Nous vous avons déjà entretenu de Lady Mond, cette femme au destin hors du commun. Marie-Louise Le Manac’h est née le 5 février 1869 au village de Prat-Gueguan, sur la commune de Belle-Isle-en-Terre (Côtes d’Armor). Elle était l’unique fille d’une famille de 10 enfants, dont quatre moururent en bas-âge. Dès sa naissance, elle reçue le surnom de « Maï» (Marie), son enfance sera celui d’une petite paysanne bretonne, qui, jusqu’à l’âge de sept ans, ne parlera que le breton. C’est à l’école qu’elle va apprendre le français. Esprit très éveillé, douée, elle se distingue très vite de ses camarades. A 15 ans, elle est déjà une belle jeune fille, typée, qui lui vaut d’attirer les regards, et elle le sait. La vie rurale lui pèse, comme beaucoup d’adolescentes de son âge les plaisirs de la ville l’attire, notamment les villes voisines de Guingamp, de Saint Brieuc avec leurs magasins.
Pour ses 16 ans, ses voisins qui l’ont pris en amitiés, lui offre de les accompagner à Paris aux obsèques grandioses de Victor Hugo. De ce voyage, elle va en garder un souvenir éblouissant qui va déterminer tout son avenir. Cependant, l’inévitable retour au pays, avec ses routines qui lui font retrouver sa condition paysanne, lui pèse. Elle trouve, sans pour autant le mépriser, cet univers bien terne, bien étroit à son goût, elle ne rêve plus que de retourner dans la Capitale. C’est le début de l’époque où les jeunes provinciales s’imaginent que de « monter à Paris » va les sortir de leur modeste condition de fille de paysan, d’ouvrier. En somme, elles rêvent du Prince charmant, de vivre le conte de Cendrillon. Pour la majorité d’entre elles ce seront les désillusions, la mansarde pourrie, des petits métiers sans intérêt, servantes ici et là, quand ce n’est pas être des proies faciles pour la prostitution. Mais l’ambitieuse Maï ne veut pas de cette vie. , il est donc hors de question qu’elle se contente de vendre des fleurs aux Halles, ou d’être domestique. Le conte de Cendrillon, c’est elle qui va le transformer en réalité, au-delà même de ce qu’elle pouvait alors imaginer.
RCF a récemment proposé un sujet sur cette femme, que nous vous invitons à découvrir ci-dessous.
Marie le Manac’h est certes une personnalité forte et sa trajectoire ne manque pas de faire rêver…mais de là à la placer au rang de…la Duchesse Ermengarde, et « des femmes qui ont FAIT la Bretagne »… C’est…