[PARIS] Notre-Dame de Paris en proie à un terrible incendie

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min
G. Painblanc (DR) – Photo A

Nous ne vous apprenons rien en relayant l’information de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Vers 3h du matin, les pompiers ont indiqué que le feu avait été maîtrisé, seuls des «foyers résiduels» demeuraient actifs. Le dispositif engagé était toutefois maintenu.  La flèche et une grande partie de la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris se sont effondrées. Les seize statues de cuivre qui ornaient la flèche de Notre-Dame de Paris représentant les douze apôtres et les quatre évangélistes ont échappé aux flammes. Elles avaient été retirées de leur socle, il y a quelques jours, pour être restaurées. La flèche n’était pas d’origine, elle fut reconstruite par Viollet-le-Duc en 1859.

L’incendie de cet édifice de 800 ans, joyau d’architecture et de charpente, avait pris vers 18h50, les flammes ayant dévoré la charpente, longue de plus de 100 mètres et constituée de poutres en bois. Devant des centaines de personnes éberluées sur place sans compter les milliers de téléspectateurs, le feu ravage le toit de la cathédrale pendant que les sapeurs-pompiers tentent de sauver l’impossible. Certains prient et chantent. On entend le Je vous salue Marie, sur place et à la télé.   On se demande comment en 853 ans, Notre-Dame a échappé à tout, à la Révolution comme aux guerres… sauf à ça. Lorsque la flèche s’effondre, c’est la stupéfaction. Voici les photos de la chute (tous droits réservés G. Painblanc) publiées ci-dessous avec l’aimable autorisation de son auteur.

 

Cet incendie n’est pas sans nous rappeler – en Bretagne – celui de la cathédrale de Nantes en 1972, de la basilique St Donatien & Rogatien (Nantes) en 2015 ou encore de l’église de Tremel en 2016. Pour la cathédrale de Nantes, le feu avait pris place dans la charpente de la cathédrale de Nantes en raison d’un chalumeau laissé allumé accidentellement. Pour Saint Donatien, les expertises menées sur la basilique s’étaient alors accordées sur le fait que des travaux de maintenance étaient bien à l’origine du sinistre.

 

Information importante : le Saint-Sacrement, la couronne d’épines et la tunique de Saint Louis ont pu être sauvés des flammes, a indiqué Mgr Patrick Chauvet, le recteur de la cathédrale. C’est le Père Jean-Marc Fournier – aumônier de la BSPP –  qui, avec plusieurs pompiers sont entrés pour sauver la Présence Réelle et les reliques. Alors qu’on est en pleine Semaine Sainte et que nous nous souvenons de la Passion du Seigneur, rappelons aussi que le coq situé au sommet de la flèche contenait trois reliques : une parcelle de la Sainte Couronne d’épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Il constituait ainsi un véritable « paratonnerre spirituel » protégeant tous ceux et toutes celles qui œuvrent pour la louange de Dieu, à l‘intérieur de la cathédrale, icône de la Jérusalem céleste. C’est le cardinal Verdier, archevêque de Paris, qui les replaça en présence du chapitre des chanoines le 25 octobre 1935 (add : ce coq a été retrouvé dans la journée).

Notre-Dame pour les Bretons de Paris. En 1967 et 1968, comme sur ces photos (Fonds Mar plij Breiz, Dastum Bretagne) lors des grands pardons de la Saint-Yves des arènes de Lutèce à Notre-Dame . Ou plus récemment, des sorties, spirituelles ou pas, en breton comme en français. Ci-dessous, vous retrouvez notamment sur l’une des photos l’un de nos rédacteurs Youenn Caouissin (St Yves), Martine Le Bihan (Anne de Bretagne) Gwendal Ar Floc’h (le précepteur de St Yves).  Ces photos ont été prises en 1967, lors du 700ème anniversaire de la venue du patron des Bretons à Paris pour ses études.

Certes, il ne s’agit pas du patrimoine breton, mais cependant d’un patrimoine mondial. On ne peut rester sans rien faire. Ar Gedour travaille activement à la sauvegarde du patrimoine spirituel et culturel breton. Comme Ar Gedour doit beaucoup à la Vierge Marie, la rédaction participera à son humble mesure à la collecte pour relever cette cathédrale, même si nous privilégions évidemment notre propre patrimoine. Mais nous, Bretons, nous pouvons aussi nous interroger aujourd’hui : que faisons-nous pour notre ce patrimoine qui peu à peu se perd ?

Nous profitons de l’occasion pour rappeler à nos lecteurs que si chacun d’entre nous participait ne serait-ce qu’à un humble niveau à restaurer nos chapelles et églises bretonnes qui tombent en ruine, par exemple en soutenant nos actions avec l’Oeuvre de St Joseph, il serait aisé de relever ces défis, sans attendre de l’argent de la part des collectivités. En s’y mettant tous, nous pouvons à la fois relever le patrimoine, pas simplement des édifices, mais raviver la flamme chrétienne de notre Bretagne.

Je soutiens Ar Gedour  Je donne à Notre-Dame de Paris

Concernant la photo A de la flèche en feu en gros plan, débutant l’article, l’auteur de la photo nous confie :

Depuis 1682 et son installation dans une des tours de Notre-Dame de Paris, le bourdon Emmanuel, plus grosse cloche de la Cathédrale, rythme de sa voix grave et solennelle les grands événements vécus en France et dans le monde. Aujourd’hui c’est son silence qui a marqué notre Pays…
Silence tant que l’expertise de la structure de la tour et du beffroi n’a pas été réalisée.
Silence car les trois petites cloches fixes se trouvant dans la flèche détruite se sont tues à jamais… (une de ces cloches est visible dans le tiers supérieur de cette photo que j’ai prise, étant à Paris le 15 avril)
Ce mercredi soir, toutes les cloches de France, beaucoup de cloches du monde entier, ont sonné à la volée en hommage à Notre-Dame de Paris.
Puisse Dieu nous donner la grâce un jour prochain de réentendre à nouveau Emmanuel sonner avec allégresse la restauration de Notre-Dame de Paris

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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5 Commentaires

  1. “ça y est drame national, une charpente de cathédrale brûle” touitte de edouard le bert en histoire politique à Rennes, membre du bureau national de l’unef tendance:uas (communiste). Fax, courrier, téléphone pour condamner ces nostalgiques d’un monde dont ils ne connaissent rien. Breton Maître chez Toi!

  2. Edouard Le Bert est aussi cet étudiant en histoire de Rennes 2 qui l’an dernier faisait dans un touite de la propagande pour le paléo-stalinien russe Youri Joukov (Yuri Zhukov dans la translittération anglaise), en le faisant passer pour la pointe de la recherche sur le stalinisme. Voici le genre de vidéo que diffuse ce Le Bert et ses amis https://www.youtube.com/watch?v=4JZIYH3tEmk
    l’UNEF de Le Bert à Rennes c’est 15 % des suffrages exprimés aux élections étudiantes mais moins de 2 % des inscrits. Ils sont aussi malfaisants que peu représentatifs des étudiants “de France” (et de Bretagne) bien qu’ils prétendent l’être.

  3. L’incendie de ND de Paris est en effet un drame; mais le fait que ce soit à Paris fait que la couverture médiatique et les réactions politiques sont importantes, si’il se fût agit de la cathédrale de Quimper, de Clermont ou de Bordeaux je doute que les réactions eussent été les mêmes.

  4. Dans la liste des églises “récemment” brûlées, on peut aussi ajouter l’abbatiale de saint Michel de Kergonan détruite par le feu lors de travaux de toiture en 2007, suite aussi à des travaux d’entretien. On peut aussi citer l’incendie de la cathédrale de Turin en 1997 où une autre insigne relique de la passion, le saint suaire avait failli une seconde fois disparaître dans les flammes. La première fois, c’était en 1532 lors de l’incendie de la sainte Chapelle de Chambéry. Ces tragédies nous rappellent la fragilité de notre patrimoine et la nécessité d’y veiller constamment.

  5. J’oubliais l’église de saint Thégonnec, joyaux de nos enclos paroissiaux, en grande partie détruite par le feu en 1997.
    On entend beaucoup d’absurdités sur la reconstruction de N.D. de Paris : pourquoi cette église plutôt qu’une autre, pourquoi presque un milliard a été levé en 48 heures alors que des pauvres meurent dans la rue ?
    Parce qu’inconsciemment, cette cathédrale n’est pas seulement le siège épiscopal de Paris, ou une destination touristique à la mode, mais un symbole de la Chrétienté et de la civilisation européenne, un archétype de de la perfection de l’art chrétien, que seuls peuvent lui envier Le Mont saint Michel, N.D de Chartres ou Saint Pierre de Rome ? Si N.D s’effondre, c’est toute notre tradition, notre histoire et ce qui reste de notre civilisation qui s’effondre. Et comment secourir les pauvres si celle qui veille sur eux n’a plus n’a plus son écrin ?
    L’île de la Cité est en cela un admirable condensé de notre tradition de Chrétienté : un lieu où pouvoir temporel de l’ancien palais des rois, avec la sainte Chapelle en son sein fait face à la préfiguration de la Jérusalem céleste qui abrite sous son aile les pauvres et les malades de l’hôtel-Dieu.
    “Jerusalem quae aedificatur ut civitas cuius participatio in idipsum” Jérusalem, édifiée comme une cité où tout ensemble ne fait qu’un ! (PS 121)
    La reconstruction du toit et de la flèche de N.D donnera assurément un nouvel élan pour la restauration de toutes nos chapelles et nos églises bretonnes (et sous d’autres cieux), car elle en est le porte-étendard de par le monde.

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