Saint Vincent Ferrier rejoindra la Vallée des Saints en 2019

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

saint vincent ferrierEn 2018 et 2019, le Diocèse de Vannes célébrera le jubilé de Saint Vincent Ferrier.

Né à Valence en Espagne, Vincent entre chez les dominicains à 17 ans. En ce temps là l’Église d’Occident était déchirée par le Grand Schisme: un pape à Avignon, un pape à Rome. Maître en théologie, Vincent soutient d’abord les papes d’Avignon. Mais pour que se fasse l’unité, il adjura Benoît XIII, dernier pape avignonnais, de renoncer à sa charge pour que l’Église puisse se rassembler autour d’un nouveau Pape. Prédicateur populaire, il sillonne la France, l’Italie et la Suisse. Les foules le suivent. Il les exhorte à se convertir: le retour du Christ est proche, les calamités du temps (la Grande Peste!) l’annoncent. Vincent est, dans l’imagination populaire, ‘le prédicateur de la fin du monde’. Il meurt à Vannes en Bretagne. Partout où il a prêché, les populations, qui le vénéraient déjà de son vivant, l’invoquent après sa mort (Nominis)

“En janvier 1418, il arrive en Bretagne. Il parcourt le duché à dos d’âne ; il prêche à Nantes d’abord, puis, entre autres villes, à à Pontivy, Quimperlé, Saint-Pol de Léon et Morlaix. Partout la foule est si dense qu’il lui faut prêcher sur les places publiques. D’après Albert Le Grand, il prêchait en sa langue maternelle, “néanmoins nos bas-bretons l’entendaient aussi bien que s’il eût parlé à chacun d’eux en son propre langage.” Le périple de Vincent Ferrier se termine à Vannes. Il y tombe malade; la duchesse de Bretagne elle-même accourt à son chevet. Vincent s’éteint le 5 avril 1419, son corps est inhumé dans la cathédrale. On y vénère toujours ses reliques.” (diocèse de Quimper et Léon – Saint Vincent Ferrier)

Lors des voeux adressés à Mgr Centène, ce samedi 13 janvier, l’évêque de Vannes a indiqué, dans son allocution, que saint Vincent Ferrier verrait sa statue érigée à la Vallée des Saints.

Extrait du discours de Mgr Centène :

La célébration du jubilé de saintVincent Ferrier commencera par le pèlerinage qui nous conduira à Valence, en Espagne, sa ville natale, du 3 au 10 mars 2018. Il reste encore quelques places, il n’est pas trop tard pour s’y inscrire.

Le week-end des 17 et 18 mars, nous commémorerons son arrivée en Morbihan en pérégrinant sur ses traces entre Theix et Vannes.

De mars à juin, ses reliques voyageront dans le diocèse, dans les paroisses qu’il a jadis visitées et dans toutes celles qui en feront la demande.
Les 11, 12 et 13 mai, nous solenniserons son Pardon à la cathédrale Saint- Pierre par des manifestations culturelles et liturgiques et par la messe du 13 mai.

En 2019, nous célébrerons les 600 ans de son retour à Dieu par la tenue d’un colloque universitaire sur sa vie et son œuvre, des manifestations culturelles et festives, concerts, spectacles son et lumière, célébration du Pardon.

La clôture du Jubilé aura lieu le 3 juin 2019, en la fête de la Pentecôte, pour que nous soyons, nous aussi, envoyé par l’Esprit Saint.

À cette occasion, une statue de saint Vincent Ferrier sera bénite et rejoindra la Vallée des Saints à Carnoët.

Tout au long de ce Jubilé, nous apprendrons à connaitre cet apôtre qui a vécu ici un an et qui est mort à Vannes au XVe siècle, pour puiser dans les leçons que nous donne sa vie, un exemple pour nous aujourd’hui :

– pour y raviver notre foi,
– pour y réchauffer notre zèle,
– pour rendre plus ardente notre charité,
– et pour y nourrir notre espérance.

“L’espérance naît de la mémoire et c’est ce qui fonde la nécessité de la transmission. Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir” a rappelé l’évêque de Vannes, ajoutant :  “si Dieu a pu susciter dans notre Peuple de tels hommes et de telles femme – je pense aux fondateurs de telle ou telle de ces congrégations que vous avez évoquées – c’est parce que le terrain avait été préparé de longue date par l’évangélisation.
Si la semence de la Parole de Dieu a porté du fruit à cent, soixante ou trente pour un, c’est parce que la graine était tombée dans un terreau fécond, travaillé par les évangélisations successives de la Bretagne”.

Et c’est ce que nous voyons à la Vallée des Saints. Les géants de pierre figés pour au moins un millénaire rappellent cette mémoire mais, loin de former un mémorial, ils sont source d’espérance car par leur exemple, ils montrent au visiteur que le peuple breton a un avenir. Cette transmission est là pour celui qui veut entendre.  Jusqu’à présent, excepté Saint Yves, les saints représentés allaient au maximum jusqu’au 6ème siècle mais à la suite de demandes répétées, d’autres saints plus récents mais qui ont ponctué l’histoire religieuse de la Bretagne rejoindront peu à peu la cohorte des évangélisateurs des premiers siècles, comme vous le constaterez bientôt avec l’exemple de la statue de saint Vincent Ferrier (déjà financée d’après nos sources) ou de saint Guillaume Pinchon (financée à 100%) mais aussi de quelques autres dont nous tairons le nom aujourd’hui.

Des exemples de vie non encore béatifiés ou canonisés par Rome rejoindront aussi le site (sans mention de “saint” évidemment). Nous ne trahissons ainsi aucun secret en disant que la statue de Jean-Marie de La Mennais -dont le dossier de béatification est en cours – est déjà financée à hauteur de 5500 euros. Sans oublier celles de Nicolazic et de Keriolet que nous vous invitons à soutenir (pour en savoir plus, rendez-vous ici)

“Il faut être soi pour entrer en dialogue avec l’autre. Il faut que l’arbre ait de profondes racines pour qu’il soit haut et pour que le guetteur qui se hisse à son sommet puisse y voir loin” a dit Mgr Centène lors de ses voeux. “Me zo er gedour braz… Je suis le grand veilleur / guetteur…”  Petit clin d’oeil à Calloc’h ou à Ar Gedour que le guetteur ? Ou peut-être à chacun de nous, en fin de compte.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Téléchargez le texte complet de Mgr Centène : cliquez ici

À propos du rédacteur Eflamm Caouissin

Marié et père de 5 enfants, Eflamm Caouissin est impliqué dans la vie du diocèse de Vannes au niveau de la Pastorale du breton. Tout en approfondissant son bagage théologique par plusieurs années d’études, il s’est mis au service de l’Eglise en devenant aumônier. Il est le fondateur du site et de l'association Ar Gedour et assure la fonction bénévole de directeur de publication. Il anime aussi le site Kan Iliz (promotion du cantique breton). Après avoir co-écrit dans le roman Havana Café, il a publié en 2022 son premier roman "CANNTAIREACHD".

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2 Commentaires

  1. Merci de rendre accessible à tous la pensée de notre évêque, et de faire connaître les hommes et les femmes qui furent les “guetteurs” pour leur temps !

  2. Kasit argant da “d-Traonienn ar Sent” evit delwenn Sant Gwenael…

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