecture : 1 minA-berzh Tiegezh Santez Anna, eus Roudouallec : Mignoned …

Un commentaire

  1. « Doue a fell dezhañ ma vin enoret amañ ».
    .
    La phrase bretonne est reconstruite a-posteriori, parait-il, puisque les propos initiaux (déposition verbale en breton vannetais de Nikolazig) ont été retranscrits directement en français par les gestionnaires du dossier..
    .
    En tous cas, la formulation retenue (« ma vin enoret ») et mise en évidence sur la porte gauche (le côté du coeur, dpnc) du sanctuaire a ceci d’intéressant qu’elle exprime avec l’emploi de la conjonction grammaticale « ma » une forte insistance, ou une forte attente, une demande impérieuse. Une autre formulation, moins énergique, aurait pu se contenter de la simple apposition de la subordonnée suivant immédiatement la principale (« e vin enoret »).
    .
    L’usage du futur de l’indicatif (là où le français utilise le présent du subjonctif: « Dieu veut que je sois honorée ici ») correspond simplement à la syntaxe bretonner. Les deux langues n’ont pas la même « concordance des temps ».
    .
    « Doue a fell dezhañ ma vin enoret amañ ». Na brav eo!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *