Dimanche dernier, la messe télévisée avait lieu à Vitré (Diocèse de Rennes). Comme à chaque fois que la messe est diffusée de Bretagne, la culture bretonne était fort peu présente. Ou plutôt ici absente (cf programme). On me dira que la langue bretonne n’est pas parlée à Vitré, cette paroisse étant en pays gallo.
Mais y a-t-il un empêchement à demander à un des excellents sonneurs du Bagad du Pays de Vitré ou du Bagad de Fougères d’interpréter avec l’orgue les musiques d’offertoire, de communion ou lors de la procession de sortie ?
Est-il compliqué de prendre des oeuvres liturgiques de compositeurs bretons ?
Si le breton n’est pas la langue locale, est-il difficile de proposer un cantique à Sainte Anne (même en français) en fin de cérémonie ?
Ce qui est interpelle d’autant plus, c’est que lors de l’homélie, basée sur l’accueil de l’étranger, le prédicateur conclut ainsi :
« Chers frères et sœurs, que nous soyons l’étranger ou celui qui accueille, retenons ce matin ces principes tout simples de l’évangile. Ici, à Vitré, les communautés africaines, haïtiennes ou vietnamiennes constituent, nous le savons, autant une richesse qu’un défi. Apprenons à ne pas à nier nos différences, mais à reconnaître nos spécificités. Qu’il le soit par sa culture, par sa religion ou par sa nation, l’étranger n’est pas reçu en vertu d’un sentimentalisme impulsif. Il l’est si l’accueillant comme l’accueilli reconnaissent leur rôle mutuel et leur dignité propre. Que Jésus, l’étranger par nature, nous fasse la grâce de le comprendre. »
Certes, « apprenons à ne pas nier nos différences, mais à reconnaître nos spécificités ». Mais commençons dans ce cas à ne pas nier nos propres spécificités bretonnes, qui sont -elles aussi- une richesse. Sachons qui l’on est, d’où l’on est et où l’on va… et nous pourrons alors nous ouvrir réellement à l’autre (et inversement), cela découlant sur une relation vraie.