A PROPOS DU SPECTACLE HISTORIQUE «FRANCOIS MICHART»

Amzer-lenn / Temps de lecture : 5 min

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Mercredi 17 septembre 2014, dans le cadre des commémorations des 500 ans de la Basilique d’Hennebont, a eu lieu « l’Avant-première » du spectacle « Sons et Lumières » relatant l’historique de la construction de l’église « Notre-Dame de Paradis », avant la série de dates mentionnées ci-contre. Cela en présence de Mgr Centène, évêque de Vannes.  

L’asssociation « Les Amis de la Basilique » en partenariat avec la Paroisse se sont investis depuis deux ans pour nous offrir un jeu scénique qui est aussi un hommage à l’artisan-forgeron François Michart ( 1475-1527 ) qui fut l’initiateur de la construction de ce chef-d’œuvre du gothique flamboyant qu’est la Basilique d’Hennebont. D’emblée, disons que nous avons eu l’heureuse surprise d’un spectacle de qualité, autant par la sobriété des décors et les effets de lumière qui allaient à l’essentiel, qu’au jeu des acteurs, de 3 à 😯 ans, tous bénévoles, qu’à l’authenticité et la beauté des costumes. Et aussi, il est important de le souligner en ces temps de « frilosité religieuse » pour ne pas « offenser la laïcité », l’identité chrétienne s’affichait tout naturellement dans les dialogues, qui étaient autant de « petits Actes de Foi » dans la dévotion en la Vierge Marie à qui était dédié le sanctuaire.

 

Rien que pour cela les scénaristes, le metteur en scène (l’abbé Frédéric Fagot) méritent toutes nos félicitations, toute notre gratitude.Il est vrai qu’il nous a déjà donné, avec son « Yvon Nicolazic » joué en août à Sainte-Anne-D’Auray, un aperçu de son savoir-faire en spectacles historiques. A retenir encore, le sérieux de la récitation du « Je vous salue Marie » en breton qui avait là tout l’accent, non pas d’un texte appris pour la circonstance, mais résonnait à nos oreilles comme une vraie prière.

Le scénario nous propose en dix- sept tableaux brefs les grands moments de la vie de François Michart, des diverses étapes menant à la construction de l’église. Et les 75 acteurs, « bien dans la peau » de leur personnage nous invitent à les suivre dans leur « folle épopée ». Ainsi, nous rencontrons la Duchesse Anne de Bretagne accompagnée de sa cour, faisant , alors qu’elle se rend en pèlerinage au Folgoët,  une halte à Hennebont. Les Abbesses Guillemette Rivallen et Marie Omnes et leurs sœurs ; le Sénéchal et son Substitut, le Procureur, le Général de Paroisse, l’évêque et ses abbés et enfants de chœur, les soldats et les artisans, paysans.A noter que les tableaux se jouent aussi bien devant les spectateurs qu’au milieu d’eux, c’est à dire dans la nef de la Basilique ;.

Dois-je vous avouer que j’éprouvais une certaine réticence à aller à cette reconstitution historique. L’inflation de ces productions par des associations par ailleurs très dévouées, mais souvent ignorantes de l’Histoire de Bretagne, et peu soucieuses de rechercher une mise en valeur d’une authentique culture profane et spirituelle bretonne m’ont souvent plus que déçu. Surtout les reconstitutions médiévales. On fait du « Moyen-Age » à bon compte avec les clichés faciles et éculés sur cette longue époque : quelques tissus chatoyants pour les Seigneurs et leurs Dames, des habits plus ou moins guenilleux pour les « manants », une soldatesque aux « uniformes » plus ou moins fantaisistes, un clergé caricatural et ostentatoire dans ses atours religieux. Et bien non ! Rien de tout cela içi. Les costumes, quelque soient les personnages sont irréprochables et valent bien ceux du…Puy-du-Fou. Félicitant l’admirable travail des neuf couturières-costumières

En prélude, l’excellente chorale « Chœur Ardent » interpréta pour notre plaisir trois extraits du Livre Vermeil de Montserrat dédiés à la Vierge, et nous proposa un voyage dans l’Europe médiévale et de la Renaissance (France, Angleterre, Espagne, Italie).

Reprenant mon propos sur le souci d’une recherche de l’identité bretonne dans ce genre de spectacle, nous pouvons regretter l’absence de références musicales bretonnes. La Bretagne possède aussi un riche répertoire d’œuvres admirables écrites en « Vieux-breton », en latin de ces époques, des œuvres qui mériteraient d’êtres sorties de l’oubli, et qui ne méritent pas le « mépris » dans lequel certains les tiennent. Nous pensons tout particulièrement à nos cantiques dont un nombre très important sont en l’honneur de la Mère du Christ., à commencer par le cantique à Notre-Dame de Paradis. Ou encore, le « Veni-Creator » composé en l’honneur d’Anne de Bretagne, chanté sur l’air classique grégorien où alterne les strophes en latin (textes d’origine) et en vieux-breton. (voir notre article sur ce sujet). Que les scénariste nous permettent donc de les inciter à « s ‘immerger » dans la richesse de la culture bretonne pour que leurs spectacles soit autant d’occasions d’en faire connaître la beauté, et de rendre cette culture vivante.

Il nous plait aussi de relever que de tels spectacles sont dans la droite tradition de ceux qui furent les pionniers du théâtre populaire breton : les abbés Job Le Bayon de Pluvigner et son célèbre théâtre de Sainte-Anne d’Auray, l’abbé Yann-Vari Perrot et son Bleun-Brug qui à travers cet art faisaient découvrir aux Bretons leur riche patrimoine culturel, leur Histoire, autant de moyens d’une évangélisation qui à leur époque était aussi ardue qu’elle ne l’est de nos jours…

À propos du rédacteur Yvon Abgrall

Publiant régulièrement des articles dans la presse bretonne, il propose pour Ar Gedour des articles documentés sur le thème "Feiz & Breizh" (foi et Bretagne), d'un intérêt culturel mais aussi ancrés dans les préoccupations actuelles.

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2 Commentaires

  1. quelle joie d’avoir un petit “compte-rendu” de l’évènement,pour le succès duquel,depuis New York,j’ai participé par ma prière! Plaise à Dieu que de tels “spectacles” visanr à “éduquer”,puissent être encore souvent offert, afin que “les générations à venir découvrent et connaissent” notre Rédempteur,sa Mère qui est la nôtre,et les personnages qui, par leur foi et leur travail, ont fait notre Bretagne!

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