Nouvelle rubrique, permettant à nos lecteurs qui ne les connaissent pas de découvrir des groupes phares de Bretagne, d’hier et d’aujourd’hui. Nous vous proposions le 11 octobre de découvrir An Triskell ; aujourd’hui : Gweltaz
Gweltaz Ar Fur est l’une des figures importantes du paysage musical breton depuis les années soixante-dix. Chanteur engagé à ses débuts, il s’investit rapidement pour le renouveau de la culture bretonne, à travers ses actions dans la production, la distribution et les écoles Diwan.
Né en 1950 à An Henbont à 10 km de An Oriant en BRO-WEREG que l’on appelle parfois aussi BRO-GWENED du nom de sa capitale (en français : Vannes), il suit sa famille pendant une année (en 64) à Metz (Lorraine) et c’est lors de ce séjour que Gweltaz ar Fur prend conscience de sa ‘bretonnitude’ et que sa réflexion déjà engagée, arrive à maturité. La situation politique et sociale de sa ville natale l’incite à s’engager politiquement, à travers ses propres compositions, dans la chanson identitaire et revendicative. Il réadapte des poèmes très marqués du Barzaz Breizh , comme Gwerz Maro Pontkalleg. C’est pour participer au renouveau de l’héritage culturel breton qu’il écrit aussi dans sa langue maternelle, le Breton vannetais.
Il commence à se produire en public dès 1970 et enregistre à cette époque deux 45 tours chez Kelenn et un autre chez Droug (Le 45 tours était encore la norme dans ces années-là). En 1973, à l’âge de 22 ans, il édite son premier album, Chants Celtiques, chez Atlantic-WEA, produit par Igor Wakhewitch et sur lequel apparaissaient Mikael Moazan et Patrick Mollard (dont c’était le premier enregistrement hors bagad). Il s’inscrit dès lors dans la lignée de Gilles Servat et Alan Stivell, celle de la revendication identitaire en musique.
En 1975, il édite chez Musidisc-Europe l’album Bonedoù Ruz ! avec la participation du musicien brittanique connu Trevor Crozier (Albion Band, Broken Consort…), de l’irlandais Mick Hanly (The Monroes, Moving Hearts,…) du sonneur breton Andreo Tomaz (actuel leader du groupe Skeduz).
En 1976, lors d’une tournée canadienne, il édite deux titres à Montréal sur l’album Veillées d’Automne avec Zachary Richard (Bayou des Mysteres) et divers artistes, suite à un festival.
En 1977, il fonde les Ecoles Diwan, écoles bilingues en breton et français qui, en 1997, ont présenté, pour la première fois des candidats aux épreuves du baccalauréat. Il assure la présidence de Diwan jusqu’en 1980. Un 45 tours est enregistré au profit de cette toute nouvelle association scolaire par Glenmor (dans son studio de Mellionnec). Il y chante un titre : Ar c’hi talabarder. Il est aussi « responsable (!) » du texte Didostait Bugale (ré-enregistré bien plus tard par Dan ar Bras, qui l’accompagne comme guitariste sur scène à l’époque, Ce morceau sera re-titré Diwanit Bugale pour l’Eurovision et présenté comme un titre récent pour coller aux règles du concours.
En 1978 il réalise un titre inédit, en soutien, sur le 33 tours dédié aux Bretons emprisonnés : Frankiz ar Vretoned.
C’est en 1980, qu’il fonde à Quimper la Librairie Ar Bed Keltiek et dirige Celtic Production. Ar Bed Keltiek, véritable mine de renseignements, devient rapidement la librairie de référence des amateurs de musique bretonne. Il poursuit ses tournées avec ses musiciens : Jakez Moreau (actuel co-leader du groupe Tayfa et Patrice Marzhin (le guitariste de JF Thiéfaine) jusqu’en Allemagne , en Ecosse et au Pays de Galles…
En 1984, Gweltaz Ar Fur met un terme à sa carrière de chanteur, pour mieux se consacrer à la promotion des musiques de Bretagne. Il ouvre une succursale à Brest, dont il confie la gestion à un jeune brestois, et assure la gestion de la maison mère.
Depuis, il a eu l’occasion de remonter sur scène, en 1990, pour ses 20 ans de chanson à Kemper (avec Glenmor, Servat, Triskell, Diaouled qui lui avaient fait l’amitié de participer) au jardin de l’évéché ; ainsi qu’à l’anniversaire du groupe Triskell à Brest en 1996…
On peut l’entendre d’ailleurs sur le dernier disque du groupe Triskell, Daou et sur le disque anniversaire des 20 ans de Diwan, avec un titre de Chants Celtiques.
C’est avec Diwanit Bugale de Gweltaz Ar Fur, que Dan Ar Braz a fait un malheur au concours de l’Eurovision (qu’il a « heureusement » perdu). Cette chanson est désormais, avec La Blanche Hermine de Gilles Servat, un incontournable des tournées Héritage des Celtes…
Source : http://www.gwerz.com