Pour la deuxième année consécutive, le pardon de Saint Alban à Inguiniel (Diocèse de Vannes / Eskopti Gwened) a vu dimanche dernier une foule importante (environ 350 personnes) assister à la messe et à la fête profane. Les Kaloneù Derv Bro Pondi, chorale de Pontivy, ont appuyé la messe en breton, latin, français, proposant à l’assemblée des cantiques locaux adaptés à la liturgie, présidée cette année par l’abbé Louis De Bronac, prêtre dont la famille est plouaysienne, qui fêtait son premier anniversaire sacerdotal lors d’une messe priante et pleine de ferveur.
La procession à la fontaine n’a pu se dérouler en raison du mauvais temps.
Ce pardon était autrefois très renommé et saint Alban a toujours bénéficié, surtout de la part des Inguinielois d’un attachement et d’une ferveur toute spéciale. Dimanche dernier, nombreux étaient les Inguinielois d’origine à avoir fait leur retour aux sources, sans compter les fidèles venus des paroisses alentours, dont de nombreux habitués des pardons. Un autre moment attendu fut celui de la vénération des reliques à la fin de la messe. Pour fêter l’événement de la manière la plus joyeuse qui soit, et redire ainsi leur fidélité aux traditions des ancêtres, certaines personnes avaient revêtu les beaux costumes de leurs aïeux. L’atmosphère se dégageant de l’ensemble de la célébration en a ému plus d’un, dans la mesure où elle rappelait vraiment la ferveur des pardons d’autrefois. Notons que les élèves de l’école ont chanté avec le choeur le cantique à Saint Alban, alors que les parents d’élèves se sont proposés pour porter statue de Saint Alban et bannières. Cela va dans la droite ligne de l’une des actions prévues dans le projet missionnaire breton proposé pour le Diocèse de Vannes.
Comme prévu, l’apéritif et le repas organisés par le comité (et l’école) se sont tenus tous deux dans la nouvelle salle municipale dite « Espace du Scorff ». Dans l’après midi une autre assemblée prenait place dans l’église pour le concert qui y était donné par les mêmes chanteurs du matin (concert de chants sacrés du Morbihan bretonnant et de cantiques bretons traditionnels).
L’initiative de redynamiser ce pardon est à souligner, et la qualité liturgique voulue est un terreau propice à l’évangélisation. Si les pardons ont un parfum d’autrefois, n’oublions pas qu’ils peuvent aussi aider à mieux s’élancer dans l’avenir. Osons dire que ces initiatives vont bien dans le sens de la Nouvelle Evangélisation, car le modèle du pardon est un modèle qui pourrait faire vivre les paroisses qui périclitent, pour peu que la liturgie soit respectée, et que l’on souhaite pleinement ancrer l’annonce de l’Evangile dans la culture locale pour mieux l’enraciner. L’idéal étant qu’à la suite de ces pardons, l’on puisse continuer sur cette lancée dans les paroisses mêmes, en proposant par exemple un cantique breton à la messe dominicale, avec la traduction. Les cantiques étant souvent des cours de catéchismes à eux tous seuls.