Saint Conogan est un saint breton du 5ème siècle fêté le 16 octobre. Non reconnu officiellement par l’église, comme beaucoup de saints bretons, il est un saint thaumaturge (saint guérisseur). Il fut disciple de saint Gwénolé (fondateur de Landévennec) et était également un compagnon de saint Pol Aurélien (un des 7 saints fondateurs de la Bretagne).
Il fonda un monastère à Beuzit-Conogan, cette paroisse fut supprimée à la révolution française, et son territoire fut partagé entre Landerneau et Saint-Thonan.
Beaucoup de mystères et d’incertitudes entourent la vie de ce saint breton. Le seul fait historique avéré est qu’il fut le deuxième évêque de Cornouaille (Quimper) à la suite de saint Corentin (un autre des 7 saints fondateurs bretons).
Un saint indissociable de son bâteau
La légende dorée de saint Conogan est indissociable de son bâteau de pierre. Le « Bag Sant Konogan » (bâteau de Saint Conogan en breton) est un menhir couché situé sur la commune de Beuzec-cap-Sizun au nord de la chapelle Saint-Conogan. Le bloc de pierre pèse une vingtaine de tonne et a la forme d’un bateau.
La légende veut que la pierre aurait servi d’embarcation à saint Conogan pour sa traversée de la Manche. Cette légende des embarcations de pierre est à rattacher à l’arrivée des évangélisateurs sur le territoire armoricain aux alentours du Vème siècle. Ces derniers faisaient la traversée de la manche sur de légers bateaux en cuir ou en peau, lestés avec des auges en pierre. Il ne restait rapidement des bateaux abandonnés sur les plages, que les auges en pierre alimentant ainsi les légendes des bateaux de pierre.
La statue de saint Conogan
Saint Conogan fait partie des saints bretons mis à l’honneur dans la vallée des saints à Carnoët. Sa statue a été réalisée en 2012 par le sculpteur breton Olivier Lévêque, elle mesure 3 mètres 50 de haut, pour un poids total de 22,5 tonnes. La statue est en deux partie, le bâteau a été sculpté dans du granit gris de Maël-Pestivien, et le buste de la statue dans du granit de Bignan Jaure Aurore.
Saint Conogan y est représenté en majesté sur son vaisseau de pierre, tenant une burette d’eau bénite pour soigner le malade représenté sur son bateau, entouré de cercles (symboles de protection).
Des variantes et lieux de culte
Il existe plusieurs variantes pour le nom de ce saint, Guennoc, Guénoc, Gwinoc, Vinoc, Quennegan, Guénégan, Guennegan, Albin, Albinus. On retrouve des lieux de culte exclusivement en Cornouaille (Quimper, Plomelin, Landerneau, Plogonnec, Gourin, Le Faouët, Spézet, Tréogan, Lanvénégen, Carnoët, Port-Launay).
L’église saint Conogan à Lanvénégen, photo par André Peron.
Si vous avez connaissance d’autres lieux où saint Conogan est vénéré, n’hésitez pas à nous le signaler en commentaire.
Sant Konogan, pedit evidomp.
Petit rappel d’ordre typographique qui peut avoir son importance dans nos représentations du monde spirituel, surtout à l’approche de la Toussaint : lorsqu’on parle des saints, on ne met pas de tiret. Ce dernier n’est valable que pour des noms de lieux, des noms de fêtes et d’églises, pas pour des personnes.
Par ailleurs, on ne met pas de majuscule au « saint » précédent le prénom de ces saints car seul le Christ mérite cette majuscule (paroles du Gloria : « Quoniam tu solus Sanctus, tu solus Dominus, tu solus Altissimus, Jesu Christe »). C’est une qualification de son essence exclusive : il est le Saint. Les saints ne le sont que par participation imparfaite à la Sainteté du Christ et le « saint » qui précède leur appellation n’est qu’un adjectif.
Bien à vous.
Fabrig,
Merci braz pour toutes ces précisions. Cependant un seul saint, à ma connaissance, a l’infime honneur d’avoir une majuscule dans sa très sainte appellation. Il s’agit, vous l’aurez deviné, de Saint Louis. Ce sont les particularités de la belle, et tout aussi compliquée, langue française. Rajoutons que tous ces bons saints le sont de la volonté populaire. A mon humble avis ils n’ont jamais réclamé cette distinction, mais ce serait sacrilège de les oublier. Quand aux rôles de tous ces saints, il serait souhaitable de ne pas omettre leurs rôles temporel et politique. Car les têtes pensantes de l’époque c’était bien tous ces braves saints. Il furent traducteurs, géographes, hydrauliciens, cultivateurs….
Vouloir les confiner dans un rôle uniquement religieux, c’est vouloir leur disparition. Et comme nous ne sommes pas très éloigné de la fête de saint Yves (fête anniversaire de l’exhumation de son corps pour la vénération des reliques), son (supposé) bréviaire contient une liste de saints honorés en Bretagne. Ce qui prouve son attachement aux lieux de son enfance, et après de longues études à Paris et Orléans.
Kenavo !!!
Demat,
Il s’agit bien évidemment de Saint Louis de France, ou Louis IX, puisqu’il existe d' »autres » saint Louis dans l’histoire de France, mais très peu connus. Comme plusieurs « autres » saint Yves….
Kenavo !!!
Cher MANSKER,
Parmi les créatures, en dehors donc des trois personnes de la Sainte Trinité, une seule est digne de la majuscule à l’initiale du mot « saint » car elle-seule est une majesté. C’est la Sainte Vierge Marie, conçue immaculée, mère de Dieu et reine des Cieux.
Bien cordialement.
A propos de Saint Konogan, la paroisse de Kernascléden faisait partie du pays pourlet (région de Guémené sur Scorff). Donc cette paroisse dépendait de l’évêché de Vannes et n’est pas en Cornouaille (eskopti Kemper).
L.S.
Je ne sache pas que saint Conogan soit honoré à Kernasclédenn, et au passage cette paroisse fait toujours partie du pays Pourlet.
Saint Conogan a aussi une chapelle à Glomel