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PERIPLES SACRES : la Troménie de Locronan

Amzer-lenn / Temps de lecture : 2 min

Troménie est une francisation du breton tro-minihi, littéralement tour (tro) du minihi dérivation du latin monachia (espace monastique du haut Moyen Âge). L’appellation la plus ancienne désigne la Grande troménie de Locronan, une circumambulation religieuse d’environ douze kilomètres qui se déroule tous les six ans. L’ascension du Menez-Lokorn (montagne (plutôt une colline) de Locronan) a justifié chez de nombreux auteurs l’étymologie de troménie par tro-menez ou tour de la montagne. L’hagiographie du haut Moyen Âge consacre les troménies comme des circuits de fondation d’espace sacraux monastiques.

 

Dans le cas de Locronan, la grande troménie pourrait correspondre à la pérégrination d’un espace sacral antique ; le circuit passe par la forêt de Nevet, dont l’étymologie découlerait de nemet (« sacré »), dérivation du nemeton druidique gaulois. La forme du circuit, le nombre de stations et sa périodicité sexennale renvoient à l’époque préchrétienne. Il semble que ce soit la grande troménie de Locronan qui est consacré le terme de troménie pour les autres circumambulations de Basse-Bretagne, par l’intermédiaire de l’Évêché de Quimper. Les autres circumambulations sont appelées vernaculairement Tro ar relegou (Tour des reliques), Tro sant Sane (Tour de saint Sané), Leo Dro (Tour de la lieue).

 

Les troménies se déroulent toutes entre l’Ascencion et la Pentecôte (sauf celles de Locronan), circonscrivent un espace paroissial plus ou moins important. Elles correspondent aux « Tours de paroisse » que l’on retrouve en Europe de l’Ouest mais avec des particularités armoricaines.

 

Il existe aujourd’hui quatre troménies en activité à Locronan (2e dimanche de juillet pour la petite, entre le 2e et le 3e dimanche de juillet pour la grande), Landeleau (dimanche de Pentecôte), Gouesnou et Bourbriac (jeudi de l’Ascension) ; les troménies de Locquénolé, Plouzané et Plabennec ont disparu récemment, celle de Locmaria-Quimper au XVIIe siècle.

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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