Saints bretons à découvrir

[ARCHIVES] Les Seiz Breur (vidéo)

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

Exposition au musée des Beaux-Arts de Rennes de 350 œuvres des artistes du mouvement.

Le 8 septembre 1923 au Folgoët, Jeanne Malivel, René-Yves Creston, sa femme Suzanne et quelques amis fondent la fraternité des Seiz Breur (Sept frères). Après avoir étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris, ils rentrent au pays décidés à moderniser le style classique et stéréotypé des artistes et artisans bretons.

L’exposition universelle de Paris de 1925, consacrée aux arts appliqués est vue comme l’occasion de proclamer le renouveau breton. A la recherche d’un entraînement collectif, ils essaient de convaincre artistes et artisans de participer à la réalisation d’un pavillon de la Bretagne et souhaitent former un  » groupe fraternel d’artistes et d’artisans bretons « . Il s’agit de former le goût du public en proposant des oeuvres nouvelles qui ne soient pas des copies du passé mais l’alliance de la modernité et de la tradition. Et c’est en modifiant le cadre intérieur des Bretons c’est à dire le mobilier, la vaisselle en faïence et les tissus qu’ils espèrent innover.

Ils prennent des motifs traditionnels comme référents, les faisant évoluer vers une sensibilité proche de l’art déco, ornement dépouillé à la recherche du meuble moderne. Le meuble est pensé dans ses lignes et ses formes loin de la  » biniouserie ». On refuse les détails décoratifs convenus pour mettre en évidence les lignes de construction des meubles. Pour réaliser les meubles, ils font appel à Joseph Savina et à Gaston Sébilleau – artisan de Redon réputé pour sa scierie à moteur, pour la fabrication  » d’ensembles d’intérieur bretons modernes, afin de prouver que l’art breton peut et doit se renouveler » – et à René-Yves Creston. C’est l’école industrielle de Saint Nazaire qui réalise les ferrures des meubles à partir des dessins. Le groupe prône un retour au métier, décidé à « combattre l’horrible camelote parisienne par des modèles soignés et harmonieux ». Dans le pavillon de la Bretagne l’ensemble du mobilier obtient une médaille d’or.

Pourtant le décès de Jeanne Malivel en 1926 interrompt l’élan du groupe. Deux ans plus tard, en 1928, René-Yves Creston fonde l’Unvaniez (union) ar Seiz Breur (UASB) ou Société centrale des artistes bretons, mais le redémarrage est difficile. C’est l’Exposition universelle de 1937 qui relance la seconde génération du groupe. René-Yves Creston est à la tête du groupe. Délégué à Paris du comité breton d’organisation, il obtient des faïenceries de Quimper la réalisation d’un globe de 1m60 de diamètre à la gloire des marins bretons. Les artistes présentent un appartement, dit synthétique, qui correspond à une famille rennaise moyenne avec le père, la mère et les deux enfants. Toujours ancrés dans la mémoire bretonne, les mobiliers de l’exposition sont pourtant de plus en plus dépouillés et fonctionnels.

Le groupe dynamisé qui comprend progressivement des musiciens, des sculpteurs, des éditeurs, des ethnologues, survit à la Seconde Guerre mondiale pour se disloquer définitivement en 1947.

À propos du rédacteur Erwan Kermorvant

Erwan Kermorvant est père de famille. D'une plume acérée, il publie occasionnellement des articles sur Ar Gedour sur divers thèmes. Il assure aussi la veille rédactionnelle du blog et assure la mission de Community Manager du site.

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