Saints bretons à découvrir

Retour sur la conférence « Saints irlandais en Bretagne »

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min

A l’occasion du Festival Interceltique, Job an Irien, à peine de retour d’un pèlerinage en Irlande, proposait une conférence sur les Saints irlandais qui ont évangélisé la Bretagne. Nous reviendrons par la suite sur cette conférence mais d’ores et déjà, nous vous proposons ci-dessous le compte-rendu de Fanny Chauffin

 

Job an Irien ne se présente plus : animateur infatigable du centre de Minihy Levenez, auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire des saints bretons, des pèlerinages gallois, irlandais, traducteur de la bible en breton, guide de voyages dans les pays celtiques hors des sentiers battus du tourisme classique, catéchiste en breton auprès d’enfants bretonnants, initiateur de la chorale Allah’s kanan…

Lors de sa conférence organisée par Patrick Malrieu au nom de l’Université populaire bretonne, il a démontré, avec de nombreux exemples à l’appui qu’en fait les moines d’Irlande avaient formé les saints bretons, car l’Irlande au VIe et VIIe siècle était un centre de formation incontesté, un foyer où l’Église fonctionnait d’une façon complètement différente. 


Mais seuls cinq de ces moines irlandais seraient venus s’installer en Bretagne. Contestations nombreuses dans la salle, qui voyait là une histoire légendaire qui cite beaucoup l’Irlande confrontée aux cartulaires, textes en latin, sociétés d’archéologie et d’histoire ..

Dix-huit saints des VIe et VIIe siècle dont le Père Albert a recueilli la légende sont nés ou ont séjourné en Irlande. En 275, l’Armorique est ravagée et très peu peuplée.

À part saint Colomban, peut-on dire qu’ils sont irlandais ? Les anciennes litanies bretonnes du Xe et XIe siècles ont été étudiées en 2002 par la société d’histoire du Finistère, le psautier de Reims, de Limoges, de Saint Vougay… 


Brigitte, Mouna, Colombani sont cités de nombreuses fois ainsi que Patrick et Kolonnkilé. Le culte le plus répandu est celui de sainte Brigitte, avec quatorze chapelles qui lui sont dédiées dans le Léon, et 41 édifices ou patronages en Basse Bretagne. Elle est invoquée dans les problèmes d’accouchement et de lactation. 
Au pays de Galles, vingt lieux lui sont dédiés. Maodez était-il d’origine irlandaise ? Il a formé saint Tudeg, saint Gwenole et Saint Tugdual


Alors, pourquoi cette attirance de l’Irlande ? On trouve des textes qui parlent de saints «instruits pendant sept ans, revenus des écoles des docteurs irlandais». Le latin était la langue enseignée dans les monastères, langue culturelle et langue du savoir. On aurait «irlandisé» les saints bretons pour leur donner plus de notoriété. 


Saint Fiacre est irlandais mais il s’est installé dans le nord de la France, pas en Bretagne. Les saints irlandais étaient des évangélisateurs, mais ce sont les saints bretons qui ont évangélisé la Bretagne.

L’église irlandaise avait une organisation particulière, les offices pouvaient se passer dans les maisons, et une beaucoup plus grande place était faite aux femmes :

 

«Dans le monde celtique à l’époque, la femme avait des droits et un statut qui n’étaient pas celui qu’elle avait dans le monde gallo-romain, dans lequel les femmes ne pouvaient pas attester en justice, ne pouvaient pas posséder des terres à elles, avoir des serviteurs à elles… 

Dans le monde celtique, oui. Les femmes pouvaient témoigner en justice, avoir des terres à leurs noms…

 

Dans le monde celtique il était courant que les femmes participent à l’eucharistie de manière beaucoup plus importante que dans le monde gallo-romain où elles étaient mises à part. Si l’Église avait bien su respecter les cultures différentes, il n’aurait pas fallu attendre 1500 ans ou presque pour que les femmes aient le droit de donner l’Eucharistie à la messe.» 

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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2 Commentaires

  1. Bonjour
    Je suppose qu’il y aura X commentaires vous disant que vous avez confondu Minihy Tréguier et Minihy Levenez . Merci pour ce blog : c’est toujours un régal

  2. Bonjour Sylvie,
    Effectivement, une coquille s’est glissée dans cet article et il fallait bien lire Minihi Levenez, centre dont nous parlons régulièrement. Nous avons corrigé cette erreur.

    Merci pour vos remerciements, qui soutienne ainsi notre travail. Nous vous remercions aussi pour l’intérêt porté à notre blog.

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