Saints bretons à découvrir

Saint-Christophe, le plus vieil édifice lorientais

Amzer-lenn / Temps de lecture : 3 min
chapelle-saint-christophe-lorient.jpg« Nous avons recherché à peu près tout ce qui peut exister dans les archives pour avoir une vue globale de l’histoire de la chapelle Saint-Christophe, ses pardons, ses traditions », expliquent Rozenn Airault et Danielle Messaoudi, qui s’occupent activement du pardon annuel qui se déroulera le dimanche 6 mai. « C’est le plus ancien édifice de Lorient. La construction de la chapelle remonte à la seconde moitié du XVIsiècle. »

À l’époque de la naissance de Lorient, il n’y avait que deux autres édifices religieux, l’église de l’Enclos du Port, et celle de Saint-Louis, depuis détruites par les faits historiques. Cette chapelle aurait été édifiée sur ce piton rocheux surmontant le Scorff par les seigneurs de Pendreff.

En face, un oratoire espagnol

« Sur la rive opposée à la chapelle, existait un autre oratoire, beaucoup plus petit, dédié à san Isidorio (saint Isidore) patron des agriculteurs en Espagne et des laboureurs en France. La tradition veut que ce minuscule oratoire fut construit par les troupes espagnoles qui pendant 8 ans, de 1590 à 1598, occupèrent le port de « Blavet » devenu par la suite Port-Louis.

La chapelle doit sa construction « aux seigneurs de Guémené, propriétaires du château de Tréfaven et du château de Pendreff, héritiers des comtes du Léon. À l’emplacement actuel de la chapelle, les seigneurs de Guémené avaient déjà fait bâtir au XIIe siècle une chapelle en l’honneur de saint Christophe. C’était une forteresse avec une tour de guet pour surveiller les passages d’une rive à l’autre et les entrées dans la rivière du Scorff à partir de la mer. De cette construction, il ne reste que quelques fondations au nord de la chapelle actuelle, sous le bas-côté ».

Le culte du saint, dans cette chapelle modeste, mais visible, attira longtemps « un véritable caravansérail espagnol et prit une ampleur telle, avec parfois 40 000 fidèles, qu’il était le second par importance dans le Morbihan, juste derrière Sainte-Anne d’Auray ». L’église principale de la paroisse, Notre-Dame de Bonne nouvelle, ne fut construite qu’en en 1 849, dans ce quartier dépendant de Ploemeur avant son rattachement à Lorient, en 1 802.

« La chapelle actuelle était entourée autrefois d’un cimetière. On y aurait enterré les bagnards internés au château de Tréfaven. En 1 835, les tombes et les ossements ont été transférés à la grande nécropole de Kerentrech lorsque l’accroissement de la population ne permit plus d’inhumer autour de la chapelle ».

Le programme du pardon

Il aura lieu le dimanche 6 mai avec une messe célébrée à 10 h à l’église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Ce pardon sera présidé par Mgr Centène, évêque de Vannes. Une procession (les gens sont invités à porter le costume traditionnel) se rendra ensuite vers la chapelle, pour bénédiction des enfants. Toute une semaine d’animation précédera le pardon. Du 2 au 8 mai, la chapelle sera ouverte de 15 h 30 à 20 h, avec vêpres, messe et adoration, à partir de 18 h 30.

Deux veillées sont prévues : le samedi 5 mai à 20 h 30 avec la chorale des Gedourion ; le mardi 8 mai à 20 h 30, autour de l’idée du pardon de la Vierge, avec Laétitia Corcelle au chant et frère Michel à l’orgue.

Source : Ouest-France 2/05/2012

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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